Après deux semaines de conflit en Ukraine, les Russes entre peur et défiance
A Moscou, les étroits cercles libéraux opposés à l’intervention militaire savent qu’ils doivent être prudents. Les autorités, elles, adoptent leur narratif pour continuer de convaincre la majorité.

Elena ne veut pas se résoudre à ce que ce soit la fin. « Avec le conflit en Ukraine, c’est pourtant une partie de ma vie qui, à Moscou, s’écroule… », confie cette mère de famille, les larmes aux yeux dans son appartement. Employée de la filiale russe d’une entreprise occidentale, cette analyste financière représente une frange de la Russie libérale opposée depuis longtemps au Kremlin de Vladimir Poutine. La quarantaine dynamique, elle avait d’habitude le verbe protestataire haut et fort. « Mais, désormais, il faut faire attention aux mots qu’on utilise, y compris sur internet. Pour s’informer loin de la propagande des télévisions publiques, cela devient de plus en plus difficile », explique Elena qui, grâce à l’aide de son employeur mais la mort dans l’âme, s’apprête avec sa petite fille à fuir la Russie, « mon propre pays… »

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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir3 Commentaires
"Autorités et médias ont, ces derniers jours, présenté de nouveaux arguments pour justifier l’intervention : dans des laboratoires secrets financés par Washington, Kiev expérimentait des armes bactériologiques" Et devinez qui relaie cette propagande aux States (et bientôt chez nous, on attend la confirmation de J.M. Staquet incessement sous peu)? Hmmm? Personne? Et oui, c'est QAnon, évidemment. A se demander qui est la poule et qui est l'oeuf entre le Kremlin et QAnon. Perso, ma religion sur le sujet est faite. Mais chut, je suis un vilain conspirationiste anti-Russe!
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"Dans un pays encore largement favorable à Vladimir Poutine..." Tout le problème, dans une dictature, est de quantifier objectivement ce "largement". Il y a ceux qui y croient vraiment, il y a ceux qui ont peur, il y a ceux qui profitent du système et ne veulent pas en changer, etc,... Au final, cela ne change rien à l'affaire. Il ne faut pas du tout compter sur une insurection populaire qui renverserait Poutine et son régime. Il faut que Poutine parte de son plein gré ou soit remplacé par quelqu'un avec qui il est possible de discuter, qui pourrait à termes libéraliser le système. Encore que ça n'est pas un impératif. C'est surtout l'affaire des Russes. Le tout est de fournir à ce successeur les moyens de sortir vers le haut. Qu'il puisse présenter cela comme une victoire, même s'il n'en est effectivement rien. La non-adhésion à l'OTAN, des referendums d'auto-détermination, des élections présidentielles à Kiev, qui seront effectivement controlés par la communauté internationale et comme ça se passera dans un future de plusieurs mois, les Russes auront oublié et même si les résultats ne sont pas favorables à la Russie, elle aura la possibilité de faire "passer la pillule", comme elle sait si bien le faire. Mais rien de tout cela ne peut se passer tant que Poutine est au Kremlin.