Elise Vanderelst, de révélation en ambition

Il y a des saisons qui marquent plus que d’autres et Elise Vanderelst n’oubliera pas de sitôt l’année 2021. Celle qui lui a permis de décrocher un titre européen en salle et de se hisser en demi-finale des Jeux olympiques, les deux fois sur 1.500 m. A seulement 23 ans. « Sur le coup, j’avais été un peu déçue de mes Jeux, ne fût-ce que parce que j’aurais aimé battre mon record personnel », reconnaît-elle. « Mais avec le recul et au vu du climat anxiogène de ce séjour à Tokyo et de la fin de préparation compliquée à Mito, je me dis que pour une première expérience olympique, atteindre ce stade de l’épreuve, ce n’était finalement pas si mal. » Depuis le Mémorial Van Damme du 3 septembre dernier, où elle a réussi son meilleur temps sur le mile, la Montoise a pris le temps de se vider la tête. A l’aube de sa rentrée internationale, ce samedi, à Birmingham, deux semaines après les interclubs, un peu plus de huit mois sans compétition sur piste lui ont permis de récupérer tant physiquement que mentalement. Plus de huit mois sans piste « Cette coupure était nécessaire », dit la seule médaillée belge individuelle de l’Euro indoor 2021 à ne pas avoir disputé la moindre compétition en salle cette année. « Je voulais récupérer un maximum de fraîcheur en vue de l’été qui arrive, avec deux gros championnats au programme, les Mondiaux d’Eugene (15-24 juillet) et l’Euro de Munich (15-21 août). J’ai donc privilégié le cross (court) et cela m’a permis de garder toute ma motivation. Par ailleurs, je voulais aussi mettre le paquet pour terminer mes études de diététicienne, avec quelques examens en janvier et mon TFE que je dois rendre ce lundi avant de le défendre à la mi-juin. Après, il ne me restera plus que deux stages. » Pour préparer cet été qui s’annonce titanesque, elle a pris, en avril, la direction de la Lozère (huit jours), puis de Potchefstroom (trois semaines), en Afrique du Sud, en compagnie de son entraîneur, Raymond Castiaux, et de son compagnon, Thaddée Adam, qui est également son préparateur physique et son kiné. Avantage supplémentaire, ce dernier est également un bon spécialiste de la course sur route puisque, depuis le début de cette année, il a amélioré, à 29 ans, ses records personnels sur 5 et 10 km et sur semi-marathon. « Il rêve maintenant de finir dans le top 5 des 20 Km de Bruxelles à la fin du mois ! », s’amuse-t-elle. « Ce qui est bien, même si Thaddée court quand même à une autre allure qu’Elise, c’est qu’ils se poussent l’un l’autre vers les sommets », embraie Raymond Castiaux, qui se contente généralement de les suivre… à vélo. Avant d’enchaîner avec un 800 m à Oordegem, le 28, « où j’aimerais battre mon record personnel » (2.02.65), et deux 1.500 m à Rabat (5 juin) et à Rome (9 juin, à confirmer), la sociétaire du Moha disputera, on l’a dit, son premier « gros » 1.500 m ce samedi dans le cadre de la Diamond League, dans le stade complètement rénové de Birmingham, face à une armada de femmes ayant un record personnel autour des quatre minutes. De quoi prendre idéalement ses repères, elle qui pointe, depuis l’an dernier, à 4.02.63. « Je ne me suis pas fixée de chrono », insiste-t-elle. « L’objectif de l’année, ce sont les deux championnats. Je suis déjà qualifiée pour l’Euro et pour les Mondiaux, je devrai courir en 4.04.20 d’ici au 26 juin, ce qui est mon objectif. A moins, bien sûr, de me qualifier via le ranking, où je suis bien placée. Dans cette optique, je peux marquer pas mal de points ce samedi. » Courir vite… mais pas trop rapidement Elise Vanderelst a, en revanche, des attentes plus marquées pour cet été. Dans l’ordre chronologique, elle rêve d’une place de finaliste à Eugene, histoire de franchir une étape par rapport aux Jeux de Tokyo, et de top 5 à Munich, elle qui, l’an dernier, avait fini onzième Européenne de la saison. « Au-delà de ça, j’aimerais également améliorer mon record personnel… » « … Attention toutefois à ne pas le faire exagérément ! », enchaîne Raymond Castiaux qui sait que son élève a placé la barre des quatre minutes dans un coin de sa tête. « Sinon, lors de son évaluation annuelle à l’Adeps, ils vont dire qu’Elise doit aller encore plus vite en 2023 ! » Une perspective qui ne semble, en tout cas, pas l’effrayer. Le 1.500 m restera sa distance de prédilection au moins jusqu’aux Jeux olympiques de Paris. « Et ce sera sans doute le cas jusqu’au moment où je ne progresserai plus. Après ? J’essaierai peut-être le 5.000 et/ou le 10.000 m, mais c’est très difficile de se projeter aussi loin. En revanche, pour le marathon, c’est non. Comme je cours sur la pointe des pieds, ce serait bien trop compliqué ! »

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