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Les élèves flamands auront la priorité dans les écoles néerlandophones de Bruxelles

Avec les nouvelles règles d’inscription, 65 % des places dans les écoles néerlandophones de la capitale seront réservées aux élèves flamands, contre 55 % actuellement. Une procédure jugée discriminante par la Commission communautaire française.

Journaliste au service Société Temps de lecture: 3 min

A partir de la rentrée 2023-2024, il sera encore plus difficile pour les élèves francophones d’accéder à l’enseignement néerlandophone de la capitale et de la périphérie. Après un vote en commission de l’enseignement au mois de janvier, le parlement flamand a adopté mercredi soir un nouveau décret reprenant une série de priorités d’inscription pour les enfants néerlandophones.

Sur base du nouveau texte, 65 % des places dans les écoles néerlandophones de la capitale seront désormais réservées aux élèves flamands, contre 55 % actuellement. Dans l’enseignement secondaire, 15 % des places iront prioritairement aux enfants qui auront passé neuf ans dans l’enseignement fondamental néerlandophone (trois années maternelles et six primaires). Une priorité qui n’existait par auparavant.

En ce qui concerne le décret portant sur les écoles de la périphérie flamande, une disposition prévoit que les écoles secondaires peuvent réserver plus de 70 % des places aux enfants qui ont suivi un enseignement en néerlandais de manière continue depuis l’âge de trois ans ou qui, depuis leur déménagement en Flandre ou à Bruxelles, ont toujours opté pour l’enseignement néerlandophone.

Du côté des écoles francophones, il n’existe pas de tel dispositif. Lorsqu’un élève n’a pas étudié dans une école de la FWB, la commission inter-réseaux des inscriptions (Ciri) attribue à cet élève un indice composite « dont la valeur est la moyenne des indices composites des élèves qui ont déposé leur formulaire unique d’inscription auprès de cet établissement et pour lesquels cette valeur est connue. »

Une règle qui ne fait pas l’unanimité

La Commission communautaire française (Cocof) considère que ces règles sont discriminatoires et portent atteinte à la liberté de choix, par les parents, de la langue de l’enseignement. Elle a d’ailleurs contesté ces dispositions, d’abord via une procédure en conflit d’intérêts, ensuite devant la Cour constitutionnelle. Une affaire qui est d’ailleurs toujours pendante.

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Pour le parti Défi, cette nouvelle règle « renforce le repli communautaire de la Flandre ». « Le ministre flamand de l’Enseignement, Ben Weyts (N-VA) ne se cache pas de donner la priorité aux parents néerlandophones. Cela pose question et c’est choquant parce que c’est tout simplement discriminant. C’est une manière déguisée de refuser progressivement toute personne d’origine étrangère et ce n’est pas acceptable », expose le député amarante Jonathan de Patoul.

Alors que la période d’inscription en première secondaire vient de débuter et étant donné la difficulté de trouver une place en Région bruxelloise, ces nouvelles mesures font l’effet d’un coup de tonnerre pour de nombreux parents. Mais à l’heure actuelle, difficile de savoir quel en sera l’impact sur les élèves francophones.

 

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5 Commentaires

  • Posté par Druide David, jeudi 17 février 2022, 15:56

    Rien de plus normal....

  • Posté par Jehaes Sophie, jeudi 17 février 2022, 14:56

    Par rapport à la situation de bruxelles, je supporte le commentaire de Joute Dodo. Je voudrais ajouter que en périphérie: il est interdit d'ouvrir une école secondaire francophone. Alors les francophones de la périférie iront où? à Bruxelles, la périférie ne rentre pas dans les critères de priorité pour la distance!!!

  • Posté par Joute Dodo, jeudi 17 février 2022, 14:36

    C'est très discriminant car toute la population étrangère qui ne parle pas le néérlandais ni le français à Bruxelles devra aller dans les écoles francophones puisque les flamands n'en veulent pas. Et où iront-ils à l'école si les francophones prennent le même arrêté? Pour ce qui me concerne, ce décret flamand ne respecte pas l'article 24 de la Constitution. Comme d'autres décrets et décisions pris par nos très irresponsables coûteux ministres, il y a en Flandre une incompréhension et une méconnaissance fondamentale de ce qu'est une démocratie et notre Constitution. C'est inquiétant et je trouve qu'on devrait faire comme pour les plantes: on coupe le morceau pourri pour préserver la survie de la plante. De même pour la Belgique: que la flanders devienne indépendante.

  • Posté par collin liliane, jeudi 17 février 2022, 15:50

    errata ...la Wallonie"

  • Posté par collin liliane, jeudi 17 février 2022, 15:35

    ??? Lisez l'article: 65% des places réservées aux néerlandophones signifie qu'il reste 35% d'espace pour les autres. Par ailleurs, le problème - si on peut dire- des écoles flamandes est qu'elles sont d'un niveau tellement supérieur que trop de parents francophones ou allophones cherchent à y inscrire leurs enfants, ce qui rend indispensable la création d'un quota. Pour le reste, la Flandre ne prendra jamais son indépendance sans Bruxelles qui pour rappel est SA capitale. Et si "ce morceau pourri" devait quand même se séparer, ce serait la fin des transferts et la scission de la sécurité sociale. Autant dire que les Wallonie se retrouverait quelque part au niveau de l'Albanie.

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