Novak Djokovic: le pire début de saison de sa carrière

Pas d’Indian Wells (où il compte pourtant 5 titres) ni de Miami (6 sacres), donc, pour Novak Djokovic interdit de séjour aux USA où on réclame toujours une preuve de vaccination anti-covid à la douane. Une nouvelle fois, le Serbe a pensé jusqu’au bout (son nom figurait dans le tableau californien avant d’être remplacé par celui de Grigor Dimitrov, désormais possible adversaire de David Goffin au 2e tour) que les autorités US adouciraient les mesures d’entrée, mais non ! L’air de rien, et même s’il avouait être prêt à tout assumer, la non-vaccination du Serbe, pour des convictions personnelles, lui coûte cher, avec désormais un tournoi du Grand Chelem et deux Masters 1000 qui lui filent sous le nez. 1 Seulement trois matches disputés lors du premier trimestre 2022 Logiquement, la rentrée de Djokovic est prévue le 10 avril pour le Masters 1000 de Monte-Carlo vu que la France prévoit de laisser tomber le « pass vaccinal » dès lundi. En espérant que, d’ici-là, il n’y ait plus de rebond de la pandémie… Le 10 avril, le Serbe affichera le pire début de saison de sa carrière avec seulement deux victoires et une défaite contre le Tchèque Vesely, 123e mondial, à Dubaï ! Même les annulations de tournois en pleine pandémie ne l’avaient pas autant touché, lui, l’homme qui aime les records. Les premières conséquences sont connues, puisqu’il a dû laisser filer Nadal vers son 21e sacre en Grand Chelem et qu’il a aussi dû céder son trône mondial à Daniil Medvedev. Et même s’il est à l’abri financièrement, ce sont tout de même de grosses sommes d’argent qui s’évaporent devant lui. Mais clairement, ce sera un joueur en manque complet de compétition qu’on retrouvera en avril, lui qui aime tant se nourrir du succès. Même si on sait aussi qu’il n’y a sans doute aucun champion comme lui capable de se servir de la frustration pour se transcender. Mais cette situation de « déficit » doit le ronger intérieurement, comme toute cette incertitude qui reste liée à la suite de son calendrier à jamais dépendant de l’évolution de la pandémie et des règlements sanitaires évolutifs dans chacun des pays traversés. Depuis l’Australie, Djokovic est assimilé à un personnage « antivax » et cette image, collée à sa peau, va encore lui causer des soucis. Sa participation au tournoi de Rome n’est d’ailleurs pas garantie, à ce titre. Dire qu’on est prêt à tout assumer « par choix personnel » est encore très différent de le vivre au quotidien. 2 Son image de marque n’a jamais été aussi basse Depuis 2022, on a plus parlé de Novak Djokovic dans les bureaux de la douane ou au sein des autorités sanitaires que sur les courts ! Encore cette semaine à Indian Wells, sa décision tardive (après le tirage au sort !) d’annoncer un forfait qui semblait inéluctable, vu les conditions d’entrée sur le territoire US, a fait jaser. Novak Djokovic s’est toujours plaint (même s’il s’est désormais fait à l’idée) d’être le mal-aimé du fameux « Big 3 », malgré tous ses titres et records. [scald=28932430:sdl_editor_representation] Lors du dernier US Open, il s’était même ému du soutien inattendu du public américain alors qu’il venait justement de rater la montre en or, et le fameux Grand Chelem (4 à la suite, la même année), battu en finale à New York, sur la toute dernière marche, par Daniil Medvedev. Ce nouvel épisode dans sa carrière et sa position qui est finalement « contre un vaccin en pleine pandémie » laissera une trace indélébile sur son profil et fait une nouvelle fois chuter son image de marque. Il se chuchote que « Peugeot » pense sérieusement à se retirer du sponsoring du Serbe, même si officiellement la marque française dira que c’est une mesure liée au contexte mondial et pas à la personnalité spéciale du champion… Disons, plus justement, que l’un n’aide pas l’autre. 3 La perte de son entraîneur à succès Marian Vajda Ça ne semble pas lié à sa situation actuelle (quoique…), mais Novak Djokovic a aussi acté, la semaine dernière, le départ de son coach à succès Marian Vajda. « Plus qu’un coach, un membre de ma famille à jamais » a commenté le Serbe pour souligner l’importance de son mentor dans sa carrière, mais aussi la perte d’un vrai régulateur d’émotions et de performances à ses côtés. On se souvient que Vajda avait déjà quitté un Djokovic qui allait traverser un vrai burn-out, physique et mental, après son succès tant recherché à Roland-Garros 2016. Stepanek, Becker, Agassi…, le Serbe avait tenté de se changer les idées et d’opter pour d’autres discours, en vain, durant deux saisons très difficiles (seulement deux petits titres en 2017), avant de retrouver Marian Vajda et de renouer avec les succès en 2018. Visiblement, le coach slovaque était contre l’idée de voir son joueur ajouter les J.O. de Pékin à un calendrier, déjà énorme en 2021. « Les Jeux ont brisé Djokovic » déclara-t-il, tout en précisant que si la séparation n’avait lieu que maintenant, elle était entérinée avant, mais qu’en plein mois de décembre ou janvier tumultueux pour son joueur, ce n’était pas le moment d’en rajouter. Reste que c’est aujourd’hui une tuile en plus à digérer pour le Serbe, et on verra si Goran Ivanisevic, qui a rejoint le staff en 2019, aura assez de carrure, et surtout de calme, pour assumer la suite, sans Vajda… 4 Un palmarès totalement à l’arrêt depuis novembre 2021 Avec l’Open d’Australie qu’il a remporté à neuf reprises (!), Novak Djokovic avait pris l’habitude de lancer sa saison en force, avec le vent en poupe. On sait ce qu’il s’est passé à Melbourne, en janvier, dernier. Et celui qui est donc si avide de muscler son palmarès, il en a fait une raison sportive existentielle, est donc à sec depuis novembre dernier (sacré à Paris-Bercy, son 86e titre). Et il lui faudra sans doute une vraie période de rodage lors de sa reprise sur terre battue, en avril prochain où, après Monte-Carlo, il sera très attendu dans son tournoi, à Belgrade… [scald=28932429:sdl_editor_representation] À son âge sportif, cette période de disette « forcée » pèse lourd. Il fêtera ses 35 ans le 22 mai prochain, juste avant le début d’un Roland-Garros dont il est le tenant du titre et où on l’imagine déjà remonté comme une pendule, à la recherche du temps perdu.

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