Le groupe John Cockerill fait un carton en Arabie saoudite avec ses armes
Belges et Saoudiens ont développé ensemble une nouvelle tourelle pour blindés. Alors que cette monarchie de la péninsule arabique est suspectée de crimes de guerre au Yémen.


Actif notamment dans l’énergie, la sidérurgie et l’armement, le groupe serésien John Cockerill (anciennement CMI) se présente comme un « catalyseur d’opportunités ». Des opportunités et des ambitions dont il ne fait pas mystère comme en témoigne cet autre slogan, cette fois pour vanter les mérites de Sami CMI, la société qu’il a cocréée en 2019 avec des partenaires saoudiens : « Nous renforçons l’innovation saoudienne en matière de létalité ».
Les Yéménites apprécieront : Ryad est un des principaux belligérants de la guerre civile qui a débuté au Yémen il y a plus de sept ans et qui, selon un décompte des Nations Unies, avait déjà fait 357.000 victimes fin 2021. Surtout, l’armée saoudienne est soupçonnée d’avoir violé le droit international et commis des crimes de guerre dans ce conflit, notamment en procédant à des frappes aériennes qui, selon un rapport rendu en septembre dernier par des experts de l’ONU, ne respectent pas « les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution. » « L’éventail des violations que nous continuons de voir se produire au Yémen est macabre, aggravé par l’impunité quasi générale de leurs auteurs », avaient encore pointé les enquêteurs internationaux, appelant les Etats tiers à cesser d’approvisionner les belligérants en matériel militaire. A plusieurs reprises en Belgique, le Conseil d’Etat a d’ailleurs suspendu des licences d’exportations d’armes wallonnes vers l’Arabie saoudite.
Hors contrôle
« Mais lorsque du matériel est fabriqué directement en Arabie saoudite, il échappe à tout contrôle de la Région wallonne et de la société civile », déplore François Graas, spécialiste des exportations d’armes chez Amnesty International Belgique. Présente au récent World Defense Show qui s’est récemment tenu à Ryad et réunissait 450 exposants de 37 pays, la co-entreprise entre Sami (consortium saoudien rassemblant les industries militaires) et CMI (John Cockerill Defense) est spécialisée dans le développement, la production et la maintenance de tourelles. Son produit phare : une tourelle pour blindé opérable à distance et pouvant accueillir des mitrailleuses de 12,7 mm ou de 7,62 mm. Ainsi qu’un lance-grenades.
Le groupe CMI n’a pas donné suite aux sollicitations du Soir.
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir5 Commentaires
Vaut quand même mieux vendre des armes à des braves saoudiens, qui assassinent des gens et les découpent dans leur ambassade, et qui traitent les femmes comme de la merde, qu'à Poutine.
l'argent n'a pas d'odeur. faisons les moralisateurs et sanctionnons les autres mais surtout pas respecter "notre culture et nos valeurs"
Toutes les félicitations pour FN Armes de guerre !! Les escrolos et autre bobos vont encore empêcher nos travailleurs d'exporter le meilleur de leur savoir !!!! Quand à nos " amis " flamand s'il ne commande pas chez FN, il achètent leur armes dans un autre pays ! C'est quand beau l'entraide mutuel !!!!!!!!
Allez les ricains, sanctions ! Et surtout aide militaire !
Il faut bien travailler pour l’exportation quand nos amis flamands au fédéral évitent de commander à Liège ….