Coronavirus: Pfizer et Moderna finalisent leurs nouveaux boosters

Si au total on dénombre quelque 400 candidats vaccins à l’étude, dont 155 en phase clinique, ce sont surtout deux vaccins dits adaptatifs qui sont parmi les plus avancés et sont suivis de près par l’Agence européenne du médicament (EMA). Il y a en effet un intérêt à les évaluer pour pouvoir les approuver d’ici septembre et permettre ainsi aux fabricants d’adapter leur ligne de production. Ces deux vaccins attendus sont développés par les deux firmes en pointe de la technologie de l’ARN messager : les désormais célèbres Moderna et Pfizer. [scald=29125894:sdl_editor_representation] « Moderna développe un booster de nouvelle génération qui cible à la fois omicron et la souche originelle du SARS-CoV2. C’est ce qu’on appelle un vaccin bivalent, soit l’équivalent de deux ARN qui vont synthétiser les protéines exprimées sur les variants avec de légères différences », explique Jean-Michel Dogné, directeur du département pharmacie à l’UNamur et conseiller auprès de plusieurs instances internationales, dont le Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Des études sur l’efficacité de ce booster sont en cours et les premières données sont attendues d’ici le mois de juin, poursuit l’expert. « S’il est présenté comme le candidat optimal par Moderna, la firme a également développé un vaccin omicron seul et un vaccin bivalent de la souche originale et du variant bêta. Elle a montré dans des premières données que le fait d’associer deux ARN produit des anticorps également adaptés contre delta et omicron. Donc ça signifie que même si on n’a pas de vaccin spécifique, avoir aux moins deux souches ARN qui codent pour deux variants augmente la diversité des anticorps. » Quant à Pfizer, la firme a élargi son programme d’essais cliniques pour des vaccins de rappel ciblant uniquement omicron. « L’idée ici est d’étudier dans la population classique (18-55 ans) un vaccin adapté à omicron qui pourrait être efficace aussi sur d’autres souches », détaille le professeur Dogné. Ici aussi, l’EMA attend des données d’ici l’été pour permettre d’éventuellement avoir une indication pour ces vaccins. « Ce qui est intéressant, c’est que ça prédit la façon dont on va travailler à l’avenir, un peu comme pour la grippe : même si on a de nouveaux variants, on peut vite mettre au point des vaccins adaptés. » [scald=29125895:sdl_editor_representation] L’avis du CSS est clair, il formule deux grandes recommandations. Un, il s’agit surtout de renforcer l’administration du premier booster chez ceux qui ne l’ont pas eu parce que c’est lui qui va davantage stimuler les anticorps en comparaison du deuxième booster. Aujourd’hui, ceux qui n’ont pas reçu de booster ne sont plus protégés de quoi que ce soit. Et deux, on ne recommande pas de façon systématique le deuxième booster, ni dans la population générale ni pour les plus âgés, mais à titre individuel et après consultation avec son médecin, au cas par cas. C’est sur cette base que la CIM laisse les entités fédérées décider. La Wallonie et Bruxelles suivent donc l’avis du CSS tandis que la Flandre va un peu au-delà, elle veut être plus préventive peut-être parce qu’elle a une population plus âgée qu’elle souhaite mettre à l’abri. Mais ça ne veut pas dire qu’elle ne devra pas la revacciner à la fin de l’année. C’est un choix politique qui n’est pas basé sur un risque majeur pour la population actuellement au vu de la situation épidémiologique et en l’absence de clusters dans les MRS. La Wallonie et Bruxelles gardent en quelque sorte leurs cartouches. On ne sait pas où on va à l’automne/hiver, période plus propice au virus puisqu’on vit davantage à l’intérieur. Et la vaccination perd de son efficacité au fil du temps, même si davantage sur les formes non sévères. Avec omicron de façon limitée la vaccination prévient la transmission. On va donc perdre l’immunité de groupe. Donc en septembre, nécessité probable de revacciner à cause de la perte d’efficacité des vaccins et l’arrivée possible de nouveaux variants.

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