Les menaces à l’égard des femmes journalistes atteignent un «point critique»
Le cyberharcèlement des femmes journalistes est « l’une des menaces contemporaines les plus graves pour la liberté de la presse à l’échelle internationale », rapporte une étude menée par des chercheurs de l’International Center for Journalists (ICFJ).

Le niveau de violence à l’égard des femmes journalistes a atteint un « point critique », selon une étude menée par des chercheurs de l’International Center for Journalists (ICFJ).
Les universitaires qui ont mené cette étude durant trois ans, auprès d’environ 1.100 journalistes de 15 pays, ont exhorté les décideurs politiques à prendre des mesures après avoir observé que la grande majorité des journalistes qui y ont participé avaient été victimes de violence et de menaces en ligne.
La violence en ligne contre les femmes journalistes est « l’une des menaces contemporaines les plus graves pour la liberté de la presse à l’échelle internationale », selon les auteurs de l’étude, qui ont constaté l’existence d’un « cercle vicieux et auto-entretenu » dans lequel le harcèlement et les menaces en ligne engendraient de la violence et des attaques dans le monde réel, hors ligne.
Les auteurs du rapport The Chilling appellent les gouvernements, ainsi que le secteur de la presse et les grandes entreprises technologiques, à faire davantage pour lutter contre ce qu’ils appellent une « crise de la violence en ligne envers les femmes journalistes ».
Le volet britannique de l’étude a montré que la violence en ligne envers les femmes journalistes était souvent associée à des débats politiques polarisés – comme celui relatif au Brexit – et que la pandémie de covid-19 avait aggravé la situation des femmes journalistes.
Au niveau mondial, la recherche a révélé que près des trois quarts des femmes journalistes interrogées avaient subi des violences en ligne dans le cadre de leur travail. Des menaces de violence physique, y compris des menaces de mort, ont été identifiées par 25 % d’entre elles tandis que 18 % ont fait état de menaces de violence sexuelle. Enfin, 13 % ont rapporté des menaces de violence à l’encontre de leurs proches, notamment de leurs enfants. Près de la moitié (48 %) des femmes journalistes interrogées ont déclaré avoir été harcelées par le biais de messages privés sur les réseaux sociaux.
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