Au cœur des lotissements: «La théorie du ruissellement, c’était de la foutaise!»
Dans les quartiers pavillonnaires,
la classe moyenne ne se débat pas seulement contre la vie chère.
Elle se heurte aussi à un modèle d’urbanisme en crise car basé sur le tout voiture. Les petites phrases d’Emmanuel Macron ont souvent heurté. La confiance envers les politiques s’est érodée.


Le jour est à peine levé que Nathalie, Michaël et Franck ont déjà investi le rond-point de « la Patte d’Oie », en périphérie de Blois. Une palette de bois se consume qui ne crache qu’une fine fumée sans réchauffer du brouillard glacial. « On a l’habitude, dans mon appartement, il ne fait que 17 degrés », tousse Nathalie, emmitouflée sous son bonnet. Comme chaque samedi, elle enfile encore sa chasuble fluo. Des gilets jaunes, on ne parle quasiment plus. Mais elle fait partie des irréductibles qui n’ont jamais lâché le combat pour une vie moins précaire. « Je vis seule avec trois enfants dont un handicapé », dit-elle. « A 51 ans, en intérim dans la logistique, je gagne 1.100 euros par mois. Comment je fais ? ». A la pompe, le gasoil crève les plafonds. Plus cher encore que lorsque la hausse, ajoutée à un projet (finalement avorté) de taxe carbone, avait déclenché en novembre 2018 la révolte inédite des gilets jaunes qui restera « la » grande crise du quinquennat Macron.

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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir2 Commentaires
Au début, j'ai eu beaucoup de sympathie pour les gilets jaunes. Cela a bien changé depuis avec toutes les récupérations politiques et surtout certaines violences. Là, à lire l'article, je retrouve mon empathie. Je dirais que, à première vue, ce sont des vrais au contraire de tous ceux qui ont voulu profiter d'un mouvement dont, au départ, les revendications étaient plus que fondées ...
Ben oui le ruissellement (financier) c'est bien évidemment de la foutaise. Sinon comment expliquer que l'écart des richesses n'arrête pas non seulement de s'agrandir pendant que les PIB depuis 1945 n'arrêtent pas d'augmenter dans nos pays notamment (sauf exception) mais que, dans le même temps, y compris des travailleurs temps-plein n'arrivent plus à vivre dignement. Il y a même depuis la libéralisation des marchés un recul. Comment expliquer que près de 20 enfants sur 100 chez nous vivent près ou même sous le seuil de pauvreté? Si ça ruisselait réellement et puisque la richesse globale augment, cela ne devrait plus exister. Seuls les naïfs, les riches et les malhonnêtes croient ou essaient de faire croire que ce ruissellement existe réellement. Les 100 familles les plus riches détiennent autant de valeurs que les 3,5 milliards de plus pauvres. Si ça ruisselait, cette situation serait impossible.