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En Belgique, un fruit sur trois est contaminé par la catégorie la plus nocive de pesticides

En Europe, près d’un tiers des fruits produits présente des résidus de substances qui auraient dû être interdites depuis 2011. La Belgique est particulièrement mauvais élève.

Temps de lecture: 4 min

Les résidus de pesticides chimiques sur les fruits cultivés dans l’Union européenne ont augmenté entre 2011 et 2019, alors que les États membres auraient dû en limiter l’utilisation au profit de produits de substitution, selon une étude de l’ONG PAN Europe publiée mardi.

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L’étude se repose sur la compilation de données effectuée entre 2011 et 2019 par 30 agences européennes, dont l’Agence fédérale belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), garantissant la sécurité alimentaire dans leur pays. En tout, ce sont 97.170 échantillons de fruits frais cultivés en Europe qui ont été analysés pour les neuf années concernées. D’après PAN Europe, ces analyses démontrent une augmentation drastique de 53 % des résidus de pesticides extrêmement toxiques, pourtant censés être interdits à partir de 2011 en raison de leur dangerosité.

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C’est près d’un échantillon sur trois (29 %) qui était contaminé par des traces de pesticides chimiques contre 18 % en 2011.

La Belgique s’illustre négativement dans cette étude, puisqu’elle représente 34 % des échantillons contaminés au niveau de la production entre 2011 et 2019. Dans ce mauvais classement, elle devance l’Irlande (26 %), la France (22 %), l’Italie (21 %) et l’Allemagne (20 %).

Des pesticides censés être interdits

Or depuis 2011, relève cette ONG spécialisée, les États membres sont censés encourager les produits de substitution pour limiter autant que possible le recours à ces pesticides de synthèse – herbicides, fongicides, insecticides – considérés comme les plus à risque et dont l’autorisation est plus strictement réglementée dans l’UE.

Au niveau national, cette autorisation doit notamment faire l’objet d’une évaluation comparative avec les produits de substitution, est-il rappelé.

Les résultats de l’étude jettent une ombre sur l’ambition de Bruxelles, arrêtée en 2020, de réduire de moitié d’ici à 2030 le recours à ces pesticides les plus dangereux.

« S’il n’y a pas de mesures fortes, on ne voit pas comment cet objectif pourrait être respecté », a dit à l’AFP Salomé Roynel, de PAN Europe, qui rappelle que la Commission a le pouvoir de rappeler à l’ordre les pays « défaillants sur ce sujet ».

Des effets sur la santé humaine

L’ONG cite parmi les produits autorisés dont il faudrait absolument limiter l’usage le Tebuconazole, un fongicide toxique pour la reproduction, dont des traces ont été fréquemment retrouvées sur des cerises produites en 2019, en Espagne entre autres.

Destinés à détruire des organismes vivants jugés nuisibles, les pesticides sont susceptibles d’avoir des effets sur la santé humaine, en augmentant les risques de problèmes de fertilité voire de déclencher certaines maladies (Parkinson, cancers).

En 2021, une expertise de l’Institut français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a conclu à « une présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse ou chez l’enfant et le risque de certains cancers (leucémies, tumeurs du système nerveux central) ».

Les fruits les plus contaminés

Dans son étude, PAN (Pesticide Action Network) assure que la moitié des échantillons de cerises étaient contaminés par des traces de pesticides en 2019 (contre 22 % en 2011), plus du tiers (34 % contre 16 %) pour ceux des pommes, le fruit le plus produit sur le continent.

Les fruits les plus contaminés sont les mûres (51 % des échantillons), les pêches (45 %), les fraises (38 %), les cerises (35 %) et les abricots (35 %), sur les neuf années étudiées, ajoute l’ONG. Mais aussi et surtout les poires, pour lesquelles le pourcentage s’élève jusqu’à 87 %.

Pour les légumes, la contamination est plus faible car ils sont moins sujets aux insectes et aux maladies : 13 % des échantillons étaient concernés en 2019 (11 % en 2011), les légumes les plus concernés étant le céleri, le céleri-rave et le chou kale (31 %).

Une interdiction immédiate

Dans son communiqué, l’ONG réclame l’interdiction immédiate des douze pesticides les plus dangereux ainsi que l’interdiction d’ici 2030 des autres produits contenant l’un des 55 pires agents chimiques.

 

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9 Commentaires

  • Posté par Framboise Rémi, mardi 24 mai 2022, 14:08

    @charles dubosquet : votre commentaire n' a rien de scientifique!

  • Posté par Charles Dubosquet, mardi 24 mai 2022, 10:58

    L'ONG Pesticide Action Network n'a rien de scientifique tout comme cet article alarmiste, la pire catégorie reste bien en dessous des limites réglementaires (MRL) qui sont bien en dessous des limites ayant un risque sanitaire (NOAEL) ! Pourquoi ne demande t-on jamais leur avis aux experts ? (AFSCA, EFSA, etc.)

  • Posté par collin liliane, mardi 24 mai 2022, 10:53

    "Dans son communiqué, l’ONG réclame l’interdiction immédiate des douze pesticides les plus dangereux". On se demande pourquoi cela n'a pas déjà été fait.

  • Posté par Raurif Michel, mardi 24 mai 2022, 14:03

    Parce que cela n'intéresse aucun politicien, il n'y a rien à gagner ,alors, hein...

  • Posté par Raurif Michel, mardi 24 mai 2022, 14:03

    Parce que cela n'intéresse aucun politicien, il n'y a rien à gagner ,alors, hein...

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