«Vous avez de ces mots»: D’où viennent les {belgicismes}?
Il y aurait des belgicismes « archaïques » ? Sans doute, mais ce sont de bons vivants !


En introduction à leur livre Chasse aux belgicismes (1971), Joseph Hanse, Albert Doppagne et Hélène Bourgeois écrivent : « Nous [= francophones de Belgique] avons à nous défendre contre des contaminations, contre des intrusions de mots, contre des tours étrangers, contre des régionalismes dialectaux. »
Cette mise en garde, ressassée depuis le 19e siècle, permet de comprendre pourquoi, dans les représentations que se font les Belges francophones de leur variété de français, le belgicisme est associé à un emprunt aux langues en contact, d’origine germanique ou d’origine romane. Cette vision des choses n’est pas totalement erronée, mais elle déforme la réalité. Le français de Belgique puise à d’autres sources, bien plus importantes d’un point de vue quantitatif.

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)
Avec cette offre, profitez de :
-
L’accès illimité à tous les articles, dossiers et reportages de la rédaction -
Le journal en version numérique -
Un confort de lecture avec publicité limitée
Pour poster un commentaire, merci de vous abonner.
S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir4 Commentaires
Ah, l’imparfait ludique de mon enfance... "On disait que tu étais le bandit et moi le shérif..." Que de souvenirs heureux !
Aviez-vous pu lire ce billet qui lui est partiellement consacré ? https://www.lesoir.be/417705/article/2022-01-14/vous-avez-de-ces-mots-imparfait-ludique-et-autres-belgicismes-grammaticaux
J'ai bien connu cette "Chasse aux belgicismes" (1 & 2), les sarcasmes de certains professeurs, qui se faisaient fort de parler comme à Paris, également. Pas toujours des professeurs de français d'ailleurs, certains professeurs néerlandophones nous critiquaient ouvertement, nous accusant de parler "wallon" (à Bruxelles) sous prétexte que nous disions septante ou nonante... Mais la mise en garde que vous citez au début de votre chronique me donne encore le tournis... Pourquoi tant de condescendance envers sa propre langue, comment voir une richesse, une diversité comme une contamination ? Cela demeure une grande interrogation à mes yeux.
C'est le fruit d'une insécurité linguistique séculaire (déjà attestée au Moyen Âge) reposant sur un modèle mythique (le français "de Paris") imposé à l'ensemble des francophones comme seul légitime.