Dadvan Yousuf, le réfugié irakien devenu millionnaire, a des ennuis

Son histoire avait fait le tour des médias il y a un an, en Suisse et même à l’étranger. Dadvan Yousuf, âgé aujourd’hui de 22 ans, raconte être devenu millionnaire après avoir acheté des bitcoins à l’âge de 11 ans. Dix ans plus tard, il aurait ainsi amassé une fortune considérable. Des réserves se font néanmoins entendre ces derniers mois sur la success story de l’investisseur. En Suisse, la Finma, l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, a annoncé début avril avoir ouvert une enquête sur Dohrnii, la fondation de Davdan Yousuf. [scald=29076615:sdl_editor_representation] L’histoire de Dadvan Yousuf avait suscité beaucoup d’engouement. Ce réfugié kurde d’Irak est arrivé dans le canton de Berne à l’âge de 3 ans, après avoir fui la guerre du Golfe avec sa famille. Il dit avoir développé dès l’âge de 11 ans une passion pour la cryptomonnaie, une monnaie encore largement méconnue à l’époque. Il vend ensuite ses jouets et convainc son père de lui acheter ses tout premiers bitcoins : 10 unités à 15 euros pièce, d’une valeur de 300.000 francs suisses actuellement (292.780 euros). Le jeune homme continue durant des années à investir dans ce domaine. Et l’année dernière, alors qu’il termine son apprentissage dans le commerce, il crée la fondation Dohrnii, à Zoug, avec ses deux frères aînés. Leur but est noble : faciliter la compréhension de l’univers de la cryptomonnaie pour le rendre accessible à tous et toutes, à l’aide notamment d’une application. Le 21 avril, Le Temps détaillait la procédure de la Finma à l’encontre de Dohrnii. Un chargé d’enquête a été nommé et des mesures provisionnelles ont été prises, a détaillé le gendarme financier dans le média romand. Il s’agit de vérifier si les lois sur les marchés financiers ont bien été respectées et qu’il n’existe pas une activité illégale. « Il y a des indications selon lesquelles la fondation ou des personnes liées ont offert des produits, émis des moyens de paiement et accepté des dépôts du public sans l’autorisation nécessaire », a détaillé un porte-parole de la Finma. Une histoire de jeton La fondation a créé sa propre cryptomonnaie, le dohrnii, et ce jeton devait être coté en Bourse (une procédure stoppée par la démarche de la Finma). Selon la fondation elle-même, c’est la nature de ce jeton qui est au cœur de la pré-enquête. Les jetons sont classés selon trois catégories : les jetons de paiement (ils représentent une cryptomonnaie, à l’image du bitcoin), les jetons d’utilité (ils donnent accès à un usage numérique s’appuyant sur la blockchain) et les jetons d’investissement (ils représentent un actif auprès d’un émetteur ou d’un tiers). [scald=29076614:sdl_editor_representation] Selon la fondation, la Finma considère le dohrnii comme un jeton d’investissement. « Le dohrnii est un jeton d’utilité, ce qui a été confirmé par deux cabinets d’avocats parmi les plus reconnus en Suisse pour les questions de blockchain », justifie un porte-parole de la fondation dans Le Temps. Il ajoute également que la fondation « est une organisation sans but lucratif, donc personne n’aurait d’intérêt à “investir” dans une telle société ». Des zones d’ombre Ces derniers mois, plusieurs rumeurs circulent sur Dadvan Yousuf et sur des zones d’ombre existant autour de son parcours. Le timing de son premier achat de bitcoins suscite des réactions controversées dans le milieu de la cryptomonnaie. En 2011, il était extrêmement compliqué de se procurer cette monnaie. De plus, dans un article, le jeune homme mentionne avoir utilisé un site pour cette transaction, alors que ce n’était pas encore possible à cette époque. Dans un article du Blick , l’entrepreneur s’est défendu en expliquant avoir utilisé une autre plateforme et qu’il s’agissait d’une erreur de retranscription. La télévision et radio suisse, la SRF, a réalisé de son côté une enquête sur Dadvan Yousuf, dévoilant qu’il aurait transféré des cryptomonnaies à des comptes figurant sur listes noires, ce qu’il nie en bloc. Selon le service public, il n’aurait également pas terminé son apprentissage. Et il a dit avoir reçu une autorisation de la Finma pour sa fondation, alors que ce n’était pas le cas. Toujours dans l’article du Blick, le jeune Irakien a expliqué ne pas avoir « menti délibérément », car selon lui, le processus de régulation était en cours. Reste à savoir si Dadvan Yousuf devra davantage se justifier après l’enquête de la Finma.

Votre compte

Dadvan Yousuf, le réfugié irakien devenu millionnaire, a des ennuis

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en LéNA

Grand format Svetlana Alexievitch, Nobel de littérature: «C’est du fascisme que je vois dans la Russie de Poutine»

Décodage Mbappé au PSG, Haaland à City: symbole d’une géopolitique du football qui change

Entretien Laure de Chantal: «Les femmes dans la mythologie sont puissantes»

Une entreprise allemande prétend avoir trouvé la clé de la lutte contre le cancer

Ces conférences qui sèment le trouble à l’université

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Roland-Garros: Elise Mertens remporte le premier set face à Varvara Gracheva (direct)

Le syndicat socialiste appelle à la grève générale le 31 mai

Guerre en Ukraine: la Russie affirme que la «guerre totale» avec l’Occident durera «longtemps»

Entretien Guerre en Ukraine: «Beaucoup de diplomates russes ne croient pas leur propagande»

Salmonelle dans des produits Kinder: l’origine de la contamination déterminée

Portrait Décès d’Andy Fletcher, l’homme invisible de Depeche Mode

Tout savoir sur le pécule de vacances

Déclaration d'impôts : 5 erreurs à éviter

Vacances de Pâques : vers un retour à la normale

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel