Militaires belges en exercice: «Si la situation le demandait, on serait prêts à intervenir»

Nous sommes à une dizaine de kilomètres de la Biélorussie, mais il n’y a pas d’indication que la menace ait sensiblement augmenté et que la Russie ou la Biélorussie se déploierait soudainement en Lituanie », rassure le chef de la Défense, l’amiral Michel Hofman, présent au camp militaire de Pabradé, ce mercredi, où 145 soldats belges participent à un exercice international de l’Otan. Mais si c’était le cas, ajoute-t-il, les forces de l’Otan seraient prêtes : « C’est exactement pour cela que nous sommes ici, en mission avec l’Allemagne, la Lituanie et tous les autres. On n’est pas là pour faire du tourisme ! On s’entraîne ensemble et si la situation le demandait, on serait prêts à intervenir. » Ils sont en effet 3.000 sur ce terrain d’entraînement, le plus grand de Lituanie. Pour une bonne moitié issus du « battle group » réunissant Allemands, Néerlandais, Norvégiens, Tchèques, Luxembourgeois et Belges, donc, dans le cadre de la « présence avancée renforcée » de l’Alliance en Lituanie. Et, pour l’autre moitié, de Lituaniens, outre des Américains. L’occasion, pour le roi Philippe, en visite d’Etat dans le pays, de leur rendre visite. [scald=29567384:sdl_editor_representation] Au programme royal, notamment : une démonstration militaire, simulant une attaque ennemie avec réponse immédiate des troupes de l’Otan, véhicules blindés, tirs de canons et fusées éclairantes à l’appui. Une simulation, histoire de s’entraîner et de se préparer « au cas où ». Car la force de l’Otan présente en Lituanie, à laquelle la Belgique participe ce semestre, est bien dissuasive. « Nous sommes là pour montrer notre solidarité et l’effectivité de nos moyens », rappelle l’amiral Hofman. Pour l’heure, assure-t-on de tous côtés, il n’y a pas de vrai danger. Jean-Marc, major plus haut gradé militaire belge à Pabradé : « Comme membre de l’Otan, la Belgique participe à cette mission de dissuasion pour montrer qu’on est là et prêts à réagir en cas de menace. » Mais il précise lui aussi : « S’il y a une agression, nous ferons partie de la réaction. » Avec l’infanterie motorisée, spécialité belge : « Avec nos véhicules blindés sur roues, comme les Piranhas, nous sommes hyper mobiles et pouvons donc nous déplacer rapidement. » Face aux troupes, le Roi aussi insiste sur « l’objectif de dissuader et de défendre » : « Les alliés démontrent leur solidarité, mais aussi leur détermination à maintenir nos libertés, nos valeurs démocratiques, notre prospérité. » Il se dit fier « d’observer combien les pays occidentaux se sont unis face à cet acte de barbarie, ces exactions, ce déferlement de violence indescriptible ». Et tient à l’affirmer : « Mon pays a toujours été et restera présent aux côtés de ses alliés. » « L’envahisseur faiblit » Les soldats présents semblent dans le même état d’esprit. Pour sa première mission à l’étranger, Ellen, 24 ans, premier lieutenant et affectée à la logistique, se dit « heureuse d’être là » et « ne ressent aucun danger ». Comme Samuel, 20 ans, premier soldat, qui précise : « Mais il y a de la tension, parce que l’on sait qu’à tout moment, on peut être engagé pour une menace réelle. » A ce stade, la menace est surtout celle d’une cyberattaque russe. Alors, les militaires ne peuvent utiliser de carte SIM dans le camp, seuls les contacts WhatsApp sont autorisés avec la famille, précise Gilles, premier lieutenant et « public officer ». Les conditions de vie militaires, elles, restent ce qu’elles sont. Les chasseurs ardennais et autres soldats belges des unités de support dorment sous tente, dans la forêt. Voire dans leur véhicule blindé : « On est trois à dormir dans le véhicule durant ces deux semaines d’entraînement », confie Kenny, sergent de 21 ans, « pour pouvoir démarrer s’il se passe quelque chose. » Mais ce n’est pas ici que Cédric, dit « le rinch », canonnier de 31 ans, pourra tirer un missile, comme il en a le droit une fois par an seulement, « car ça coûte cher ». En conclusion, le Roi a tenu à confier aux troupes son « espoir » : « Le moment approche où ces combats prendront fin (…). Le vent tourne, l’envahisseur faiblit. La route sera longue, mais le soutien du monde occidental ne s’arrêtera pas avec le dernier coup de feu. Nos valeurs démocratiques triompheront. »

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