Ronny Deila va faire ses premiers choix au Standard

C’est avec 28 joueurs que le Standard a rejoint, lundi en début d’après-midi, son lieu de stage aux Pays-Bas. Autant dire que si Ronny Deila a ratissé large, il n’a pas (encore) eu de choix drastiques à opérer puisqu’il a emmené tout ce qu’il avait sous la main, à savoir tous les éléments qui, la saison dernière, composaient l’effectif professionnel, en plus de ceux qui sont de retour de prêt (Avenatti et Shamir) et de quelques jeunes issus du noyau des Espoirs comme Nekadio et Balikwisha. C’est que si le Standard a clôturé sa saison le 10 avril, il y a près de trois mois, aucun transfert entrant n’a encore été enregistré. « Le plus important, ce n’est pas d’attirer de nouveaux joueurs, mais de bons joueurs », avait confié Ronny Deila mercredi dernier après la défaite en match amical face à Saint-Trond. Questionné de la même manière sur le sujet dans la foulée du revers concédé samedi contre le RWDM, le technicien norvégien en a appelé à la patience. « Le mercato est encore très long. » Ce qui est vrai dans l’absolu, s’il n’y avait l’échéance d’un championnat que le Standard lancera le 22 juillet face à La Gantoise, avec un noyau qui n’a pas bougé et qui dans sa configuration actuelle manque tout simplement de qualité. Harkin arrivera le 3 août Faut-il s’en inquiéter ? Si le projet porté par 777 Partners en est un à long terme, comme Aidan Mullally, le responsable commercial du Football Group, a aimé à le rappeler la semaine dernière lors du Business Meeting, c’est très clairement la saison 2022-2023 qui pose problème à Sclessin. Ou question en tout cas. On l’a déjà souligné, en voyant son parcours s’arrêter à l’issue de la phase classique du championnat, le club liégeois avait plusieurs semaines d’avance sur ses concurrents pour préparer l’exercice suivant, dont il n’a pas su profiter. En cause, un timing malheureux parce que depuis, la société d’investissement américaine, qui ne disposait d’aucune expertise dans le domaine du football, s’est surtout évertuée à mettre en place une structure pour gérer son réseau de clubs, lequel est encore appelé à s’étoffer. En nommant notamment Don Dransfield, débauché à Manchester City, comme CEO du Football Group, à la nuance près, et elle est importante, que celui-ci, toujours sous contrat à City, ne sera véritablement disponible qu’à la mi-juillet. En attendant, il ne peut pas apparaître et doit donc se contenter de travailler dans l’ombre, ce qui est loin d’être l’idéal. C’est le cas aussi de Fergal Harkin, le nouveau directeur sportif des Rouches, qui preste toujours son préavis de trois mois à City et ne débarquera à Liège que le 3 août. Un retard à l’allumage qui ne fait pas les affaires du Standard. Sachant cela, fallait-il l’engager ? 777 Partners ne s’est pas posé la question, dès l’instant où Harkin était à ses yeux l’homme de la situation et que sa vision était à long terme. C’est cela aussi qui a dicté la nomination au poste d’entraîneur de Ronny Deila, très clairement le choix numéro 1, pour lequel l’actionnaire américain a déboursé un million d’euros d’indemnité versé à New York City FC, où le Norvégien était toujours sous contrat. Bref, il aurait été bien plus simple que le rachat du Standard intervienne après, plutôt qu’avant, la création du Football Group. Cela aurait permis d’entrer plus rapidement dans le vif du sujet et de préparer dans de meilleures conditions la saison à venir. Même si, à Sclessin, une partie du travail avait été anticipée. C’est ainsi que des listes avaient été préparées, renseignant les joueurs qui étaient invités à partir et ceux que le club liégeois souhaitait conserver. Elles seront confrontées à celles que Ronny Deila, qui souhaitait remettre les compteurs à zéro et a pris le temps de discuter avec chacun de ses joueurs, doit remettre pendant ou juste après le stage. Il sera alors l’heure de trancher. Et d’apporter à l’effectif les retouches nécessaires, sachant que le Standard devra d’abord vendre avant d’acheter et qu’à l’aube d’une saison sans Coupe d’Europe, avec une perte qu’il faudra combler en fin d’exercice, il ne faut pas s’attendre à des folies financières. Conserver Raskin En attendant, la priorité a été définie : conserver Nicolas Raskin, ce qui veut dire prolonger un contrat qui arrive à échéance en juin 2023. C’est en tout cas la volonté de 777 Partners, qui avait déjà tenté d’attirer le médian liégeois au Genoa à l’hiver dernier, en vain, le Standard et son joueur ayant d’emblée coupé court aux discussions. Aujourd’hui, les contacts sont permanents entre le club liégeois et l’entourage de Raskin, pour convaincre ce dernier de poursuivre, un an au moins, l’aventure en rouche et de faire de lui un élément-clé du Standard 2022-2023, sans toutefois faire reposer trop de pression sur ses épaules et lui faire assumer trop de responsabilités.

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