Le cornet de Tobias Wiklund
Silver Needle


Alors que le cornet à pistons (il y en a trois) est l’instrument familier des fanfares de La Nouvelle-Orléans, alors que Louis Armstrong a joué du cornet et n’a choisi la trompette qu’à 27 ans, les grandes formations des années 30 à 50 ne l’ont quasiment pas utilisé, ni le bop, ni le cool. Le cornet n’est redevenu un véritable instrument jazz que sous les doigts funky de Nat Adderley et free de Don Cherry, dans les années 60. Aujourd’hui, qui joue encore du cornet ? Tobias Wiklund. Le Suédois est trompettiste mais il s’intéresse aussi aux esthétiques qu’ouvre cet instrument, entre le mordant et le brillant de la trompette et le velouté du bugle, au son plus sombre, plus fragile et qu’on peut parfois jouer en falsetto, comme dans « Nothing, nothing, nothing », un des dix morceaux de Silver Needle, son dernier album. Et qu’il a enregistré tout en acoustique. « Nous n’avons utilisé aucune amplification ni aucun casque pendant l’enregistrement de cet album », explique-t-il. « Nous étions très proches les uns des autres dans le studio et nous avons maintenu un niveau de volume qui permettait à chacun d’entendre ce que les autres jouaient. » Il y joue en quartet avec piano, basse, batterie. Mais aussi, sur certaines pistes, avec quatre cuivres en plus, trompette, trombone, euphonium et tuba. Ce qui permet à Tobias Wiklund des ambiances éparses. On le retrouve dans du jazz qui sonne traditionnel, New Orleans, et dans du jazz très contemporain. Une diversité agréable pour un album très réussi, emballant, chatoyant. Ah oui ! Le Silver Needle du titre n’est pas une aiguille d’argent servant aux junkies mais, simplement, le thé favori du cornettiste.
Stunt Records
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