Rudi Vervoort: «Le droit de manifester n’est pas une excuse pour détruire notre ville et attaquer notre police»
La manifestation contre les mesures sanitaires a dégénéré en fin de parcours. Le bilan est de 15 blessés et 70 arrestations.


La manifestation de dimanche dans les rues de Bruxelles contre les mesures sanitaires a rassemblé quelque 50.000 personnes, selon la police. Les organisateurs évoquent 500.000 participants. Plusieurs groupes d’extrême droite ont été repérés parmi les manifestants et des émeutes ont éclaté en fin de cortège.
La « Manifestation européenne pour la démocratie » entendait susciter un débat de société sur les mesures sanitaires visant à contrer la pandémie de coronavirus. Elle était à l’initiative de mouvements comme World Wide Demonstration for Freedom et Europeans United for Freedom, mais également de plus de 600 associations locales européennes.
Les manifestants se sont rassemblés dès 11 heures à la gare du Nord. Le cortège s’est élancé en fin de matinée pour se rendre au cœur du quartier européen, dans le parc du Cinquantenaire. Malgré l’arrestation de six personnes qui portaient des objets dangereux avant même le début de la manifestation, le cortège s’est déroulé de manière paisible.
Des drapeaux allemands, français, néerlandais, américains, polonais et roumains flottaient dans la foule. De nombreux manifestants brandissaient des panneaux critiquant le pouvoir en place, la vaccination, le Covid Safe Ticket ou appelant à « protéger les enfants ».
L’observatoire RésistanceS a noté la présence de plusieurs personnalités, partis et groupuscules d’extrême droite, noyés dans la foule de milliers de manifestants. D’autres groupes ou militants d’extrême droite avaient appelé ces derniers jours à participer à cette manifestation. L’organisation de l’événement était d’ailleurs en grande partie dans les mains de ces groupes, avait observé vendredi Manuel Abramowicz, coordinateur de RésistanceS auprès de Belga.
Heurts en fin de cortège
C’est en fin de cortège, dans le quartier européen, que des heurts ont éclaté dans l’après-midi entre protestataires et forces de l’ordre. Des bâtiments et des véhicules ont été endommagés.
Les policiers ont alors eu recours à des autopompes et des gaz lacrymogènes pour orienter les « 400 à 500 » émeutiers vers le parc du Cinquantenaire. À l’autre bout de celui-ci, les discours étaient en cours. Les organisateurs ont appelé à quitter les lieux, puis la police a exigé la dissipation de la manifestation.
Un jeu du chat et de la souris s’est poursuivi entre émeutiers et policiers. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des policiers retranchés dans une bouche de métro après avoir fait l’objet de jets de projectiles, notamment des barrières Nadar. Une voiture de police a également été attaquée.
Trois policiers et 12 manifestants ont été emmenés à l’hôpital, a communiqué la police dans la soirée. Aucun n’est en danger de mort. « Au total, une soixantaine de personnes ont été arrêtées administrativement et une dizaine judiciairement pour détention ou jet de projectiles, notamment des matériaux inflammables, rébellion et dégradation de biens publics », a ajouté la police bruxelloise.
Non à la violence
Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. « La liberté d’expression est l’un des fondements de notre société », a déclaré le Premier ministre Alexander De Croo. « Chacun est libre de manifester son opinion. Mais notre société n’acceptera jamais la violence aveugle et encore moins à l’égard de nos forces de l’ordre. Les personnes impliquées ce dimanche seront poursuivies. »
« Beaucoup de respect pour les policiers qui ont fait tout leur possible pour gérer la situation », a estimé la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden.
Le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close a par ailleurs qualifié la journée de « difficile » : « Rien ne peut justifier les agressions physiques dont ont été victimes les forces de l’ordre. En concertation avec le procureur du Roi, nous ferons tout pour identifier les auteurs. »
« Les images de la manifestation aujourd’hui à Bruxelles sont interpellantes », a encore relevé le ministre-président de la Région bruxelloise Rudi Vervoort. « Le droit de manifester n’est pas une excuse pour détruire notre ville et attaquer notre police. Nos services mettent tout en œuvre pour retrouver et punir les auteurs de ces actes inacceptables. »
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500.000 participants? et pourquoi pas 50 millions? Manifester pour des conneries est un droit, mais étaler ainsi à quel point on est demeuré ne fait que confirmer ce qu'on peut penser de ces tristes personnages.
Dire des conneries est du même acabit et ce qu’on peut penser de vous, triste personnage ...
Wouaw ! Je suis impressioné par tous vos commentaires plus démocratiques les uns que les autres... D’accord casser ne sert que défouloir et ne mène à rien mais la question qu’il faut se poser c’est ”pourquoi des gens se sentent obligés de descendre dans la rue?” . Maintenant si vous voulez de la répression à tout va, un peu de patience on y arrive... Vous êtes mes concitoyens et vous me donnez envie de vomir ....
Vous oubliez toujours un détail à votre question: < c’est ”pourquoi des gens se sentent obligés de descendre dans la rue> avec l'extrème droite ! Moi voila ce qui me donne envie de vomir, l'alliance des complotistes fana de mauvaise science avec l'extrème droite ameutant des imbéciles par reseaux sociaux, ça oui ça pue la bile.
@chalet Alain, et vous vous vous situez au dessus de la mêlée, pétri par toutes vos certitudes que vous tenez, filet de bave aux lèvres, de vos dirigeants en qui vous croyez aveuglément. Agitez votre neurone, vous verrez ça ne fait pas mal ...