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Crise en Ukraine: Kiev convoque une réunion urgente avec Moscou

« Nous passons à l’étape suivante. L’Ukraine convoque une réunion avec la Russie et tous les Etats membres », a indiqué le chef de la diplomatie ukrainienne.

Temps de lecture: 3 min

Le chancelier allemand Olaf Scholz a demandé lundi à la Russie des « signes immédiats de désescalade » avant de se rendre à Kiev, puis à Moscou, pour tenter de désamorcer la menace d’une invasion russe de l’Ukraine, une crise russo-occidentale d’une ampleur jamais vue depuis la fin de la guerre froide. « Nous attendons de Moscou des signes immédiats de désescalade », a déclaré dans un tweet M. Scholz, estimant qu’« une nouvelle agression militaire aurait de lourdes conséquences pour la Russie », qualifiant la situation de « toujours très, très sérieuse ».

Les autorités ukrainiennes ont quant à elles officiellement réclamé que la Russie s’explique sur le déploiement de dizaines de milliers de soldats aux frontières de l’Ukraine, ce à quoi elle s’est jusqu’ici refusée.

Les Etats-Unis martèlent, pour leur part, à l’envi que la Russie pourrait envahir l’Ukraine « à tout moment », et une kyrielle de nations ont appelé leurs ressortissants à quitter au plus vite le territoire ukrainien.

Souvent accusée d’être trop complaisante envers Moscou du fait de ses intérêts économiques, l’Allemagne a haussé le ton dimanche.

« Nous sommes au beau milieu d’un risque de conflit militaire, de guerre en Europe orientale et c’est la Russie qui en porte la responsabilité », a déclaré le président allemand Frank-Walter Steinmeier.

La situation est désormais « critique, très dangereuse », a estimé une source gouvernementale allemande.

Le déplacement d’Olaf Scholz à Moscou est « probablement la dernière chance » d’obtenir la paix, a du coup jugé dimanche soir l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne, Andrii Melnik, sur la chaîne allemande Bild TV. « Nous avons le sentiment qu’une guerre devient de plus en plus inévitable », il faut se préparer « au pire », a-t-il dit.

La Russie, qui a déjà annexé la Crimée en 2014 et soutient des séparatistes armés prorusses dans l’est de l’Ukraine, nie toute velléité agressive à l’encontre de ce pays, mais lie la désescalade à une série d’exigences, notamment à l’assurance que celui-ci n’adhérera jamais à l’Otan. Une condition que les Occidentaux jugent inacceptable.

M. Scholz a prévenu que des sanctions occidentales dévastatrices seraient « immédiates » en cas d’invasion russe, des menaces qui ont laissé Moscou de marbre jusqu’ici.

Un des sujets que les Américains ont mis sur la table malgré les réticences allemandes est l’avenir de Nord Stream 2, un gazoduc controversé construit pour transporter de Russie vers l’Allemagne du gaz russe en contournant l’Ukraine.

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Plus de 100.000 militaires russes à la frontière

Par ailleurs, les critiques pleuvent sur Berlin face à son refus de livrer des armements aux Ukrainiens.

« Je demande officiellement à nos partenaires de trancher pour savoir de quel côté ils sont : celui de l’Ukraine qui se défend ou de l’agresseur », a déclaré dans un entretien avec l’AFP la semaine dernière le maire de Kiev et ex-champion de boxe Vitali Klitschko, qui a longtemps vécu en Allemagne et y demeure une célébrité.

Les tensions sont à leur comble avec plus de 100.000 militaires russes massés à proximité de la frontière orientale de l’Ukraine et d’autres faisant des manœuvres tous azimuts en Biélorussie, au nord, et en mer Noire, au sud.

Dans une conversation téléphonique dimanche soir, le président américain Joe Biden et son homologue ukrainien sont convenus de poursuivre « diplomatie » et « dissuasion » face à Moscou.

M. Zelensky a également invité M. Biden à se rendre dans son pays : « Je suis convaincu que votre visite à Kiev dans les prochains jours (…) serait un signal fort et contribuerait à stabiliser la situation. »

L’Ukraine a exigé pour sa part une réunion urgente avec la Russie, l’accusant d’avoir enfreint les règles de l’OSCE en ne partageant pas d’informations sur ses déplacements massifs de soldats à la frontière ukrainienne.

 

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10 Commentaires

  • Posté par Meersman Olivier, lundi 14 février 2022, 15:17

    Le premier signe de désescalade est de ne pas laisser dans le coin de militaires non-ukrainien. C'est une affaire qui ne nous regarde pas. l'Ukraine n'est ni dans l'UE ni dans l'OTAN...

  • Posté par MAESEN Jean-Luc, mardi 15 février 2022, 9:54

    "C'est une affaire qui ne nous regarde pas" ??? Elle risque tout de même de se produire à nos proches frontières orientales... Et les ukrainiens ont parfaitement le droit de décider de leur destinée. Ce n'est pas le rôle du "Tsar" Poutine d'en décider...

  • Posté par Lecocq Annie, lundi 14 février 2022, 13:28

    Après le virus, la guerre. et après ça qu'est-ce que je vous sers ???? La paix c'est pas pour tout de suite.

  • Posté par MAESEN Jean-Luc, mardi 15 février 2022, 9:56

    Ben, la guerre des poulaillers peut-être, <LecoCq A>. Ou quelques vers de terre bien savoureux en attendant ?

  • Posté par Duruisseau Pascal, lundi 14 février 2022, 11:24

    Le discours de Poutine en rappelle un autre: remplacez allemands par russes... Crimée= Sudètes Ukraine=Autriche Kaliningrad=Danzig Aurons-nous un Munich et un Chamberlain ?

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