«L’empire du silence»: quatre années de travail pour combattre 25 ans de silence
Pour que la douleur d’un peuple et son exigence de justice parviennent aux oreilles du monde.


Lorsque Thierry Michel se rendit au Kivu pour rencontrer le docteur Mukwege et réaliser le tournage de L’homme qui répare les femmes, il ne connaissait pratiquement pas l’Est du Congo où il n’avait fait qu’un rapide passage. Pour l’occasion, il prit son temps. Le temps d’interroger longtemps le médecin-chef de l’hôpital de Panzi, le temps de cheminer avec lui parmi ses patientes, le temps d’écouter le récit des victimes et d’enregistrer la colère d’un homme qui, durant tant d’années, avait été le témoin muet des atrocités commises durant les deux guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2002).
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir3 Commentaires
Impossible, évidemment, de contester à Colette Braeckman une connaissance irréprochable de la situation au Congo, qu'elle couvre depuis des dizaines d'années. Et ce qu'elle expose ici de la responsabilité des puissants est certainement fondé. Je ne peux toutefois me défendre de l'impression que cette mise en évidence, tout comme le rappel des injustices de l'époque coloniale -apartheid qui ne disait pas son nom- jouent un peu un rôle d'alibi: "Les Occidentaux ont leur part de responsabilité dans toute cette tragédie. N'allez pas croire que ça ne tient qu'aux Africains." Et c'est vrai, tout est toujours très imbriqué. Il est toujours trop simple de ne regarder que le dernier acte de la chaîne des événements. Mais enfin, ces brutalités sans nom accumulées depuis 60 ans, ce sont des Africains qui les commettent sur d'autres Africains, ou Africaines. A-t-on connaissance d'un désastre équivalent dans les temps plus anciens? À vrai dire, je n'en sais rien. Peut-être la différence tient-elle au fait qu'on est beaucoup mieux informé aujourd'hui que jadis. Grâce à des gens comme Thierry Michel.
Plus honnête que Congo, empreint de repentance post-coloniale.
OK : ce sont des Africains sur d'autres Africains. Mais avec quels appuis étrangers (pensons aux fournitures d'armes, par exemple)? Et pour permettre quels trafics de métaux et de ressources précieux avec les puissances économiques tant occidentales qu'asiatiques? Et à propos dans les temps plus anciens, je vous invite à vous replonger dans l'histoire, bien avant l'époque coloniale, du temps de l'esclavage organisé avec le concours des puissances européennes. Vous pouvez lire à ce sujet : "Congo, une histoire " de David van Reybrouck