Le salon Batibouw vise le zéro carbone

Batibouw va changer de cap. C’est Frédéric François qui l’annonce alors même que le premier salon organisé dans l’ère post-covid est encore en cours. L’édition 2023 aura lieu du mardi 14 au dimanche 19 mars inclus. Retour donc à l’hiver, même si c’est plus tard que les éditions passées, qui avaient lieu à cheval entre février et mars, mais le changement est dû au nouveau calendrier scolaire qui proposera deux semaines de vacances de carnaval (20 févrer-3 mars). On passera donc sur six jours au lieu de neuf. En 2019, Batibouw était encore organisé sur onze jours. « Certains exposants étaient fortement demandeurs d’une réduction de la durée du salon, mais pas tous », explique le directeur général de Fisa. [scald=29131473:sdl_editor_representation] Mais le vrai changement interviendra dans la nature même de la manifestation. Celle-ci sera fortement axée sur la durabilité. Des mesures draconiennes ont ainsi été prises. Les futurs exposants seront dorénavant sélectionnés sur base des critères ESG (environnement, social, gouvernance) qui régiront toujours plus le monde dans les années à venir. « Ceux qui ne respectent pas les critères ne seront pas retenus », avertit Frédéric François. « Je sais que cette décision ne sera pas acceptée par tout le monde, en tout cas pas tout de suite, mais nous n’avons plus le choix. Même si le salon est en recul en termes de visiteurs, nous devons agir. Comme les plus grands événements au monde, Batibouw est inscrit sur la plateforme “Net Zero Carbon Events”. Le secteur de la construction est fortement concerné par les émissions de CO2 et nous devons apporter notre pierre à l’édifice… » Une décision qui impliquera plusieurs initiatives. Batibouw s’engage d’ores et déjà à réduire sa facture de chauffage et d’électricité. « Puisque le salon ne durera plus que six jours, nous réduirons aussi les déplacements », précise le directeur. « Nous chercherons également à acheter de l’énergie verte qui pourra être utilisée pendant le salon et incitons dès à présent Brussels Expo à équiper deux ou trois de ses palais de panneaux photovoltaïques. » Batibouw dit vouloir aller plus loin encore. Finis les tapis qui recouvrent certaines zones de la foire, les sociétés de traiteur en charge du catering seront tenues de servir moins de viande, d’utiliser moins d’eau et d’employer moins d’emballages jetables ou d’assiettes en plastique. Quant aux stands eux-mêmes, ils ne pourront plus partir à la poubelle une fois le salon terminé mais devront pouvoir être réutilisés. « Une série de chartes vont être mises en place à destination de nos sous-traitants », indique à ce sujet Frédéric François. « Ce que nous faisons aujourd’hui, nous aurions dû le faire il y a 30 ans, mais c’est pareil pour tout le monde. Cette décision est inéluctable. Nous serons bientôt interpellés par nos exposants qui nous demanderont ce qu’on fait en matière de durabilité. Voyez ce qui se passe avec la prochaine coupe du monde au Qatar. Beaucoup de sponsors ont quitté le navire… » [scald=29131472:sdl_editor_representation] A ce sujet, on peut supposer que l’organisation de Batibouw a déjà reçu des critiques ou, à tout le moins, des remarques pour respecter davantage l’environnement. Le secteur de la construction, on le sait, est responsable de plus de 10 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. En tant que principal salon dédié au secteur en Belgique, Batibouw veut, et doit, donc, servir d’exemple. « Les objectifs dictés par l’Europe pour 2050 sont clairs et si personne ne fait rien, nous n’y arriverons jamais. Le temps est vraiment venu de penser à nos petits-enfants et d’agir pour qu’ils puissent respirer normalement dans le futur. Nous devons également agir de manière respectueuse envers nos visiteurs. Toutes nos enquêtes montrent qu’ils nous font confiance quant au choix de nos exposants. Ceux qui viennent à Brussels Expo s’attendent à rendre visite à des sociétés considérées comme sérieuses. » Frédéric François précise que la décision de rendre Batibouw plus vert a été prise la semaine dernière, avant même les trois coups de la présente édition qui s’achève ce dimanche. « Je suis sûr que notre décision nous amènera de nouveaux exposants », conclut-il avant de s’en aller rencontrer l’un d’eux dans le Palais 4. « Pour 2023, nous avons préréservé un palais supplémentaire, soit neuf au total. S’inscrire dans une démarche sociétale sera, un jour ou l’autre, complètement incontournable. » Dès lors, pourquoi attendre davantage ?

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