Nathan Clumeck avant le Codeco: «Actuellement, les gens ne comprennent pas, donc ils n’adhèrent pas»
Un nouveau Comité de concertation se tient ce vendredi à 13 heures. Il sera question d’un assouplissement des mesures sanitaires et du baromètre corona, longuement évoqué. Mais pas sûr que ce baromètre voie le jour aujourd’hui.

Nathan Clumeck, l’infectiologue et professeur émérite de l’ULB, spécialiste des maladies infectieuses, était l’invité de Bel RTL ce vendredi matin.
Lors du Comité de concertation prévu à 13 heures ce vendredi, il sera question d’un baromètre, déjà évoqué depuis plusieurs mois. L’idée est-elle bonne ? Pour Nathan Clumeck, il arrive plutôt en retard. « A l’époque, on ne savait pas encore quoi faire. Maintenant avec l’arrivée du variant omicron notamment, la situation est différente. » Selon lui, les mesures seraient en décalage avec la situation actuelle.
Cela va être compliqué de définir ce baromètre. « On voit aujourd’hui que tout le monde risque de se faire infecter par le variant omicron, vacciné ou non. Il y a une augmentation des cas de contamination, mais le nombre de patients en soins intensifs diminue. Sur quoi baser ce baromètre ? Sur le nombre de cas aux soins intensifs ou sur les contaminations ? » Il ajoute que la jauge au niveau de la culture, telle qu’elle lui a été reportée est tout à fait contestable. « Le chiffre 200, je ne sais pas s’il est gardé dans le baromètre, mais si oui, ça n’a pas de sens. »
Si on comprend, on adhère
« On doit travailler avec quelque chose que tout le monde comprend, basé sur des faits scientifiques : le risque. Un risque qui est relatif. Il doit être défini pour chaque activité. Les gens de terrain ont défini ce risque. Les mesures doivent être proportionnées. Ce n’est pas le même risque à un concert qu’à l’opéra »
« Le risque, c’est quelque chose que tout le monde comprend, et s’ils comprennent, ils adhèrent. Actuellement ils ne comprennent pas, et ils n’adhèrent pas. »
Omicron, pas plus qu’une grippe ?
« Dans les faits, que l’on soit vacciné ou non, on peut l’attraper. » Le vaccin ne protège pas de la transmission, il protège de la maladie, et d’être gravement malade. C’est pour cela que l’infectiologue conseille de se faire vacciner. « Omicron se transmet, et le vaccin, même s’il protège de la maladie grave, ne protège pas de la transmission. Il faut donc trouver un moyen de la bloquer. Un moyen par exemple, c’est de porter le masque. »
Pour Nathan Clumeck, la Belgique pourrait s’inspirer des modèles choisis par l’Italie et la Grèce pour lutter contre la pandémie, car eux ont décidé de d’abord protéger les personnes vulnérables, car ce sont elles qui décèdent aux soins intensifs.
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir37 Commentaires
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Posté par Kestemont Édouard, vendredi 21 janvier 2022, 14:02
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Posté par Heneffe Jean-marie , vendredi 21 janvier 2022, 10:41
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Posté par Mauer Marc, samedi 22 janvier 2022, 6:28
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Posté par Courtial Sosthène, vendredi 21 janvier 2022, 16:28
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Posté par Trilby T., vendredi 21 janvier 2022, 10:20
Plus de commentairesJ'ai beaucoup de respect pout Nathan Clumeck et ses commentaires sont souvent pondérés et éclairants, mais lui faire dire "Le risque, c’est quelque chose que tout le monde comprend, et s’ils comprennent, ils adhèrent. Actuellement ils ne comprennent pas, et ils n’adhèrent pas" ? C'est qui, ils? Nous voyons au contraire que la très grande majorité des gens comprennent et appliquent les mesures édictées.
Je ne crois pas beaucoup à la faisabilité d’un tel baromètre. Les critères (pas seulement sanitaires) à prendre en compte sont très nombreux, une situation n’est pas l’autre et le virus n’a eu de cesse de nous surprendre. Un grand bravo en tout cas à Monsieur Nathan Clumeck pour son analyse ! Si le Codeco vise une stratégie « long terme » de lutte contre le coronavirus, il devrait plutôt se pencher sur la situation dans les hôpitaux et sur les acteurs de première ligne. La quatrième vague et la cinquième vague ont été marquées par la fatigue, le dégoût et finalement l’hémorragie du personnel hospitalier. Il y a des lits, mais certains restent fermés par manque de personnel. Comment revaloriser ces métiers ? Le coût est important, mais c’est aussi un investissement, et pas seulement en période Covid ! Un autre aspect concerne les médecins « de famille » débordés et en pénurie : comment encore admettre cette limitation inique des numéros Inami ?
Tout à fait d’accord avec vous, mais se pose une question de manière lancinante : alors que cette pandémie a coûté et coûte énormément, il y a de la part des politiques une rigidité presque cadavérique à ne pas vouloir aborder le sujet de l’hôpital. Pourtant, la fenêtre de tir est ouverte : la population a compris qu’il y avait un problème à l’hôpital, que cela la touche, et la touchera au plus près. Elle me semble donc prête à accepter la nécessaire réforme, avec les dépenses qui l’accompagneront inévitablement. Pourquoi laisser passer la chance de régler ce problème ?
Vous posez effectivement les bonnes questions. Comment susciter de nouvelles vocations ? Comment attirer les jeunes vers cette belle, mais dure, profession ? Comment améliorer les conditions de travail, pas uniquement au niveau des salaires, mais aussi des horaires, des fonctions souvent trop multitâches au gré des situations qui se présentent, et tant d'autres questions que les professionnels du secteur se posent avec légitimité ? Un chantier de longue haleine attend les décideurs une fois la crise sanitaire enfin terminée et les retards de soins enfin rattrapés.
Et puis y a ceux qui z'ont compris...