Accueil Guerre en Ukraine

Des Russes de Belgique se livrent: «Pire que de l’incertitude, c’est la certitude que tout va aller mal»

Entre tristesse, culpabilité, colère et angoisse pour leurs proches, plusieurs Russes de Belgique se sont livrés au « Soir » au sujet d’une guerre qu’ils rejettent très majoritairement, bien qu’ils donnent parfois des sens différents aux événements en cours.

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Journaliste au service Société Temps de lecture: 10 min

J’ai une voisine ukrainienne. Je lui ai téléphoné, je ne savais pas quoi dire. Je me suis excusée, j’ai dit que je savais que ce n’était pas ma responsabilité à moi, mais que je me sentais quand même concernée. Ça nous a rapprochées. Elle comprend… » Depuis le 24 février, Marina broie cinquante nuances de noir. Il y a bien cette part de culpabilité paradoxale, mais ça va plus loin, explique cette linguiste approchant de l’âge de la retraite, qui a quitté avec ses enfants son pays natal dans les années 90. « Je pense que la première chose que j’ai ressentie, c’était de l’incrédulité. Jamais, dans mon entourage, on n’aurait imaginé qu’il aille jusque-là », dit-elle en évoquant un président qu’elle honnit. « Puis cette incrédulité s’est transformée en colère et en beaucoup de tristesse. Et ces derniers jours, de par les contacts que j’ai avec une amie à Moscou et au travers des nouvelles que je lis, cela m’inspire de plus en plus de peur. J’ai l’impression d’un déjà-vu », poursuit-elle.

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24 Commentaires

  • Posté par stals jean, dimanche 20 mars 2022, 16:30

    Pour tous ceux qui m'insulte sans même me connaitre, ce dont je me moque éperdument bien entendu, d'autant plus qu'insulter les gens sans argumenter où est l'intérêt... je leur recommande néanmoins de prendre connaissance d'une publication du média français BLAST (moi j'y suis affilié) et de l'entretien de Denis Robert avec un expert en la matière. Via youtube.com, cet entretien est intitulé: UKRAINE, LES OLIGARQUES ET VENDEURS D'ARMES DERRIERE LA GUERRE. bonne lecture à tous...

  • Posté par Mauer Marc, dimanche 20 mars 2022, 15:46

    Je suis gêné par leurs jérémiades. Au lieu de se plaindre (ils ont quand même voté Poutine par faiblesse), qu’ils adoptent une attitude sans équivoque face à la politique sanguinaire de leur tyran. Alors, tous les cœurs s’ouvriront. Évidemment, si même ici, ils hésitent à se prononcer, s’ils finassent, ils seront pour un bon moment les parias du monde. Il est temps qu’ils se posent les bonnes questions

  • Posté par Courtial Sosthène, dimanche 20 mars 2022, 9:48

    « J’ai l’impression d’un déjà-vu ». Sans blague… 1. Réhabiliter Staline. 2. Combattre le prétendu nazisme triomphant en Ukraine. 3. Donc, envahir l’Ukraine pour sauver le peuple frère. Changez quelques mots des extraits suivants et vous avez la recette, qu'on ne change pas quand elle fonctionne : Jean-Paul Picaper - Ces nazis qui ont échappé à la corde - Edité par l'Archipel. Paris , DL 2017. P.232-236 : ‘’Staline avait eu besoin de l’ombre du Führer pour animer les fictions de sa propagande, comblant les attentes d’un Ouest en proie au fantasme nazi.’’(…) ‘’ Elle [la RDA] allait porter loin le mythe du nazisme survivant qui serait l’instrument d’un combat idéologique mené par l’URSS contre les puissances occidentales. L’instrumentalisation du nazisme à des fins politiques devint une des raisons d’être de la RDA, bastion avancé de l’URSS dans la lutte contre « l’impérialisme ouest-allemand et américain ».’’ (…) ‘’Le but de Staline était d’éloigner l’Allemagne occidentale de ses alliés en manipulant une opinion publique européenne encore marquée par le cauchemar nazi. La RDA devait être le fer de lance de cette campagne de longue haleine. Quoi de mieux que de stigmatiser une RFA prétendue nazie ? ‘’ (…) ‘’Ces jeunes furent les premières victimes de ce qu’on appelle en russe la dezinformatsiya. Des décennies durant, après que le IIIe Reich fut parti en fumée, le Kremlin et ses auxiliaires de la Normanenstraße de Berlin-Est, siège de la Stasi, attisèrent les flammes d’un antinazisme auquel les épigones de Staline ajoutèrent le brûlot de l’antiaméricanisme. Véhiculée par des agents d’influence, imprimée à Berlin-Est sur des tracts et des fascicules bon marché, la recette motiva bien des marmitons, tout au moins dans les milieux de l’extrême gauche européenne, qui vécut dans l’illusion de combattre à la fois l’Oncle Sam et l’Oncle Adolf. Khrouchtchev et Brejnev accusèrent les Occidentaux de s’allier aux nazis, voire d’être eux-mêmes des nazis.’’ (…) ‘’Certes, les nazis étaient vaincus depuis 1945, mais si l’on n’en trouvait pas en nombre suffisant, il suffirait d’en fabriquer. Le stalinisme et le néostalinisme étaient experts en l’art de produire des faux coupables et de brouiller les pistes. Contre les forces « bellicistes » et « agressives » de l’Ouest, contre les « provocations » de Washington et de Bonn, l’honnête Union soviétique et ses satellites et partis frères étaient censés défendre la paix. Le dictateur soviétique avait réussi son coup. Staline s’était projeté dès 1945 dans la future Guerre froide, où il aurait besoin d’entretenir le mythe du nazisme revanchard pour mener sa guerre de propagande contre l’Ouest.’’

  • Posté par massacry olivier, dimanche 20 mars 2022, 21:12

    Toujours aussi juste dans vos commentaire, merci.

  • Posté par Bricourt Noela, dimanche 20 mars 2022, 9:41

    C'est évidemment injuste de stigmatiser les personnes d'origine russe. Toute l'Allemagne a été aussi stigmatisée après Hitler. Ils en ont souffert ;mais ils ont admis , ils ont beaucoup travaillé et l'Allemagne a été après souvent la garante de la démocratie . J'avoue que je comprends difficilement que les personnes qui s'expriment ne parlent que d'eux et de leurs difficultés, même si leurs plaintes sont légitimes. Ils ne remettent pas en question l'élection de cet homme qui fait tuer les ukrainiens.

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