Casper Nielsen: «A l’Union, on veut défendre notre première place»

L’Union a impressionné en ce début d’année 2022, réalisant un dix sur douze face aux « grands » que sont Genk, Bruges, Anderlecht et l’Antwerp. Depuis lors, elle marque quelque peu le pas, avec un quatre sur neuf face à Saint-Trond, Charleroi et Eupen. Mais elle n’en reste pas moins très ambitieuse. C’est ce qu’on a pu constater au cours de notre entretien exclusif avec Casper Nielsen, l’infatigable milieu de terrain des Saint-Gillois. Casper, 2022 avait commencé en boulet de canon pour vous avec un but face à Genk et un autre face à Anderlecht. C’est vrai, mais le plus important restait la performance collective. Même si j’étais évidemment très content de marquer alors que je joue en 6 et que ce n’est donc pas mon rôle. Ces deux buts se sont, en outre, révélés décisifs. Effectivement. Je ne sais pas comment cela se fait mais, cette saison, la plupart de mes buts ont été très importants. J’avais aussi marqué le troisième goal de l’Union contre Eupen alors que le score était de 2-2. Votre compteur personnel affiche cinq réalisations jusqu’à présent. Êtes-vous satisfait de ce total ? Si vous regardez ma position, c’est déjà bien plus que ce qu’on serait en droit d’espérer. D’autant que, en tant que 6, j’ai beaucoup d’autres choses à faire. Je suis plus impliqué dans la réalisation des clean sheets. On vient d’ailleurs de réaliser notre quinzième de la saison, ce qui est juste incroyable ! La plupart de vos buts surviennent sur des frappes en dehors du rectangle. Votre spécialité ? C’est quelque chose que je travaille beaucoup, en effet. Je reste d’ailleurs souvent après l’entraînement pour améliorer ma frappe. Car quand vous jouez en 6, vous n’avez peut-être qu’une seule opportunité sur le match. Il s’agit dès lors d’être tranchant lorsque celle-ci se présente. Vous avez déjà évoqué à plusieurs reprises cette position de milieu défensif que vous occupez cette saison. Mais l’année dernière, vous évoluiez en 8. Et cela vous est même déjà arrivé de jouer sur l’aile. En définitive, quelle est votre place favorite ? Je me débrouille aussi bien en 6 qu’en 8. L’avantage dans ma position actuelle, c’est que je sais comment vont jouer les milieux offensifs. Je connais leur façon de penser. Cela me permet donc de gagner les duels plus facilement. Comment analysez-vous vos prestations depuis l’entame de la saison ? Je suis satisfait car j’ai été très consistant. Je pense d’ailleurs avoir passé un palier. Mais il faut souligner ce n’est pas possible de performer si l’équipe elle-même ne performe pas. Il y a deux semaines, vous étiez suspendu contre Charleroi. Comment avez-vous vécu ce match, vous qui n’avez raté quasiment aucune rencontre depuis votre arrivée à l’Union, en 2019… C’était une nouvelle situation pour moi. C’était vraiment bizarre. J’espérais juste que les gars fassent le job et qu’on prenne les trois points, ce qui fut le cas. Vous avez par contre perdu des plumes contre Saint-Trond et Eupen. Vous semblez avoir plus de mal contre les « petits » que contre les « grands » ces dernières semaines… Mais on s’aperçoit surtout que les équipes ont, désormais, beaucoup de respect pour nous. Plus spécialement encore quand on évolue à la maison. Ce n’est jamais évident de jouer contre des formations qui évoluent si bas sur le terrain. Mais contre Eupen, on devait gagner. On a eu assez de possibilités pour l’emporter. On sait que, dans ce genre de rencontre, on ne va pas se créer trente occasions. Il faut dès lors être tranchant et mettre au fond les deux ou trois qu’on a. Sauf cataclysme, l’Union sera en Playoffs 1. Ne débutez-vous pas une période piège ? Une forme de décompression pourrait-elle s’installer lors des cinq derniers matches de la phase classique ? Pour moi, absolument pas. Car on veut être premier avant les playoffs. On ne regarde pas que les cinq prochains matches, on se dit qu’il nous en reste onze et que chacun d’eux compte. Pourquoi voulez-vous absolument terminer la phase classique