Real Madrid: David Alaba, le patron aux atouts multiples

Prénom : David. Nom : Alaba. Profession : patron de la défense du Real Madrid. Qualité principale : couteau suisse. Arrivé l’été dernier dans la capitale espagnole, le gaucher de 29 ans n’a pas tardé à combler le vide laissé par Sergio Ramos et Raphaël Varane. Il n’a pas encore effacé le nom de ses prédécesseurs dans le cœur des fans merengues, mais il les a en tout cas rassurés. Avec son talent, sa vision du jeu et sa polyvalence. Son passage estival du Bayern Munich au Real Madrid a fait couler beaucoup d’encre. Premièrement, parce qu’il a décidé de sortir de sa zone de confort bavaroise après avoir collectionné les trophées (27 en onze saisons). Deuxièmement, parce qu’il est arrivé gratuitement, poussant d’ailleurs le bouillant Florentino Perez à se réjouir de l’arrivée « d’un footballeur extraordinaire ». Enfin, et surtout, car il a hérité du mythique numéro 4, porté jadis par Fernando Hierro et laissé vacant par Sergio Ramos. Cette pression, l’Autrichien – né de l’union d’un père nigérian et d’une mère philippine – l’a engloutie d’une traite. Comme celle, bibitive cette fois, qu’il avait pris l’habitude d’avaler les jours de titre à l’Allianz Arena. Alaba n’est pas un grand bavard, ni un grand fêtard. Lui préfère parler sur le terrain, avec ses pieds, son audace. Rapidement intégré au vestiaire madrilène, le joueur s’est imposé au… poste de défenseur central. Évoluant généralement aux côtés d’Eder Militão et protégeant le plus possible la cage de Thibaut Courtois, l’ex-Bavarois a pris les commandes de la charnière madrilène. Avec un certain brio. Et des qualités intrinsèques remarquables pour un joueur dont l’impact physique (1m80) n’est pas son arme première. « Il est très complet, très intelligent sur un terrain. Il a beaucoup d’atouts, c’est pour ces raisons que je l’ai vu comme défenseur central », pose Carlo Ancelotti, l’entraîneur de la Casa Blanca. Dans l’axe ou à gauche ? La technique, l’endurance (une caractéristique héritée de son père George, militaire : « à 14 ans, David suivait sereinement mon rythme lors de mes footings à l’armée »), un pied gauche chirurgical, une excellente relance, le calme, la vista… : les qualités d’Alaba sont protéiformes. Pour autant, c’est surtout sa polyvalence qui fait de lui un joueur à part. Capable d’évoluer comme milieu récupérateur, ailier gauche, latéral gauche et, donc, défenseur central, l’Autrichien s’est érigé comme un véritable couteau… suisse pour chaque entraîneur avec qui il a travaillé. Un gage d’excellence, assurément. « Pep Guardiola (NDLR : son mentor au Bayern entre 2013 et 2016) a toujours vu quelque chose chez les joueurs que ceux-ci ne voyaient même pas eux-mêmes. Bien que je me sois senti à l’aise au centre de la défense dès le début, je n’ai pas réalisé tout de suite que mon avenir serait à cette position. Mais je pense que mon avantage a toujours été que je peux être utilisé de manière très flexible », expliquait, lucidement, le principal intéressé. David à la barre de la défense. Mais pas seulement. En l’absence de Ferland Mendy, suspendu, il pourrait reprendre sa position originelle de back gauche ce mercredi soir contre le Paris Saint-Germain. Repositionné dans l’axe, il n’a néanmoins pas perdu ses facultés sur le flanc gauche (il y a joué à quatre reprises cette saison). Reste à voir si Ancelotti préférera Alaba à Nacho ou Marcelo. Pour arpenter le couloir. Pour contrer Lionel Messi, surtout.

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