Manifestations des enseignants: 10.000 professeurs défilent dans les rues de Namur (photos)
Cette manifestation des enseignants est la quatrième organisée par les syndicats en moins d’un an. La précédente, organisée à Liège en mai dernier, avait attiré quelque 15.000 manifestants.

A l’appel du front commun syndical, plusieurs milliers de profs – 10.000 selon la police – ont défilé bruyamment jeudi dans les rues de Namur pour la quatrième manifestation du monde enseignant en moins d’un an.
Venus des quatre coins de Wallonie et de Bruxelles, les manifestants, revêtus pour beaucoup de vestes et chasubles aux couleurs de leur syndicat, entendaient dénoncer leur surcharge de travail administratif, un trop grand nombre d’élèves par classe ainsi que différentes réformes du Pacte pour l’excellence, ce vaste chantier de refonte de l’école entamé sous la précédente législature.
Dans le cortège imposant qui a longé la Meuse et puis la Sambre sous un ciel gris, différents calicots exprimaient le malaise des profs : « Plan de pilOTAGE », « Non au Pacte d’excès-llence », « Profs du qualifiant, Chômage dans 6 ans ».
Pour les enseignants présents jeudi dans la capitale wallonne, le métier de prof est devenu trop éreintant au fil des réformes successives. « Ça ne fait que trois ans que je travaille, et je ne fais que cela ! », souffle cette enseignante de primaire venue de Bruxelles avec plusieurs collègues. « On nous demande de plus en plus de travail administratif, en plus de notre travail pour la classe. Il y a le plan de pilotage qui nous prend un temps de midi chaque semaine et puis les nouveaux référentiels qui nous imposent de réadapter tous nos cours », dénonce-t-elle.
Un peu plus loin dans le cortège, une prof temporaire de 22 ans, à l’œuvre depuis deux années dans une école secondaire de Manage, sait déjà qu’elle ne restera pas dans l’enseignement vu la charge de travail. « C’est bon que je suis célibataire pour le moment, mais avec une vie de famille, ce n’est pas gérable », dit la jeune femme qui envisage de se recycler comme esthéticienne. « J’aimerais que la ministre (de l’Education, Caroline Désir) se mette à notre place et qu’elle vienne voir ce qu’il se passe sur le terrain ! », ajoute-t-elle l’œil mauvais.
Cette manifestation des enseignants est la quatrième organisée par les syndicats en moins d’un an. Ils avaient entamé leur mouvement de protestation à Bruxelles en février dernier, suivi d’une autre manifestation à Mons en mars, et puis Liège en mai dernier où ils avaient attiré quelque 15.000 manifestants.
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Pourquoi ne vont-il pas manifester pendant les 15 jours des vacances de Toussaint plutôt que de pénaliser une fois de plus les enfants et les parents quand il n'y a pas de garderies ?
Bizarre...le coût de l'enseignement en Belgique est un des plus élevé du monde...ils veulent encore plus ?
Il y a quelques 120.000 enseignants dans la partie francophone du pays. Il y en a donc 112.000 qui ont compris que l'enseignement était bien financé en Belgique. Par ordre décroissant, en % du PIB: Suède 7,6; Danemark 6,8; Belgique 6,4 ... (Voir "Dépenses publiques en éducation (% du PIB) - European Union"). Le tout pour un résultat peu glorieux dans les rapports PISA.
la "précédante"..., belle illustration!
C'est à cause de la Civid, l'orthographe n'a pas pu être assimilée, car les élèves ne pouvaient pas aller en classe. Bon, maintenant, la Covid est moins dramatique, il n'y a plus de fermeture de classe, mais les élèves sont quand même privés de cours, cette fois par la volonté des enseignants (ceux-là même qui dénonçaient le fait que les élèves étaient malheureux de ne pas pouvoir avoir cours).. Je suppose aussi bientôt la reprise des "Fridays for the Future", par les mêmes élèves qui s'offusquaient de ne pas pouvoir aller en classe... Comprenne qui pourra... On n'est vraiment pas rendu...