«Enjeux»: «En restant neutres, nous récompensons les brutes»
Si l’objectivité doit rester le moteur du travail journalistique, il s’avère utopique de couvrir les atrocités d’une guerre en toute impartialité.


Chaque fois que vous voyez des centaines de milliers de personnes raisonnables essayer de quitter un endroit et une poignée de fous qui s’évertuent à y aller, vous savez que ces derniers sont des journalistes ». La phrase du légendaire correspondant de guerre américain des années 1930, H. R. Knickerbocker, est l’une de ces citations que l’on aime échanger au Frontline Club de Londres ou au Festival des correspondants de guerre de Bayeux.
En Ukraine, cette boutade a pris une dimension tragique. Dans les rédactions et les organisations de protection de journalistes, tous les clignotants sont au rouge. La guerre déclenchée par Vladimir Poutine est particulièrement dangereuse : les lignes de front sont multiples et mouvantes ; le bombardement des villes généralise les zones de risque ; la présence de commandos russes et de forces irrégulières ukrainiennes électrise l’atmosphère.

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)
Avec cette offre, profitez de :
-
L’accès illimité à tous les articles, dossiers et reportages de la rédaction -
Le journal en version numérique -
Un confort de lecture avec publicité limitée
Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.
Vous n’avez pas de compte ? Créez-le gratuitement ci-dessous :
S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir3 Commentaires
La question devrait être : as t on besoin de couvrir journalistiquement la guerre? As t on besoin d étaler les souffrances Ukrainiennes dans les journaux ? A quoi cela sert ? La guerre, et son chapelet d horreur toujours renouvelé, ne change pas , elle est immuable et protéiforme. Connaître les effets d une guerre c est connaître la guerre.
L'impartialité absolue est bien sur impossible. Mais il est de bonne déontologie journalistique d'y tendre. Chercher à savoir en exerçant un esprit critique ne peut récompenser des brutes.
"En lisière des immeubles défoncés, dans les hôpitaux débordés, au bord des charniers, à côté des colonnes de réfugiés, il n’y a pas de place pour les Ponce Pilate de l’actualité" (sic) - tout est dit et bien dit.