Vie privée sous tension: la nouvelle loi sur la conservation des données validée en première lecture en commission
La nouvelle loi de rétention de données impose aux opérateurs une série de renseignements.

La commission de l’Économie de la Chambre a approuvé mercredi en première lecture la nouvelle version de la loi sur la rétention des données, qui impose aux opérateurs télécoms de conserver les métadonnées de leurs clients. Le dispositif contesté de « porte arrière », par lequel les services de communication cryptés comme Whatsapp ou Telegram auraient été soumis à une obligation comparable, a été retiré.
À la demande de la N-VA, une deuxième lecture sera nécessaire avant le vote nominatif. Les nationalistes flamands, rejoints par le PTB, ont également demandé une approbation du rapport, retardant l’examen du texte en plénière de quelques semaines.
La Cour constitutionnelle avait annulé la version précédente de la loi au mois d’avril 2021 en s’appuyant sur la jurisprudence européenne sur la protection de la vie privée. Un projet de loi réparatrice était prêt depuis un certain temps mais le feu vert du gouvernement tardait en raison du problème de cette « porte arrière ». Ce point, discuté en ce moment au niveau européen, fera l’objet d’un examen séparé ultérieurement. L’avant-projet de loi « data rétention », porté par les ministres Vincent Van Quickenborne (Justice) et Petra De Sutter (Télécommunications), a finalement été validé en Conseil des ministres en décembre 2021.
À un dispositif jugé généralisé et indifférencié, la nouvelle loi tente de substituer un mécanisme ciblé imposant des obligations en fonction de critères géographiques et de l’état de la criminalité dans une zone déterminée. Concrètement, les opérateurs devront fournir aux autorités une série de renseignements comme le numéro de Registre national ou un numéro équivalent, le nom et le prénom de l’utilisateur final qui est une personne physique ou une personne morale, l’alias éventuel choisi par l’utilisateur final lors de la souscription, les coordonnées de contact de l’abonné qui ont été fournies lors de la souscription au service, l’adresse IP à la source de la connexion, etc. Les données à fournir seront limitées aux données d’identification et ne concernent pas les données de communication.
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« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux » Benjamin Franklin. Nos dirigeants feraient bien de tenir cette citation à coeur.