Budget: des mesures énergie aux économies en Santé, l’opposition ne cède rien à la Vivaldi
A la Chambre, les partis d’opposition interpellent le gouvernement après la conclusion des travaux budgétaires. La N-VA dénonce l’absence de réformes structurelles. Le PTB et Les Engagés ciblent la réduction de la norme de croissance des soins de santé…


L’opposition ne passe rien à la Vivaldi, parfois en sens contraires pour ce qui concerne les deux plus grands partis qui ne sont pas aux affaires, soit la N-VA et le PTB, côté flamand pour le premier, et francophone, le second.
A la tribune de la Chambre, Peter De Roover, chef de groupe N-VA, a attaqué : « M. Le Premier ministre, j’espère que vous avez bien dormi, du sommeil du juste, car vous avez donné mardi une impression de fatigue, d’épuisement, et votre intervention donne à voir un fameux manque d’ambition. Vous vous inclinez devant des constats généraux. Quel manque de foi dans ses capacités ! » Tout y passe : les déficits excessifs, la présumée insécurité d’approvisionnement énergétique (il faut maintenir plus de deux réacteurs…), les dispositifs de soutien aux ménages vu la crise énergétique…
« Des mesurettes… »
Peter De Roover ramasse : « La réalité, c’est qu’après les mises en garde de la Banque nationale, du Bureau du Plan, de différentes institutions, le FMI annonçait officiellement mardi que nous avons le bonnet d’âne en Europe en termes de déficit public… Donc, vous êtes incapables de protéger nos concitoyens, les générations futures. Il fallait des réformes, dont une réforme fiscale qui redonne réellement du pouvoir d’achat à nos concitoyens, mais c’est trop ambitieux pour un tel attelage gouvernemental, à sept autour de la table… On a assisté à un réel maquignonnage politique : les libéraux de la coalition mettent la péréquation sur la table, la gauche dit non, alors on échange contre les comptes titres… Je retire ma proposition si tu retires ta proposition… C’est du maquignonnage, ça ne ressemble à rien du tout. Les déficits se creusent, et vous ne faites pas de réformes, vous prenez seulement des mesurettes… »
Sofie Merckx, chef de groupe PTB, interrompra Peter De Roover, et pas forcément pour prendre la défense de la Vivaldi : « Quoi, 300 millions d’économies dans les soins de santé, c’est des mesurettes ? »… Le chef de groupe N-VA relève à ce propos : « En Santé, pour toute politique, je vois que le gouvernement réduit la norme de croissance des soins de santé, qui passera de 2,5 % à 2 % en 2024… » Sofie Merckx enchaîne : « Cela devait être bétonné dans l’accord de gouvernement, mais non, les économies reviennent, et la norme de croissance est réduite à partir de 2024. Le message est atroce pour les gens qui travaillent dans les soins de santé comme pour les patients. » Raoul Hedebouw expédie ce commentaire par ailleurs, catégorique : « Avec ses cinq chèques pour cet hiver, le gouvernement Vivaldi va abandonner la population à son sort au cours des prochains mois. Le gouvernement est-il conscient que les factures d'énergie augmentent de 500 à 600 euros par mois ? Aujourd’hui, la Vivaldi a manqué l'occasion de faire baisser les prix de manière drastique et de les bloquer à des niveaux plus bas. Le problème est que le gouvernement refuse de s'opposer à la logique de marché. Ce n'est pas pour rien qu’Alexander De Croo a commencé sa déclaration en citant Ronald Reagan. C'est pourtant la seule façon crédible et structurelle de sortir de cette crise pour les familles, les indépendants et les PME ».
Dans l’opposition toujours, cheffe de groupe pour Les Engagés, Catherine Fonck, a asséné en séance à propos des soins de santé : « La norme de croissance n’est pas là pour financer la pandémie ou faire face aux coûts énergétiques, comme semble le soutenir M. Vandenbroucke, ministre des Affaires sociales. Non, elle est là pour faire face au vieillissement, ou encore à l’augmentation des maladies chroniques. Et nous constatons que cette norme est rabotée alors que le gouvernement en avait fait un point phare dans son accord de majorité. Zéro virgule cinq pour cent en moins en 2024, cela fait 175 millions d’euros, et si vous ajoutez les économies par ailleurs dans le secteur, on arrive à plus de 400 millions d’euros. Ce sont des économies choisies par le gouvernement, que la majorité veut masquer. »
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De beaux commentaires idéologiques MAIS dont vous serez privés en cas d'hospitalisation NECESSAIRE et urgente, non réalisable vu les normes de financement instaurées par Charlot et Decroo.La famille cousine.Deux fois,des restrictions budgétaires successives relatives au secteur hospitalier.Bonne chance, les bien-pensants.
Facile de critiquer alors qu'on n'a pas pris part au travail ! Je retiens de ce budget la seule phrase intéressante : "l'Etat coûte cher et doit faire des économies". Il y a trop longtemps que c'est le cas et c'est malheureux de ne s'en rendre compte et/ou de n'agir en fonction que lorsque l'on est au bord du gouffre. Et ce n'est pas le morcèlement du pays voulu par la droite Flamande ou la naïveté catastrophique de l'extrême gauche wallonne qui va nous aider à diminuer le coût de l'Etat. L'Europe ne devrait-elle pas aussi faire des efforts dans ses dépenses ? Combien la Belgique devra-t-elle payer durant les exercices 2023-2024 pour maintenir à flot goinfre financiers ? On en parle !!!
"l'Etat coûte cher et doit faire des économies". Malheureusement ce n'est pas la structure de l'Etat qui sera dégraissée : pour éviter ça on ira à nouveau bouffer l'assiettd de la classe moyenne au lieu de restructurer les services de l'Etat. Sans perte de service ou de bénéfice pour le citoyen, l'Etat doit faire sa cure d'amaigrissement.
Nos caisses sont vides, car mal utilisées et bouffées par un état coûteux et inefficace. Et cet état subventionne de plus en plus l'inaction (ou l'action inutile), ce qui nous ruine et tue tout dynamisme économique.