Vertonghen/Origi, deux Diables rouges à la croisée des chemins

Jan Vertonghen : un deuxième quart à quasi 35 ans Malgré ses 34 ans – 35 le 24 de ce mois –, Jan Vertonghen ne disputera que le deuxième quart de finale de sa carrière en Ligue des champions. Et il était hautement improbable qu’il goûte à nouveau à pareille fête sous le maillot rouge du Benfica après l’avoir savourée en 2019 avec Tottenham – élimination rocambolesque de Manchester City à ce même stade – et poussé le périple plus loin encore jusqu’à la finale contre Liverpool après avoir sorti l’Ajax dans un match retour de folie en demi-finale. Ajax-Liverpool, c’est précisément l’enchaînement que les « Aigles » ont réussi en cette seconde partie de saison. L’histoire repasse les plats en quelque sorte pour Vertonghen, conscient toutefois que l’inexorabilité du temps en est le prix à payer. « C’est pour ça que je profite du moment présent en sachant que tout peut s’arrêter d’un jour à l’autre à mon âge. Auparavant, je ne comprenais pas les joueurs qui prenaient leur retraite. Je commence à comprendre, c’est mauvais signe… » Très lucide, le défenseur central sait que l’entretien de sa forme physique passe obligatoirement par des entraînements sérieux, mais, d’un autre côté, il réalise qu’il aura beau s’entraîner, mais qu’il ne deviendra plus un meilleur joueur pour autant. À Lisbonne, qu’il a choisie pour une autre expérience de vie, mais aussi pour la durée du contrat, 3 ans, expiration le 30 juin 2023, soit 6 mois et demi après la Coupe du monde au Qatar, il a dû aussi s’adapter à une défense à 4. Associé au cœur de celle-ci à Nicolás Otamendi, ex-Manchester City, arrivé en même temps que lui et lié jusqu’à la même échéance, il compose une sorte d’axe vintage de Premier League qui libérera bien entendu des airs familiers pour les attaquants de Liverpool. Le 15 mars dernier, à la Johan Cruyff Arena, avec un bloc que Nélson Veríssimo avait descendu très bas, l’expérience de la paire avait fait florès pour atténuer la verve amstellodamoise, définitivement éteinte par le but de Darwin Núñez. Contre Liverpool a fortiori, Vertonghen, vice-capitaine de Benfica, sait qu’il conviendra une nouvelle fois de réduire au minimum l’espace dans son dos car une fois Salah ou Luis Días partis, son expérience ne suffira pas à les rattraper. Origi : l’Italie n’a pas oublié ses buts tonitruants À bientôt 27 ans et avec un contrat proche de son expiration, Divock Origi se demande ce qu’il va faire maintenant qu’il est devenu grand. À Liverpool, ce n’est plus une vie, de joueur en tout cas, qui l’anime. Sauf recrudescence de la pandémie, et malgré un calendrier de folie des « Reds », le Kenyan d’origine ne devrait guère bouger de l’arrière-banc, et certainement pas ce soir à l’occasion du déplacement de son équipe à Lisbonne – Salah, Jota et Luis Diaz pressentis dans le 11 de base. À quelques jours du match décisif pour le titre – dimanche à 17h30 –, on pourrait imaginer que Jürgen Klopp fasse un peu tourner sur les bords du Tage : avec tout le respect, Benfica, ce n’est pas le Bayern, que Liverpool « devrait » rencontrer en demie, et il y aura encore le retour à Anfield pour éventuellement redresser le tir. Contre Manchester City, il n’y aura pas de deuxième chance. Mais quand bien même l’Allemand ménagerait l’un ou l’autre, ou s’y voit contraint pour le retour (Mané et Jota sont à une jaune de la suspension), le Belge serait son dernier choix. Ce n’est pas de la médisance mais une évidence. En Coupe de la Ligue, son terrain d’expression privilégié – sauf blessure –, Klopp n’avait pas titularisé Origi non plus. Parmi les attaquants, même Luis Diaz, qui n’est pourtant arrivé qu’en janvier, affiche un temps de jeu supérieur. Après 8 années passées à Liverpool, entrecoupées de deux années de prêt à Lille et à Wolfsbourg, Origi et son entourage envisagent a priori un départ si l’on en croit les contacts noués avec le Milan. Il y aurait un million de différence – 4,5 contre 3,5 – entre la demande et l’offre. Coïncidence ou pas, Origi avait été titulaire dans les deux matchs de C1 contre ce même Milan, inscrivant même un but à San Siro. C’est évident que l’attaque « rossonera » a besoin de sang neuf : Giroud a bientôt 36 ans et Ibrahimovic l’âge de Mathusalem. Mais ce n’est pas tellement à la prolongation du Suédois que l’avenir d’Origi est lié – Milan prendra de toute façon un autre attaquant, l’Iranien de Porto, Taremi, est également suivi. Une deuxième arrivée dans le secteur offensif dépendra aussi du sort réservé à Ante Rebic, trop souvent blessé au goût du staff milanais cette saison. Origi a bonne presse en Italie avec ses apparitions sporadiques mais tonitruantes : avec les Diables et son entrée décisive contre la Russie au Brésil en 2014, grâce à ses buts en Ligue des champions contre le FC Barcelone et en finale contre Tottenham. En outre, la réussite inattendue de Tammy Abraham à la Roma plaide aussi en sa faveur : l’attaquant anglais était également devenu la 5e roue du carrosse à Chelsea avant d’exploser en Serie A, qui n’est pas la Premier League.

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