Polémique autour de SMS échangés entre von der Leyen et le patron de Pfizer
La médiatrice de l’UE a reproché vendredi à la Commission européenne d’avoir refusé de donner des informations à la presse sur des textos échangés par sa présidente avec le PDG du laboratoire Pfizer à propos de l’achat de vaccins contre le covid.

La médiatrice, Emily O’Reilly, a demandé que le cabinet d’Ursula von der Leyen procède à « une recherche plus approfondie » afin de retrouver ces messages et d’en révéler le contenu conformément aux règles de transparence applicables aux documents de l’UE.
Après un article du New York Times en avril 2021 rapportant qu’elle avait échangé des SMS avec le patron de Pfizer, Albert Bourla dans le cadre des négociations sur un contrat d’achat de vaccins contre le covid, un journaliste a demandé à la Commission l’accès aux textos et autres documents sur ces discussions.
L’exécutif européen, qui était en charge de négocier les achats de vaccins pour le compte des Etats membres, a accepté de lui transmettre trois documents (un e-mail, une lettre et un communiqué de presse), mais aucun SMS.
La Commission a indiqué n’avoir aucune trace de ces messages, affirmant que les textos n’ont pas vocation à être conservés et ne sont pas soumis aux règles sur la transparence des institutions européennes, datant de 2001.
Les SMS pas archivés
Dans une réponse à l’enquête déclenchée par la médiatrice, la Commission juge que ces messages sont « par nature des documents d’une courte durée de vie, qui ne contiennent en principe pas d’informations importantes relatives aux politiques, activités et décisions de la Commission ».
Pour la médiatrice au contraire, « il est clair » que les textos « entrent dans le cadre de la législation européenne sur l’accès du public aux documents » et « le public peut y avoir accès s’ils concernent le travail de l’institution ». Elle a appelé l’administration européenne à faire évoluer ses pratiques en matière de conservation des documents pour prendre en compte les « moyens modernes de communication. Aucune tentative n’a été faite pour identifier si les textos en question existaient. Cette façon d’agir ne répond pas aux attentes en matière de transparence», a critiqué Emily O’Reilly.
Confidentialité
Si ces messages sont identifiés, la Commission devra « évaluer s’ils remplissent les critères, en vertu de la législation de l’UE sur l’accès aux documents, pour être divulgués », conclut-elle dans ses recommandations qui ne sont toutefois pas contraignantes.
Plus de la moitié des 4,2 milliards de doses contre le covid achetées ou réservées par l’UE sont fournies par le duo américano-allemand Pfizer-BioNTech.
Les aspects clés des contrats passés avec les laboratoires, notamment les prix, sont confidentiels, ce qui a été critiqué par des eurodéputés et des ONG. « Cette affaire est plus importante qu’un simple échange de SMS », a dénoncé l’eurodéputée néerlandaise Sophie in’t Veld (Renew Europe), estimant que « la Commission européenne est devenue moins transparente (...) ».
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir3 Commentaires
Quand on voit toute la campagne de désinformation qui a été faite à l'époque au sujet de AstraZeneca, pas étonnant de voir qu'il y a du copinage entre UE et Pfizer. On a préféré prendre le vaccin ayant le prix de vente le plus élévé sans être le plus efficace.
Encore une théorie du complot. Même plus besoin des complotistes. La médiatrice s'en mêle.
Oué, bon, je vois ...