Du jazz partout à Bruxelles du vendredi 27 au dimanche 29

Cela s’est d’abord appelé Jazz Rallye. Cela a commencé un vendredi, en mai 1989, avec de la musique dans les clubs et les bars. Plus de 10.000 aficionados ont fait la fête dans la ville. Un tel succès que le rallye a perduré les années suivantes puis s’est mué en Jazz Marathon en 1996, s’est étalé sur trois jours et a investi nombre de places publiques de la ville. Puis ce fut le Brussels Jazz Weekend, dès 2017. Avec ses 700 musiciens, ses cinq podiums sur les places, ses 80 clubs et bars et ses vedettes sur la Grand-Place. En 2019, l’événement a accueilli 250.000 personnes. Même si c’est assez difficile à évaluer, puisque c’est gratuit et qu’il n’y a donc pas de ticket faisant foi comme le cachet de la poste. Et cette année ? « On espère faire le plein, évidemment », répond Steven Palmaers, organisateur du Jazz Weekend. « Mais le covid a fait beaucoup de mal les deux années précédentes. Et il y a aussi d’autres activités ce week-end. On a cependant concocté un très beau programme et j’espère que cela va bien fonctionner. » Le truc du Brussels Jazz Weekend, c’est de s’ouvrir à tout le monde. « Quand on a repris le Jazz Marathon, continue M. Palmaers, on s’est dit qu’il fallait montrer que le jazz n’est pas réservé à une élite, à des happy few, mais qu’il est très ouvert, très flexible. C’est gratuit alors on doit conserver l’accessibilité à tous et tout le monde doit se retrouver dans le programme. » D’où des jazz très diversifiés. Plus traditionnel là, plus latino ici, plus big band là, plus intime ici, plus blues ou jazz moderne, plus afro ou plus fanfare, plus be-bop ou calypso. Le jazz à la portée de tous, en quelque sorte. Ça, c’est une des assises de l’événement. L’autre, c’est la ville. La « baseline » comme on dit en franglais, du Jazz Weekend, c’est « Discover jazz, discover the city ». Découvrez le jazz et, en même temps, découvrez la ville. Trente bars et clubs Parce que le Weekend essaime sur la région. « Cette ville est magnifique, s’enthousiasme Steven Palmaers, venez donc la découvrir. » Rassemblez-vous Grand-Place, place Sainte-Catherine, place de la Bourse et place de la Chapelle. Et entrez dans trente bars et clubs. Et puis allez à l’aventure un peu plus loin. Place Van Meyel à Etterbeek, Clos du Site et rue Balis à Woluwe-Saint-Pierre, Digue du Canal à Anderlecht, Espace Toots à Evere : des concerts y sont aussi assurés. Il y a même des circuits vélos organisés entre tous ces endroits. Et des fanfares et des brass bands qui se promènent de la place de la Chapelle à la Bourse le samedi, dont un groupe de 40 musiciens. Evénement dans l’événement, l’hommage à Toots Thielemans, qui aurait fêté ses 100 ans le 29 avril de cette année. Tous les festivals de jazz organisent des « tributes ». Le Jazz Weekend aussi. Mike Del Ferro, pianiste néerlandais, s’est cuisiné un programme avec de nouveaux arrangements des morceaux préférés de notre Toots. Et le Brussels Jazz Orchestra reprendra des tubes de notre harmoniciste national avec l’harmoniciste néerlandaise Hermine Deurloo. Tous les deux sur la Grand-Place, le vendredi. « Hermine Deurloo est une musicienne que j’ai connue à Amsterdam dans les années 90 », explique Frank Vaganée, le directeur artistique du Brussels Jazz Orchestra, le BJO. « Elle était d’abord saxophoniste, puis elle a changé et a pris l’harmonica après avoir entendu Mr. Thielemans. Elle joue vraiment très bien et elle commence à imposer son nom. » Le BJO a l’habitude de jouer du Toots. D’abord parce qu’il a joué avec lui. Ensuite parce qu’il a beaucoup opéré d’arrangements sur ses morceaux et que c’est devenu un must de son répertoire. « D’ailleurs, on a joué dernièrement ce répertoire avec un autre harmoniciste, Grégoire Maret, lors du grand concert d’hommage à Toots à Bozar. » Cette fois-ci, ce sera avec Hermine Deurloo. « On va interpréter des titres que Toots aimait bien jouer », reprend Frank Vaganée. « Il y aura donc ses compositions, comme « Bluesette » et « Song for my lady » et des standards qu’il adorait, comme « Days of wine and roses » ou « The views of a secret ». Avec des arrangements de Maria Schneider et d’autres de nos musiciens, comme Pierre Drevet et Dieter Limbourg. Ce sera un programme bien équilibré. » On en est persuadé. Une prestation du BJO, c’est toujours un bonheur. Profitez-en. Et de tout le reste aussi.

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