Le DoubleTree, l’hôtel de la place Rogier à Bruxelles, augmente sa ramure

Construit en... 1909, selon les plans des architectes Antoine Pompe et Adhémar Lener, ce qui fut jadis le Palace, institution bien connue des Bruxellois pur jus, s’apprête à vivre une nouvelle tranche de son existence pour le moins mouvementée. Rouvert en septembre 2021 après une rénovation complète et passé sous enseigne DoubleTree by Hilton Brussels City, l’hôtel de style Art nouveau va s’agrandir pour devenir, avec 505 chambres (contre les 354 actuelles), le plus grand établissement hôtelier de Belgique. C’est désormais chose acquise puisque l’extension a reçu toutes les autorisations requises. Les plans ont été confiés au bureau milanais Onsitestudio-Piovenefabi qui a brûlé la politesse aux 71 autres candidatures déposées pour l’occasion. Il travaillera en association avec le bureau d’études belge Bouwtechniek. L’exécution des travaux a quant à elle été confiée au tandem Denys et Socatra. Un fameux pari attend ces deux entreprises de construction puisque l’extension sur la parcelle adjacente de l’hôtel actuel prévoit notamment des fondations en porte-à-faux, le sol sur lequel celles-ci seront posées se situant à 32 mètres de profondeur. Et pour compliquer encore un peu l’ouvrage, les fondations seront placées à côté des lignes de métro tangentes au bâtiment, le DoubleTree se situant sur un des angles de la place Rogier. A ce sujet, les ingénieurs du projet font savoir qu’il faudra installer plus de cent piliers à plus de 75 mètres de profondeur. Outre l’augmentation du nombre de chambres, les architectes italiens ont reçu pour autre mission fondamentale celle de gonfler la capacité de réception d’un hôtel fortement fréquenté par la clientèle affaires. Une seconde ballroom de 600 m2 sera ainsi aménagée, de même que quatre salles de conférences supplémentaires qui viendront s’ajouter aux seize salles de réunion déjà existantes. Sur ce plan-là aussi, le DoubleTree entend être la destination de premier choix en matière d’organisations de conférences et autres réunions business. Le budget prévu pour l’extension qui s’étendra sur une superficie de 7.300 m2 est de 35 millions d’euros. Les travaux comprendront une nouvelle façade (béton préfabriqué, pierre de France et pierre bleue) qui évoquera l’architecture bruxelloise du XIXe siècle et fera écho au style développé jadis par le duo Lener et Pompe. Elle sera de type « bow-window », à savoir qu’elle sera pourvue de fenêtres qui sortent de la façade. Un rooftop accessible à tous Un atrium central fera la jonction entre l’ancien et le nouveau bâtiment. Histoire de relier l’hôtel à l’activité urbaine du quartier, le toit sera accessible directement de la rue par un ascenseur extérieur. Les clients de l’hôtel ainsi que le public extérieur pourront y découvrir un jardin suspendu ainsi qu’un bar et un restaurant installé sur deux étages. Vue imprenable sur les jardins du Botanique voisin, la place Rogier et les gratte-ciel du bas de la ville. [scald=28853328:sdl_editor_representation] Last but not least, un espace commercial de 250 m2 est prévu au rez-de-chaussée. Il se situera à l’angle de la place Rogier et sera distinct de l’hôtel quant à son accès. Il abritera probablement un restaurant de renommée internationale. Le premier étage de l’extension comprendra une grande salle de fitness accessible à tous, clients de l’hôtel et autres. Le nouvel établissement répondra évidemment aux certifications environnementales internationales les plus pointues. Les travaux doivent débuter à la fin juin. Ils s’achèveront en mars 2025. « Même si cela fait plusieurs années que l’extension est dans les cartons, le permis en lui-même a été délivré en dix mois à peine », explique Georges Hirsch, consultant auprès du propriétaire, le groupe hôtelier suédois Pandox qui a racheté les lieux en... 2004, et qui connaît le projet comme sa poche. L’extension prendra place sur une portion de terrain qui abrita jadis plusieurs maisons de maître bruxelloises qui furent détruites lors de la construction du métro à la fin des années 60. Une fois l’extension achevée, la rénovation de la place Rogier pourra être considérée comme terminée. « Toute la difficulté sera de construire à côté de l’infrastructure existante du métro sans la toucher », poursuit Georges Hirsch qui se définit comme l’« homme à la pipette ». « Je suis celui qui met de l’huile dans les rouages quand ça grince... » Et ça fait des années que ça dure. « Quand l’extension sera achevée, je pourrai enfin prendre ma retraite... » Plus que 37 mois à tenir...

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