en tête ? Est-ce tellement important à vos yeux ? Oui car ce serait un signal. Cela montrerait qu’on est la meilleure équipe. C’est pour cette raison qu’on veut absolument défendre cette première place. Et qu’on donnera tout pour y parvenir. Si vous terminez en tête, combien de points d’avance aimeriez-vous avoir sur le deuxième ? Je m’en fiche. Qu’on en ait sept ou trois, cela ne fera pas de différence. Car en playoffs, tu devras quand même gagner des matches. Évidemment, avoir une plus grande avance peut te donner un boost dès le départ. Mais on veut avant tout terminer premier de la phase classique. On verra ensuite ce que cela donnera en playoffs. Semaine après semaine, la pression monte forcément autour de votre groupe. Quelle est justement l’ambiance qui y règne ? Ce groupe est spécial. S’il ne l’était pas, ce qu’on fait maintenant serait impossible. On sait qu’on n’est pas la plus grande équipe en Belgique, mais les gars veulent le meilleur l’un pour l’autre. C’est pour cela qu’on est premier. Même si on perd ou qu’on fait un nul, l’énergie reste la même. Il faudrait beaucoup de mauvaises choses pour que le groupe perde son sourire. Comment justement avez-vous réagi à l’« affaire » Vanzeir ? À Charleroi, j’étais un des premiers à rentrer dans le vestiaire. Je l’ai vu vraiment triste et déçu. Je connais Dante. C’est un bon gars. C’est vraiment dur pour lui d’être suspendu durant cinq matches. Je peux m’imaginer ce que c’est. Car personnellement, j’ai été suspendu une rencontre et ce n’était déjà pas facile. On doit maintenant faire le maximum sans lui. Et surtout, le soutenir. Revenons-en à votre carrière. Fin mars, le Danemark disputera deux matches amicaux. Espérez-vous être appelé ? Ce serait une première pour vous. Oui je l’espère. C’est un de mes grands objectifs. C’est un rêve. Je sais que le sélectionneur a regardé certains matches. Ce serait vraiment grand pour moi. Je sens que j’ai passé un palier et que je suis prêt. Mais c’est au coach national d’en décider. Avez-vous déjà eu des contacts avec lui ? Oui mais cela restera entre lui, le club et moi. Toutefois, quand tu réalises une bonne saison comme je suis en train de le faire, il y a évidemment plus de chances d’être appelé. Pour en revenir à l’Union, y serez-vous toujours l’année prochaine ? J’ai 27 ans, ce qui est un bon âge. Peut-être sera-t-il temps d’essayer quelque chose de nouveau. Mais je pourrais aussi très bien rester à l’Union. Je devrai en tout cas prendre une décision. Mais pour l’heure, je suis content d’être à Saint-Gilles et de l’aventure que je vis ici. Je suis reconnaissant envers le club et fier d’avoir construit une telle histoire depuis maintenant près de trois ans. Si vous restez, vous retrouverez probablement la coupe d’Europe. Car vous aviez déjà joué des matches européens précédemment dans votre carrière. J’ai en effet joué l’Europa League avec Esbjerg. Nous avions notamment affronté le Standard, la Fiorentina, Saint-Etienne et Salzbourg. C’était une super-expérience car c’est un style d’équipes que tu n’as pas l’habitude de rencontrer. Et cette saison, quel est l’objectif final ? Votre participation pour les Playoffs 1 ne fait plus l’ombre d’un doute. Viserez-vous le titre ? On est premier et on veut avant tout défendre cette place. Mais c’est surtout important de voir match après match. C’est aussi pour cela qu’on est en tête. Car on ne veut pas trop se projeter. Pourquoi dès lors devrions-nous affirmer qu’on doit être champion ? Avant la saison, personne ne nous attendait. On fait de notre mieux et on verra. L’exploit serait en tout cas retentissant… C’est clair ! On a déjà marqué l’histoire l’année dernière. Mais ce qu’on fait maintenant est encore plus grand. C’est en tout cas bien pour le club, qui est dans une vague positive et qui grandit. Et en tant que joueur, vous jouez pour gagner des trophées. Mais avant de penser trop loin, concentrons-nous sur les cinq derniers matches de la phase classique !

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