Edito: Felice Mazzù à Anderlecht, le choix de la raison

Certains parleront de trahison, d’autres d’une occasion unique pour Felice Mazzù de prouver que l’épisode Genk n’était qu’un accident de parcours et qu’il est capable d’entraîner une équipe du G5 ! Et si c’était finalement juste le choix de la raison. Quoi qu’on en dise, même si le sporting bruxellois n’est plus aussi flamboyant qu’avant, il n’en reste pas moins un des clubs les plus prestigieux de Belgique. Difficile de dire « non » quand on vous propose un tel challenge. Le choix de la raison mais a-t-il pour autant raison ? Il doit s’attendre à faire face aux doutes et aux questionnements. 1. Sa première expérience dans un club du top n’a pas été concluante : L’échec au Racing Genk va inévitablement ressurgir. Mais à l’époque, il a rejoint un club limbourgeois qui venait d’être sacré champion et qui repartait pratiquement d’une feuille blanche suite au départ de nombreux cadres. À Anderlecht, la situation est loin d’être comparable. Il est face à un chantier qui semble moins lourd qu’au Limbourg. Et puis, rien ne l’empêche d’imiter Hein Vanhaezebrouck qui, après avoir échoué à Genk, a réussi quelques années plus tard à décrocher le titre avec… La Gantoise. 2. Felice Mazzù ne parle pas le néerlandais : La langue de Vondel que Felice Mazzù ne maîtrise pas, cela va-t-il lui causer des soucis au Parc Astrid ? Ce serait un atout qu’il montre qu’il a fait ou qu’il compte faire des progrès à ce niveau mais cela ne sera pas un inconvénient, ni un reproche qui pourrait lui être régulièrement formulé. 3. A-t-il les épaules assez larges et solides ? Ces prédécesseurs pourraient en témoigner, Anderlecht, cela peut vous changer un homme tant la pression est intense et constante. Au RSCA, Felice Mazzu entre dans une nouvelle dimension où le moindre faux-pas est perçu comme un drame, où le moindre fait et geste, le moindre choix est décortiqué, analysé… A 56 ans, Felice Mazzù le sait et veut profiter de son expérience du niveau le plus bas à celui le plus élevé pour ne pas tomber dans les pièges et les obstacles qu’il sera amené à rencontrer. Comme il nous le disait récemment, la première chose essentielle à ses yeux est de pouvoir s’appuyer sur SON staff, sa famille sportive, celle à laquelle il peut faire confiance aveuglément. Ce qu’il n’avait pas au Racing Genk. 4. Felice Mazzu, le Carolo, a-t-il l’ADN mauve ? Felice Mazzù remplace un enfant du club, Vincent Kompany. On lui pardonnera sans aucun doute moins de choses qu’à Vince The Prince. Cela dit, sur le plan stratégique et tactique, Mazzu, c’est du solide. Avec l’Union Saint-Gilloise, cette saison, il a pratiqué un jeu à faire pâlir d’envie les plus fervents admirateurs des Anderlechtois qui, pour rappel, ont été battus quatre fois par les « Jaune et Bleu ». 5. Des méthodes de travail « transposables » à Anderlecht ? Ses valeurs basées sur l’humain au-dessus de tout ont fonctionné aussi bien à Charleroi qu’à l’Union. Reste à voir si le vestiaire anderlechtois sera aussi réceptif sachant que l’ego de certains joueurs y est nettement plus prononcé qu’ailleurs. C’est un défi à ne pas négliger. Au bout du compte, Felice Mazzù sait plus que quiconque qu’il sera jugé avant tout sur les résultats. Sur le plan individuel, il a tout gagné ces dernières années (trophée Raymond Goethals, meilleur entraîneur aussi bien à la cérémonie du Soulier d’or qu’à celle du Footballeur pro). Il ne lui manque plus que des prix collectifs comme un titre de champion de Belgique ou encore une victoire en finale de la Coupe de Belgique. Cela tombe bien, c’est ce que son nouvel employeur lui demande : ramener Anderlecht au sommet en ajoutant un trophée dans une armoire qui n’en a plus accueilli depuis… 2017. Un fameux bail pour un club comme le Sporting d’Anderlecht. [scald=29150475:sdl_editor_representation]

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