Roberto Martinez avant le tirage au sort du Mondial 2022: «J’aimerais entrer dans le tournoi le plus tard possible»

Flanqué de Piet Erauw (team manager), Brecht Schelstraete (communication), Carolien Van Hoecke (agence de voyages) et Stefan Van Loock (attaché de presse), Roberto Martinez a accordé quelques minutes à la presse belge avant le décollage vers Doha. Comme les 29 des 32 sélectionneurs déjà qualifiés. Le technicien catalan a rejoint sur place Peter Bossaert (CEO), Pegie Leys (directrice juridique) et Michael Verschueren (administrateur et remplaçant du président fédéral Robert Huygens) pour assister « sans appréhension ni attente particulière » au tirage au sort de la phase de groupes de la 22e édition du Mondial. Une cérémonie qui se déroulera ce vendredi à 18 heures, sous le dôme du Centre des Expositions, dans le quartier de West Bay, avec vue imprenable sur le Golfe persique. Roberto Martinez y attendra le verdict d’une urne généralement clémente pour la Belgique depuis son retour en tournoi : Mondial 2014 (Algérie, Russie, Corée du Sud), Euro 2016 (Italie, Irlande, Suède), Mondial 2018 (Panama, Tunisie, Angleterre) et Euro 2020 (Russie, Danemark, Finlande). « Je n’ai aucune préférence par rapport à la provenance de nos futurs adversaires même si avec deux autres équipes européennes dans son groupe, un sélectionneur sait peut-être un peu mieux où il va, explique-t-il en relevant, entre autres, la présence de l’Allemagne et des Pays-Bas dans le pot 2. Voire du Sénégal, champion d’Afrique en titre, dans le pot 3. « Ce n’est évidemment pas la même chose d’hériter de ce genre d’adversaires dans son groupe, car la Mannschaft et les Oranje sont des gabarits qui auraient parfaitement pu aborder le tournoi en qualité de tête de série au même titre que les 7 autres (Belgique, Brésil, France Argentine, Angleterre, Espagne, Portugal) plus le pays organisateur (Qatar) bien entendu. Un tirage recèle par définition une part de mystère avant l’heure et d’étonnement après l’heure. C’est le jeu. La seule chose que je peux vous dire c’est que je l’aborde serein. » Et le sélectionneur d’y aller d’un petit clin d’œil par rapport à la première place mondiale, détenue pendant un peu plus de trois ans et demi, et ravie par le Brésil dans la nuit de mardi à mercredi. « Cela fait partie de la vie et je constate d’ailleurs à ce sujet que depuis que le classement Fifa existe, jamais une équipe classée nº1 mondiale n’a remporté une Coupe du monde. » Plus que le nom de ses adversaires, c’est surtout le timing d’entrée dans une Coupe du monde à l’agenda serré (21 novembre-18 décembre 2022) qui semble constituer un facteur déterminant dans l’approche de l’événement par Martinez. « Il existe plusieurs scénarios par rapport à notre départ au Qatar, admet-il. À titre personnel, ma préférence va à des débuts tardifs, plutôt qu’à une entrée en lice immédiate, le 21 ou le 22 novembre. Surtout sachant que les clubs ne libéreront les joueurs qu’au plus tard le 14. Gagner quelques jours sur la préparation serait toujours intéressant, pour pouvoir travailler un peu plus à Tubize. Ou au contraire pour partir s’acclimater à des températures certes plus douces qu’en été mais tout de même plus élevées qu’en Belgique à cette époque de l’année. À ce titre, toutes les options sont encore ouvertes. On analysera tout cela en fonction du calendrier. Tout ce que je peux vous dire pour l’instant, c’est qu’avec à peu près 16 semaines de football dans les jambes, tous les acteurs de cette coupe du monde vont arriver dans un état de fraîcheur, mentale et physique, jamais connu auparavant. Ce sera un des grands atouts d’une organisation en fin d’automne. Dans un pays où les droits de l’Homme sont loin d’être une préoccupation première, les morts sur les chantiers des stades n’étant plus là pour en témoigner. « Il y a deux aspects dans la démarche de l’Union belge par rapport à l’organisation de la Coupe du monde au Qatar, rappelle Martinez. L’éthique, sur laquelle notre fédération a pris une position rapide et très claire pour saisir les opportunités d’améliorer les choses et de peser en faveur d’un véritable changement. Ensuite, il y a le tournoi proprement dit où que les moyens investis rendront forcément particulier. » Outre le verdict qui tombera ce vendredi (peut-être pas complètement si la Belgique devait hériter d’un adversaire pas encore qualifié et donc à désigner), Roberto Martinez devra encore s’atteler à effectuer un choix de camp de base, dans un émirat du Moyen-Orient d’à peine 11.500 km2. Soit le tiers de la superficie de la Belgique. « Lors de la Coupe du monde en Russie, nous étions basés près de Moscou et les voyages avaient été nombreux. Fatigants dans un sens mais d’un autre côté, ils avaient contribué à briser la monotonie qui s’installe inévitablement dans le quotidien d’un tournoi », explique le sélectionneur dont l’un des points de chute privilégiés au Qatar aurait pu être libéré mardi, si le Portugal avait loupé sa qualification contre la Macédoine du Nord. Ce ne sera pas le cas et les Diables devraient donc résider à Doha, la capitale qatarie. Du moins principalement car Martinez n’exclut pas de changer d’air en déménageant dans un second hôtel situé lui plus près de la côte d’un pays dont l’éloignement entre les 8 stades n’excédera pas les 75 km. « C’est une possibilité en effet. Une manière de changer les habitudes qui vont immanquablement s’installer. Il est encore tôt pour se décider. Attendons d’abord où le nom de nos adversaires et celui des stades où nous allons jouer. »

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