Les défis de Frank Defays pour relancer le Sporting de Charleroi

Huit jours après le licenciement d’Edward Still et alors que la succession « définitive » du Brabançon se prépare en coulisses, Frank Defays s’apprête à diriger les Zèbres en tant qu’intérimaire pour la première fois depuis qu’il avait dû pallier une suspension de Karim Belhocine à Eupen en novembre 2020. « Ce qui compte, ce n’est pas moi, c’est le club », a évacué le principal intéressé d’emblée ce vendredi au moment d’évoquer son nouveau statut. Cette fois, l’intérim devrait toutefois durer plus qu’un match puisqu’il est plus que probable que le prochain entraîneur – rôle pour lequel les Sambriens penchent toujours pour Felice Mazzù – ne prenne ses fonctions que lors de la future trêve liée à la Coupe du Monde afin de ne pas lancer un nouvel entraîneur au plein milieu d’un calendrier chargé sans avoir la possibilité de mettre quelque chose en place. D’ici là, Frank Defays devra permettre aux Zèbres de retrouver une dynamique positive. « Il faut aussi accepter la réalité qui est la nôtre. L’idée de retrouver le plaisir et le sourire, c’est surtout pour essayer d’être rassembleur et de créer le collectif qui nous permettra de sortir de la situation dans laquelle on est aujourd’hui. » 1 Des ajustements, sans tout remettre en question Avec un bilan de 16 sur 42, le Sporting de Charleroi traverse une zone de fortes turbulences. Pour autant, après avoir travaillé depuis juin 2021 en compagnie d’Edward Still, Frank Defays n’a pas l’intention de tout révolutionner. « On m’a appris à ne pas changer ce qui fonctionnait. Ainsi, on doit prendre en considération le nombre de matches qu’on a abordé de la bonne façon et qui aurait pu, qui aurait même dû tourner à notre avantage. On doit maintenir cette dynamique positive (dans le jeu), mais la transformer puisque ça ne nous a pas permis d’avoir les points qu’on aurait mérités », ajoutait Frank Defays qui ne va évidemment pas faire un copier-coller de ce que faisait son prédécesseur. « On veut apporter un changement ou l’autre pour donner un supplément d’âme à l’équipe ou un nouvel équilibre afin de stopper l’hémorragie que l’on connaît actuellement. » Si Frank Defays n’a bien entendu pas révélé les changements qu’ils s’apprêtaient à faire, les regards se tournent naturellement vers le poste de gardien où, sauf impondérable, Hervé Koffi reprendra sa place au but au détriment de Pierre Patron. Si le Français n’a pas grand-chose à se reprocher, il n’a pas permis d’empêcher la crise et le « changement de staff » devrait permettre de retrouver la hiérarchie du début de saison alors que le Burkinabé a eu besoin de souffler quelques semaines afin de laisser retomber la pression. Quant au système tactique, il devrait toujours comporter une défense à trois axiaux puisque, de ce qui nous revient, c’est dans ce système que Frank Defays imagine la meilleure configuration de cette version du Sporting. Une défense à quatre a bien été testée cette semaine, mais le collectif ne s’y retrouvait pas pleinement et on imagine donc qu’un système à trois axiaux restera privilégié. 2 Le Mambourg doit à nouveau faire peur Forcément dans le doute à tous les niveaux, le matricule 22 devra faire preuve de caractère contre l’Antwerp, qui sera soutenu par près de 1200 supporters en furie. « Je pense que c’est sur les détails et la gestion d’un match qu’il faut aborder les changements. Et là, on doit être beaucoup plus dans l’esprit de guerriers. Quelques fois, on parle de guerriers en smoking et j’ai un peu l’impression que l’on avait uniquement le smoking. L’idée est d’ajouter le mode guerrier à cela », continuait encore l’entraîneur de 48 ans. Et d’ajouter : « On transmet ce que l’on est, dans mon cas ce que j’ai été comme footballeur. J’aimerais qu’au-delà des qualités footballistiques dont on dispose dans le groupe, on ajoute cet esprit de guerriers. On est en guerre et il faut aller au combat. Si je dois parler d’un changement que je veux apporter, ça doit être cet esprit-là. » Et de rappeler que derrière tous les importants outils à disposition, il ne veut pas oublier ce qu’il estime être l’essentiel. « Le foot évolue. On doit se servir de tous les outils, mais on oublie parfois l’esprit et l’esprit d’équipe. On doit faire les mètres et centimètres supplémentaires pour s’entraider. On ne doit pas oublier cet aspect-là, surtout dans notre situation. » Frank Defays veut donc que le Mambourg soit à nouveau un terrain hostile pour ses adversaires. « Nous devons déterminer le type d’adversaire que nous allons affronter et le type de match que nous allons jouer. Cela doit de nouveau être l’enfer pour nos adversaires sur notre terrain. On veut que chaque adversaire reçoive le blason du club sur le front et qu’il passe 90, 95 ou 98 minutes avec de la crainte ; qu’il soit étonné de ce sur quoi il est tombé en termes d’engagement. » 3 Un calendrier compliqué auquel Defays ne pense pas On l’a dit, le calendrier corsé et serré des prochaines semaines va plus que vraisemblablement amener Frank Defays à disposer de quatre matches durant son intérim à la tête du matricule 22. Toutefois, avant de se projeter sur les déplacements à Genk et, surtout, à Seraing dans une Coupe qui peut sauver la saison sambrienne, il ne voit que l’Antwerp. « Je ne pense pas au deuxième match, ce n’est évidemment pas le message à faire passer actuellement. Le plus important c’est l’Antwerp. Le calendrier est connu, mais à mes yeux, il n’est pas important. Seul le match de ce dimanche compte. » Les Zèbres tenteront de l’aborder au mieux pour se relancer. L’Antwerp ne traverse pas sa meilleure période, aux Zèbres d’en profiter. « Bon moment ou mauvais moment, c’est nous qui devons décider. On ne va en tout cas pas attendre qu’Anvers développe son jeu », assurait le T1 intérimaire.

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