Bruxelles envisage de multiplier les journées sans voiture
La Région bruxelloise sonde les communes sur l’idée de multiplier les journées sans voiture. La question du coût constitue un obstacle de taille.

La journée sans voiture a lieu chaque dimanche entre le 16 et le 22 septembre. De nombreux Bruxellois cochent volontiers la date dans leur agenda. Entre 9h30 et 19h, usagers de vélos, trottinettes et rollers s’en donnent à cœur joie dans la capitale. Quant aux voitures, elles restent à l’arrêt. Changer les mentalités et engager un débat sur la mobilité en ville constituent les objectifs principaux. L’idée de multiplier les journées sans voiture n’est pas neuve. En 2008, l’ex-ministre bruxellois de la Mobilité Pascal Smet (one.brussels) s’y est montré favorable. En avril 2019, le Parlement a approuvé une résolution qui vise à développer le concept pour lutter contre la pollution de l’air. L’actuelle ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) met à son tour le projet sur la table. Les 19 bourgmestres ont reçu lundi un courrier qui les enjoint à réfléchir à sa faisabilité pratique. L’écologiste leur demande d’identifier les enjeux en termes d’impact et de coût.
« Nous vous invitons à échanger sur les résultats de vos réflexions et leur impact administratif et budgétaire lors d’une réunion digitale le 30 juin prochain à 14h », leur écrit Elke Van den Brandt. La ministre ne réalise pas un sondage pour la forme. Impossible de faire avancer le projet sans les communes. Ces dernières doivent autoriser la fermeture à la circulation et délivrer les cartes de dérogation. Elles organisent aussi de nombreuses activités locales. Enfin, plus important, elles coordonnent l’événement via la police locale. Or, une telle mobilisation représente un coût élevé. Plusieurs bourgmestres ne débordent pas d’enthousiasme pour la proposition comme à Auderghem, Schaerbeek ou Woluwe-Saint-Pierre. « Cela demande un travail administratif très important pour la commune », fait valoir l’Auderghemoise Sophie de Vos (Défi). « Est-ce vraiment la priorité urgente face à tous les défis de la zone ? », lance la Schaerbeekoise Cécile Jodogne (Défi). Aucun maïeur sondé ne ferme toutefois d’emblée la porte. La question du coût risque de constituer la principale pierre d’achoppement.
Des finances publiques sous pression
Les mandataires locaux estiment nécessaire que la Région mette la main à la poche. Tel est par exemple le cas de Ridouane Chahid (Evere, PS), Fabrice Cumps (Anderlecht, PS) ou Boris Dilliès (Uccle, MR). « En ce qui me concerne, j’ai immédiatement posé la question du coût. Ce n’est pas un non définitif, mais on veut objectiver la situation », indique, de son côté, Benoît Cerexhe (Woluwe-Saint-Pierre, Les Engagés). Au niveau du gouvernement, une note rédigée par le cabinet d’Elke Van den Brandt a fait l’objet de discussions les 22 avril et 25 mai. Elle esquisse trois scénarios pour 2023 : une journée par mois, une par mois durant l’été et une quatre dimanches par an. Le document ne prévoit pas en l’état actuel de compensation financière pour les communes. La réunion du 30 juin changera peut-être la donne. L’état déplorable des finances régionales ne joue toutefois pas en faveur du projet.
Resterait aussi à mettre les communes d’accord sur le concept. La journée sans voiture doit avoir lieu le week-end, tranchent certains élus. Uccle propose au contraire de la tester en semaine. « C’est plus compliqué à organiser, mais ça peut faire vraiment œuvre de pédagogie », selon Boris Dilliès.
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir23 Commentaires
... où comment les autres régions belges se voient interdire l'accès à leur Capitale par des eskrolos ...
La photo c'est bien Bruxelles, voir le bus à droite et elle a été prise près de la rue des colonies (encore un nom que nos élus ecolos-socialo voudront abolir probablement
Dis le Soir, le sujet de l'article c'est bien à Bruxelles, alors pourquoi l'illustrer par une photo de Paris?
elle a changé entre temps, merci.
Photo de bruxelles , derrière Ste Gudule