Lahav Shani: une valeur montante

Ce pianiste et compositeur israélien est une des valeurs montantes du monde musical. Il s’était déjà fait remarquer par un beau disque Dvorak/Tchaïkovski en trio avec Renaud Capuçon et Kian Soltani, enregistré au Festival de Pâques 2018 d’Aix-en-Provence. A l’orchestre, il a eu Daniel Barenboïm comme mentor avant de remplacer Zubin Mehta à la tête de l’Orchestre philharmonique d’Israël à partir de la saison 2020/21. Depuis la saison 2018/9, il était déjà directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam où son mandat a été renouvelé jusqu’en 2026.

Pour son premier disque avec cet orchestre, il nous propose deux symphonies « sorties des ténèbres » : la symphonie nº2 de Kurt Weill Fantaisie symphonique, conçue à Berlin et achevée durant la première année de sa fuite devant les nazis. Quant à la 5e symphonie, Chostakovitch la composa après le scandale de son opéra Lady Macbeth de Mzensk, donnant l’illusion d’une obéissance à la discipline de composition des autorités soviétiques alors qu’intimement, elle demeure une dénonciation de la terreur communiste. Le grand mérite de Lahav Shani est de nous montrer combien ces deux compositions sont ancrées dans la grande tradition européenne tout en les parsemant de clins d’œil qui affichent leur caractère contestataire. Un très beau travail.

Warner Classics