Nouveau permis d’exploitation de Liège Airport: 5.000 emplois menacés
Le nouveau permis d’environnement accordé à Liège Airport par la Région wallonne ne satisfait pas l’aéroport. Le permis aurait des conséquences « énormes » sur l’emploi, ainsi que sur le « business model » de l’entreprise.

La mise en œuvre du nouveau permis d’environnement accordé à Liège Airport par la Région wallonne, qui porte sur les vingt prochaines années, menacerait tant le développement que le « business model » de l’aéroport. Il aurait aussi un impact considérable sur l’emploi, estime jeudi le conseil d’administration de l’entreprise exploitant l’outil liégeois.
Liège Airport avait convoqué la presse jeudi matin afin d’aborder les raisons du recours contre ce permis d’environnement.
Selon le président du conseil d’administration, Marc Renouprez, son vice-président, Stéphane Burton, et le CEO de l’entreprise, Laurent Jossart, des conditions d’exploitation ont été ajoutées sans aucune concertation et sans véritable motivation technique. « Nous sommes en accord avec la grande majorité des impositions, même si certaines sont fort pénalisantes pour l’aéroport. Par contre, nous avons un souci majeur avec deux contraintes imposées à notre exploitation », ont-ils exposé.
Le permis prévoit notamment la limitation à 50.000 mouvements d’avions par an, alors que l’aéroport souhaitait porter ce nombre à 67.000 au cours des vingt prochaines années. Une réglementation complémentaire en matière de bruit va par ailleurs restreindre les vols de nuit, avec une obligation de réduction de 5 % par an d’ici 2024 sur l’année de référence 2023 et une réduction de 3 % de l’année de référence de 2034 à 2043.
« Ce qui aura comme conséquence une réduction rapide et progressive des vols de nuit. Une réduction de 80 % après vingt ans s’assimile à une fermeture de nuit de l’aéroport », a pointé le CEO Laurent Jossart. « Par ailleurs, il n’est pas tenable pour un opérateur économique de se voir fixer une contrainte et une limitation inconnue et basée sur une référence future », estime-t-il encore.
Or l’ouverture de l’aéroport 7 jours sur 7 et 24h sur 24 est une condition essentielle de son succès, a relevé son CA. Ainsi, en 2021, 86 % des vols opérés par la société Fedex se déroulaient de nuit, de même que 30 % de ceux assurés par les autres compagnies aériennes actives sur le tarmac liégeois.
Des conséquences « énormes »
Selon les projections réalisées, l’application de ces nouvelles conditions d’exploitation aurait des conséquences « énormes » pour cette structure, qui génère plus de 10.000 emplois directs et indirects, répartis sur 143 entreprises. Réduction de l’activité de fret, départ probable d’entreprises, avec la suppression de plus de 5.000 emplois, perte financière dès 2025, perte de l’attractivité commerciale dans un marché très concurrentiel alors que l’aéroport de Liège se situe dans le top européen, destruction de valeur des zones d’activités économiques (ZAE), énumère Liège Airport.
L’exploitant a déposé un recours devant le gouvernement wallon, le 15 septembre, contre ces restrictions d’exploitation du permis d’environnement, délivré le 26 août dernier. L’aéroport espère que la Région modifiera ce permis, dont les conditions sont jugées trop drastiques et déséquilibrées. « On est dans l’oubli de ce que nous avons construit. Nous devrions être fiers », a encore argumenté Stéphane Burton, qui a également pointé que le secteur aéronautique était fortement engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique ainsi que toutes les avancées technologiques réalisées en la matière.
Une réponse est attendue au plus tard pour la mi-janvier 2023.
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C est clair que l on doit réduire les vols en avions pour tous les scientifiques sérieux. Et certains business man veulent augmenter le nombre de vols??? Et ratiboiser les espaces naturels gorgés de vie aux alentours avec encore un peu plus de tarmac et hubs?
Le bourgmestre MR de Donceel, village qui n’est jamais survolé, mène l’opposition et organise l’activisme … c’est cela la politique du MR … le NIMBY à tout craint….
A Bruxelles et Charleroi il y a aussi des avions... Maintenant si on veut rester les larbin de la Flandre...