La veuve Becker aimait trop sa digitaline
Onze assassinats à son tableau de chasse : l’aimable veuve liégeoise rêvait d’amour et d’argent facile. Jusqu’à sa mort, en 1942, elle proclama son innocence.


S ic transit gloria, fut-elle criminelle. Lorsque Marie Petitjean, 63 ans, la « veuve Becker », rend l’âme à la prison de Forest le 11 juin 1942, elle n’a droit, dans les journaux de guerre, qu’à de modestes entrefilets, perdus dans les comptes rendus enthousiastes des avancées des armées de l’Axe, dans le Pacifique, à Karkhov ou à Birk-Hakeim. Le « Soir volé » lui consacre neuf lignes sobres sous le titre « Epilogue d’une affaire célèbre », tandis que Le Nouveau Journal (une feuille collaborationniste dirigée par Paul Colin qui sera abattu un an plus tard par le jeune résistant Arnaud Fraiteur, pendu à Breendonck) se fait lyrique pour celle « qui s’en est allée, son petit flacon de digitaline à la main, rejoindre sur les sombres bords les ombres chevrotantes de ses victimes incertaines, là où le tribunal suprême retentit des foudres enfin justes du seul procès où rien n’est ignoré ».

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