«Alternatives»: Ne pas livrer les Russes à Poutine
C’est en intégrant le peuple russe, l’intelligentsia russe, le génie russe à un front de la liberté que nous parviendrons à faire échec à Poutine.


L’extrême gauche française, quand elle revisite l’Histoire et fait, en particulier, le procès de la social-démocratie, évoque deux forfaitures : la non-intervention en Espagne (c’est-à-dire le refus de venir militairement au secours du pouvoir républicain confronté à une agression fasciste) et les accords de Munich qui revenaient à livrer, au nom du sauvetage de la paix, la Tchécoslovaquie à l’Allemagne hitlérienne.
Or, à quoi assiste-t-on aujourd’hui ? A une double campagne de notre extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon en tête, d’abord contre toutes livraisons d’armes à l’Ukraine agressée par l’armée de Poutine et, ensuite, en faveur de concessions territoriales à l’agresseur.
Consternant retournement.

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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir6 Commentaires
D'accord avec M. Jean-François Kahn.
Il y a de grandes différences entre les exemples (Algérie, Irak, guerre de 1870) et la situation actuelle. La Russie interdit toute expression de mécontentement contre cette guerre, qu'on ne peut même pas appeler guerre. L'opinion publique est totalement muselée en russie. L'autres, est que dans les exemples cités, la France ou les USA n'ont de loin pas été aussi barbares, cruels et cyniques dans leurs actions que l'est la russie. Pas aussi dangereux non plus: ils n'ont jamais fait le moindre chantage au nucléaire. Comparaison n'est pas raison.
La chronique est intéressante mais je crois que l'élite intellectuelle russe sait que nous les démocrates ne les rejetons pas. Ils savent qu'ils sont comme nous et que nous aurons tous à payer le prix des crimes de Poutines. Le prix de la honte et celui de la crise économique. Ce n'est pas grand chose par rapport aux ukrainiens qui payent seul, jusqu'à présent, le prix du sang pour tenter de remporter une victoire pour le monde libre.
Avec le même leitmotiv ("défendre la démocratie"), mais à une échelle très différente de celle de notre pauvre Codeco, on peut se demander pourquoi cette frilosité de l'OTAN et des Américains à mettre, à tout le moins, en place une zone d'interdiction aérienne au-dessus de l'Ukraine pour défendre la démocratie à l'Est de l'Europe. Pourquoi s'abriter derrière l'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord? Pourquoi se cacher derrière le risque qu'une confrontation directe avec la Russie pourrait conduire à une 3è guerre mondiale? Pourquoi Biden refuse-t-il obstinément de mettre Poutine au pied du mur, face à ses responsabilités de despote dictatorial fauteur de guerre dans une Europe très largement démocratique? Pourquoi ne pas insister sur le principe démocratique - qui se vérifiera prochainement au Bélarus, comme il l'a été en Ukraine - qui consiste à proclamer hors-la-loi tout régime autoritaire et non-démocratique en Europe? La leçon de 1938 n'a manifestement pas été retenue. À savoir que la diplomatie du "containment" n'a jamais rien donné. Le précédent yougoslave devrait à cet égard servir de méchante piqûre de rappel. L'appétit des dictateurs vient en mangeant. Or, toutes les lignes rouges ont déjà été franchies par Poutine. Y compris celle de la menace nucléaire. Entaché du sang ukrainien, Poutine n'a plus aucune raison de se retenir, ni d'avoir encore le moindre scrupule à étendre le conflit, ni à jouer le tout pour le tout. Il faut par conséquent arrêter Poutine ici et maintenant, avant qu'il aille plus loin, que ce soit en désespoir de cause ou pcq il aura vaincu l'Ukraine. Il faut cesser cette sinistre parodie d'aide souterraine à l'Ukraine et intervenir directement. La force est la seule chose que comprenne Poutine. Retourner la menace et agiter le spectre nucléaire contre la Russie La 3è guerre mondiale est déjà là, seuls les imbéciles ne s'en sont pas encore rendus compte.
@Vanloo Il paraît naturel que vous préfériez ce que vous prenez erronément pour un gage de sécurité. En réalité, la reculade de Biden - il aurait à tout le moins pu faire preuve d'un tempérament moins explicite à ce sujet en s'abstenant de le crier sur tous les toits - nous éloigne plus que jamais, nous autres Européens, de cette douce sécurité dans laquelle nous baignons depuis 1991, nous qui craignons par dessus tout d'être "aspirés" dans cette guerre insensée par l'effet de l'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord. Une fausse sécurité, comme il se confirme depuis 2014. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l'effet incitatif de l'absence d'affirmation du fait nucléaire dans le chef des États-Unis et de l'OTAN nous rapproche en réalité de la guerre, et d'un possible usage tactique de l'arme atomique par l'armée russe, alors que le fait nucléaire est justement supposé avoir un effet dissuasif, tant sur le plan tactique que stratégique. La guerre froide est sans doute bien trop loin derrière nous, même dans les mémoires de ceux qui l'ont bien connue, pour s'en souvenir. Biden ferait bien de se souvenir qu'il peut aussi agiter la menace nucléaire. Avec d'ailleurs d'autant plus de crédibilité que le territoire des États-Unis ne serait pas concerné par l'usage tactique des armes atomiques, et que les Américains ont les moyens (bouclier anti-missiles) de préserver tant l'Europe que leur propre territoire d'une frappe stratégique russe en détruisant l'essentiel de la capacité nucléaire stratégique russe (voire la totalité) dès le décollage des missiles russes ou avant qu'ils aient atteint le périgée de leur trajectoire balistique.