«Valérie Pécresse perd un poids lourd»: la presse française réagit à la défection d’Eric Woerth
Ancien ministre de Nicolas Sarkozy, actuel président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, Eric Woerth a annoncé dans un entretien accordé au « Parisien », son soutien à Emmanuel Macron. Un coup dur pour Valérie Pécresse. Les quotidiens français en témoignent ce matin.

Ce mercredi, le président de la commission des finances à l’Assemblée nationale a déclaré dans Le Parisien : « J’ai décidé de soutenir Emmanuel Macron. » Le ralliement d’Eric Woerth, ancien ministre sous Sarkozy, membre du parti Les Républicains, fait jaser la communauté politique française et constitue un coup dur pour la candidate Valérie Pécresse.
L’ancien ministre sarkozyste détaille, toujours dans le quotidien de la capitale, son respect et son amitié envers Valérie Pécresse, mais n’adhère tout simplement pas au discours du parti qui « décrit une France qui n’est pas la mienne, une France nostalgique, recroquevillée sur elle-même », explique-t-il. Depuis l’annonce, les médias français enfoncent le clou.
« Coup dur », « crash », les expressions ne manquent pas dans les kiosques. Ce matin, Le Figaro explique : « Valérie Pécresse perd un poids lourd. Elle voit surtout attaqué un de ses arguments les plus lourds face à Emmanuel Macron, celui du sérieux budgétaire. Le ralliement d’Eric Woerth à Emmanuel Macron est en effet un coup dur pour la candidate LR en raison de son statut (…) et plus encore en raison du calendrier choisi, à la veille d’un meeting destiné à redonner du souffle à sa campagne. » Le quotidien orienté à droite continue en abordant l’argument principal de Pécresse dans son duel face à Macron, la crédibilité économique. « Parce qu’il est triple médaillé en discipline comptable (comme ministre du Budget, comme père de la réforme des retraites de 2010, comme patron de la commission des finances), Woerth apporte une précieuse caution à Macron. C’est une brèche thématique que la candidate des Républicains va devoir rapidement colmater », conclut Le Figaro.
Le quotidien de référence Le Monde enrichit le débat en sortant un article titré : « Pour Valérie Pécresse, une campagne qui ne décolle pas encore. » Les membres de son parti reconnaissent les bonnes prestations de la candidate à la télévision mais regrettent ses aptitudes sur le terrain. « Peu rompue à l’exercice, la candidate semble avoir un peu plus de mal dans un genre qui exige de la spontanéité. Ils sont nombreux chez LR, depuis quelques semaines, à regretter des déplacements et des discours sans réel impact sur une campagne qui peine à décoller. Appliquée, voire trop scolaire, de l’avis de certains, Valérie Pécresse aurait du mal à se faire entendre lors de ses prises de parole en public. ».
Pour poster un commentaire, merci de vous abonner.
S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir4 Commentaires
Un poids lourd fiscal !
On peut ajouter que Sarkozy n'a toujours pas annoncé qu'il soutiendrait la candidate de son parti et qu'il brillera par son absence lors du premier grand meeting de campagne de Valérie Pécresse ce WE. Il ne fallait pas être grand clerc pour prédire qu'elle ferait une piètre candidate, tant ses éléments de langage sont laborieux ("Remonter le karsher de la cave où Hollande et Macron l'ont rangé", il fallait oser !) et tant ses postures de fermeté sentent le chiqué. Pourtant peu peu suspect de partager les idées de la droite dure, même Alain Duhamel avait trouvé Eric Ciotti bien meilleur lors des débats de la primaire LR. La seule minuscule chance de Valérie Pécresse serait le vote utile, puisqu'elle est probablement la moins mal placée pour battre le président sortant.
Le revers de l'image du karsher, c'est que le bilan sécuritaire de Sarko, à part les mots, n'a pas été brillant. La "dame du faire" a donc du boulot pour expliquer pourquoi, elle, elle va vraiment faire ce que son parti au pouvoir entre 2007 et 2012 n'a pas fait, tout en voulant supprimer 250.000 postes dans la fonction publique - mais pas des policiers, pas des enseignants, pas des soignants, pas des militaires, bien sûr - où, alors ? Le bilan Macron-Darmanin n'est pas brillant non plus mais, au moins, ils embauchent dans la police à tour de bras, tandis que Sarko y a supprimé de nombreux postes lorsqu'il était président. Tout cela pourra être rappelé en cas de second tour Macron-Pécresse ...
Si Zemmour et Le Pen ne parviennent pas à réunir les 500 parrainages réclamés pour se présenter, sa pub pour le Karsher pourrait lui rapporter pas mal de voix.