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Notes de frais suspectes: perquisitions à Liege Airport

Un rapport de l’auditeur Deloitte avait pointé des dysfonctionnements dans la gestion de l’aéroport liégeois. De quoi provoquer le licenciement du CEO Luc Partoune et l’ouverture d’instructions judiciaires.

Info « Le Soir » - Journaliste au service Enquêtes Temps de lecture: 3 min

Des enquêteurs de la police judiciaire fédérale de Liège sont arrivés ce jeudi matin à l’aéroport de Bierset (Liège), ils sont toujours en train de fouiller les lieux et de collecter des documents. Ce devoir d’instruction, diligenté par le juge Philippe Richard, est une des conséquences des audits que la nouvelle direction de Nethys a fait mener dans la plupart de ses filiales, dont l’aéroport. Bouclé il y a un an, en février 2021, le rapport réservé à Liege Airport avait souligné un grand nombre de dysfonctionnements – certains potentiellement constitutifs d’infractions pénales – et provoqué l’ouverture de plusieurs informations judiciaires. Certains de ces dossiers ont été transmis au juge d’instruction liégeois, ils expliquent la perquisition qui a lieu ce jeudi.

Le train de vie de l’ex-CEO de l’aéroport, Luc Partoune, licencié le 9 février 2021, intrigue la justice autant qu’il a interpellé les auditeurs : existence de nombreuses notes de frais « dont le caractère professionnel n’a pu être établi », remboursement de certaines dépenses en liquide, changement opportun de la « car policy » de l’entreprise la veille de l’achat d’un nouveau et coûteux véhicule de direction… Le montant des notes de frais, aussi élevé soit-il, aurait cependant « à chaque fois été approuvé par le conseil d’administration », s’était défendu Luc Partoune dans Le Soir. Quant à l’achat d’une voiture à 88.000 euros, il aurait été décidé afin de « coller à une stratégie de verdissement de l’aéroport » et afin de bénéficier de « l’importante déduction fiscale pour ce type de véhicule ». Le domicile de M. Partoune avait été perquisitionné en juin 2021.

Le juge et les enquêteurs aimeraient aussi en savoir plus sur la véritable nature de la convention à 60.000 euros par an qui liait Jean-Claude Phlypo, ancien échevin socialiste à Blegny et ex-patron de la Société régionale wallonne de transport public (SRWT), à Liège Airport. En 2019 et 2020, au nom de sa société JCP Conseil, il avait assisté l’aéroport en matière de mobilité, à raison de 1.000 euros par jour, cinq jours par mois. « Tout compris, je n’ai jamais rendu de note de frais », avait-il nuancé lors d’un entretien avec Le Soir. Selon des sources concordantes et en contradiction avec ce qu’exigeait explicitement la convention, ce consultant n’avait pourtant qu’exceptionnellement justifié ses prestations. « Tant l’aéroport que le bureau Deloitte peuvent me poser les questions qu’ils veulent, je peux tout justifier, je suis serein », avait encore commenté M. Phlypo.

Contacté, l’aéroport n’a pas souhaité réagir.

 

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3 Commentaires

  • Posté par collin liliane, jeudi 17 février 2022, 15:58

    Et dire que cela dure depuis 2007! Voir "Luc Partoune, pilote de Liege Aiport pendant 27 années". Déjà des malversations à cette date et aucune sanction. Mais bon "au PS, on a toujours fait comme ça ...".

  • Posté par Staquet Jean-Marie, jeudi 17 février 2022, 14:30

    Allo, Bertrand Christophe? Aucune réaction de 'l'Europe"????

  • Posté par Desmet Marc, jeudi 17 février 2022, 13:15

    Liège en Calabre, ENCORE!!! Ces idiots n'ont toujours pas compris que la majorité des Belges, veulent leur peau!. Ca va encore donner des voix aux extrémistes de gauche et de droite.

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