Russie: opposés aux généraux, les seigneurs des milices sont tentés par le coup d’Etat
Après le « déplacement des troupes de Lyman vers des lignes plus avantageuses », des faucons comme Kadyrov et Prigojine réclament la tête du ministre Sergueï Choïgou et du chef d’Etat-major. Un schisme qui fait craindre des purges au sein de la direction militaire, voire un coup d’Etat.

Ce sont toujours eux qui pestent, les bellicistes du « parti de la guerre ». Les mêmes qui ont levé leurs boucliers après le « repositionnement » des troupes russes qui occupaient Kharkiv et Izioum, énième euphémisme adopté par la Défense dans ce qu’à Moscou, on ne peut appeler qu’une « opération militaire spéciale ». Mais au lendemain du retrait de Lyman, dans la République populaire autoproclamée de Donetsk, annexée unilatéralement à la Russie par Vladimir Poutine au cours d’une fastueuse cérémonie au Kremlin, la frustration et la colère sont encore plus vives, et le ton encore plus enflammé.

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)
Avec cette offre, profitez de :
-
L’accès illimité à tous les articles, dossiers et reportages de la rédaction -
Le journal en version numérique -
Un confort de lecture avec publicité limitée
Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.
Vous n’avez pas de compte ? Créez-le gratuitement ci-dessous :
S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir30 Commentaires
Avec Poutine on sait , après lui cela risque d'être encore pire ??? La famille des dictateurs du monde est bien en place ainsi que la relève. La vie est une loterie en regard où l'on nait! On peut chercher mieux mais c'est toujours difficile.
Le problème c'est qu'un pur trouve toujours un plus pur qui l'épure. "Pur" au sens d'extrémiste fanatique.
Je pense que le salut viendra de l'extérieur du Kremlin, quoi qu'il arrive à son habitant, qui sera probablement, ou tué, ou mis en prison, peut-être en Sibérie.
Je pense que cela va aussi bien plus loin que les "milices", càd que les seuls supplétifs de l'armée russe. L'imbrication est telle, entre les corrompus au sein de l'armée russe et ses corrupteurs, qui sont à chercher dans les milieux mafieux (les "bratvas") qui recyclent voire pantouflent les "vétérans", qu'il ne paraît pas abscons d'envisager que la criminalité organisée russe s'en même pour préserver ses "acquis" et ses sources d'approvisionnement en matériel, peut-être même avec la bénédiction du FSB. D'aucuns, au sein des services de sécurité de l'État, peuvent, comme au temps d'Andropov, vouloir privilégier la stabilité et mettre le holà à toute dérive aventureuse supplémentaire susceptible de nuire définitivement à l'État russe, comme l'usage de munitions atomiques tactiques. C'est aussi dans ce sens qu'il convient sans doute d'interpréter la sortie du général Petraeus, càd comme un appel du pied à ceux qui, tapis au sein des organes, attendent sans doute le bon moment pour évincer Poutine et son entourage va-t-en-guerre, sans qu'il soit remplacé ipso facto par un clone encore plus radical et encore plus instable. À cet égard, un parallèle peut sans nul doute être tracé entre le processus qui est certainement à l'œuvre, et celui qui avait valu à l'époque à Gorbatchev de se retrouver propulsé à la tête du Politburo, ou, peut-être de manière encore plus pertinente, avec ce qui lui est arrivé plus tard, quand il fut victime du coup d'État raté qui allait propulser Eltsine à l'avant-plan.
Un autre point de vue intéressant, M. Weissenberg. Complémentaire de ceux exprimés par M. Van Ryn ou M. Van Obberghen, notamment. Et un rappel historique bienvenu d'une époque "déjà bien animée" au sein des divers <appareils de pouvoir> ("paniers de crabes") soviétiques et russes...