L’airco de votre auto sera moins polluant mais plus cher
Par décision européenne, les gaz utilisés pour alimenter le système de climatisation des voitures devront respecter davantage l’environnement. Cela pourra avoir un impact sur votre portefeuille.

Avec le retour de la chaleur (merci la météo estivale de ce vendredi), vous avez tout intérêt à compter sur le bon fonctionnement de votre air climatisé en voiture, sous peine de cuire dans votre habitacle. Pour tourner correctement, un système de climatisation doit être entretenu régulièrement. Malheureusement, cela va désormais vous coûter plus cher. Pour des raisons écologiques, seuls des techniciens qualifiés peuvent en effet désormais intervenir sur l’air conditionné de votre auto, avec un produit plus cher qu’avant…
C’est qu’un vent frais souffle sur le secteur automobile depuis que l’Union Européenne se penche sur les émissions nocives pour l’environnement des gaz réfrigérants utilisés dans les circuits de climatisation. Si les fluides caloporteurs à base de chlore, très nocifs pour la couche d’ozone, sont interdits depuis 1995, les frigorigènes de remplacement, principalement à base de fluor, n’en demeurent pas moins nuisibles pour la planète. Le gaz le plus répandu dans les circuits de climatisation automobiles actuels, le R134a, affiche ainsi un potentiel de participation au réchauffement climatique sur 100 ans de 1.430. Autrement dit, 1.430 fois supérieur à celui du CO2 !
Guerre froide en vue du 1er janvier 2017
Une directive européenne prévoit néanmoins l’interdiction de l’utilisation de gaz au potentiel de réchauffement planétaire supérieur à 150 dans tout nouveau véhicule à partir du 1er janvier 2017. Dans les coulisses, une « guerre froide » se trame entre les principaux fournisseurs de gaz réfrigérants, comme les sociétés américaines DuPont ou Honeywell, et les constructeurs automobiles à propos des caractéristiques (notamment les risques d’inflammation et la compatibilité à certains lubrifiants) et, surtout, du prix (supérieur d’environ 25 à 30 € par voiture) des fluides de remplacement proposés, comme le HFO-1234yf.
Parallèlement à cette introduction de frigorigènes moins nocifs pour l’environnement, l’Union Européenne tente de rendre le remplacement des fluides actuellement sur le marché plus efficace. Un règlement de 2008 imposait ainsi déjà une formation aux personnes qui récupèrent le réfrigérant des systèmes de climatisation de voitures de tourisme et véhicules utilitaires légers lors des entretiens ou démantèlements.
Un nouveau certificat pour les installateurs
Si le gouvernement flamand a transposé ce règlement par un arrêté en septembre 2009, la Wallonie et Bruxelles-Capitale viennent de lui emboîter le pas. Le certificat nécessaire pour travailler aux circuits de climatisation est désormais conditionné à la réussite d’une double épreuve, théorique et pratique, organisée par un centre de formation agréé par les autorités. En outre, les fournisseurs ne peuvent plus vendre du réfrigérant qu’aux entreprises qui disposent de techniciens certifiés.
Les entreprises intervenant sur des voitures ou véhicules utilitaires légers qui n’emploient pas encore des techniciens certifiés et qui souhaitent continuer à travailler sur les circuits de climatisation peuvent contacter le centre de formation du secteur automobile, Educam, afin de faire certifier leurs travailleurs. Pour implémenter ce règlement, les États membres ont jusqu’au 1er janvier 2017 pour prouver la mise en place d’une filière de formation ainsi que l’instauration de sanctions en cas de non-respect de la réglementation.
Plus cher en cas de fuite
Ce changement de législation n’influence pas le prix des entretiens classiques liés à la climatisation comme le changement des filtres ou le nettoyage du circuit dans le réseau officiel des constructeurs. Les techniciens des différents garages officiels suivent, de toute façon, de nombreuses formations continues. Seuls certains centres automobiles indépendants ou non spécialisés reportent parfois le prix de cette nouvelle formation spécifique sur les forfaits d’entretiens de climatisation.
Par contre, au cas où une fuite nécessiterait la recharge du gaz réfrigérant (ce qui n’arrive normalement pas avant plusieurs années d’utilisation), certains constructeurs affichent un tarif supérieur pour les modèles équipés du nouveau gaz « propre ». En moyenne, la recharge du R134A, plus polluant, coûte ainsi un peu moins de 100 € contre environ le double (entre 185 et 190 €) pour le HFO-1234yf équipant les modèles les plus récents.
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