Tour d’Italie: des écarts infimes en tête

L’ascension du Blockhaus n’a, ce dimanche, peut-être pas été la grande lessiveuse attendue mais à défaut de rebattre complètement les cartes, la grimpée des Abruzzes a au moins éjecté quelques atouts de son jeu rose. Deuxième arrivée au sommet de ce Tour d’Italie après une montée de l’Etna escamotée, la « table des brigands » a resserré le cercle des prétendants au sacre ultime d’ici deux semaines à Vérone. L’Australien de la Bora Jai Hindley, qui avait perdu le Tour d’Italie 2020 le dernier jour face à Tao Geoghegan Hart, y a remporté un… sprint à six qui colore son moral « après tellement de contretemps ». Il a dominé son ancien coéquipier chez DSM Romain Bardet et Richard Carapaz qui, avec Mikel Landa, ont montré qu’ils étaient peut-être les costauds dans les derniers kilomètres de la montée sans pour autant assommer le match. « Je ne connaissais pas le niveau des autres et il semble que je sois parmi les meilleurs ici », exposait le Français après la ligne, conscient que les masques n’étaient pas totalement tombés. Si le champion olympique, après le travail version rouleau compresseur de son équipe Ineos, a allumé la mèche à cinq bornes de l’arrivée, il n’a jamais vraiment été en mesure de s’isoler, de s’envoler, de valider cet avantage définitif semblant même sur la défensive par la suite. Richard Carapaz reste évidemment le grand favori de ce Tour d’Italie mais, au vu de l’orgie montagneuse que réserve la suite des festivités, il lui faudra montrer une tonalité encore plus étincelante s’il veut se défaire du reste des prétendants. Sur cette montée du Blockhaus, sa formation avait les réflexes de ses grandes années avec ce train décimant tout sur son passage mais l’Équatorien n’avait, lui, pas (encore) l’éclat écrasant des Egan Bernal ou, avant, Chris Froome. L’éclat, justement, celui qui était peut-être considéré à Budapest comme son principal rival l’a définitivement perdu dans le massif de la Maiella. Simon Yates est complètement passé par la fenêtre, concédant finalement plus de onze minutes sur Richard Carapaz et compagnie. Un fameux coup sur la cafetière, forcément, pour le lauréat de la Vuelta 2018. « Je crois que j’ai perdu la course, je ne vais pas chercher d’excuse », glissait-il, sans insister sur un genou douloureux touché il y a six jours en Sicile. « Je ne sais pas si je vais continuer », poursuivait-il dans un long soupir. « On verra après la journée de repos mais, si je regarde ce qu’il vient de se passer… Je ne sais pas si je veux continuer à me battre ». Avant la journée de repos ce lundi à Pescara, sur la côte Adriatique, il y a donc des absents comme le Britannique susmentionné ou le local Giulio Ciccone, mais devant, la quasi-égalité de niveau a provoqué un resserrement des valeurs au classement derrière Juan Pedro Lopez qui a conservé son tricot rose. Ainsi, Joao Almeida, deuxième à douze secondes du maillot « rosa », compte deux secondes d’avance sur Romain Bardet et trois secondes sur Richard Carapaz. Jai Hindley pointe lui à seulement huit secondes du Portugais. Soit la définition, donc, du fameux mouchoir de poche…

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