Micro-logement social en vue sur la parcelle Pandy

Condamné à perpétuité en 2002 pour l’assassinat de six membres de sa famille, Andras Pandy possédait trois habitations dans la capitale dont deux à Molenbeek. Comme celle de la rue Vandermaelen située au cœur de Molenbeek et surnommée la maison de l’horreur car c’est dans ses caves que des ossements avaient été découverts dans les années 90. Depuis, Pandy est mort en prison et son habitation a été rachetée par la commune qui l’a fait détruire en 2013. « Ce rachat suivi de la destruction en vue d’une reconversion est une très bonne idée d’autant que la maison se situait dans un endroit très visible du côté du canal, c’est une des façades de Molenbeek, souligne le conseiller d’opposition Jef Van Damme (SP.A). Mais cela fait maintenant très longtemps et rien ne bouge, l’endroit est laid, lugubre et reste donc une mauvaise publicité pour Bruxelles et pour notre commune en particulier d’autant que le lieu s’est aussi transformé en dépotoir. Il est donc plus que temps d’agir. Que ce soit pour créer un parc ou du logement, peu importe mais il faut faire quelque chose ». Du côté de la commune, on ne donne pas tort à Jef Van Damme mais on pointe les nombreuses embûches sur le chemin de la réhabilitation. Et l’échevin du Logement Karim Majoros (Ecolo) de parler d’un véritable défi pour les architectes. « Construire sur une parcelle d’angle qui est très étroite et bâtie à une époque où l’on était dans d’autres considérations urbanistiques est vraiment extrêmement compliqué. » Au sol, à peine plus de 40 m2. « Il y a deux ans, nous avions lancé un appel d’offres mais nous n’avons reçu aucune réponse ce que j’explique aussi par le passé très glauque de l’histoire ». Ce n’est donc pas évident mais pas impossible, poursuit l’élu vert qui dit travailler sur divers projets en vue de « semer une graine d’espoir sur une mare d’acide. Et nous allons y arriver. C’est sans doute un bel endroit pour imaginer un projet social, en bordure de canal où l’on parle beaucoup de lofts même s’il n’y en pas tant que cela. Notre but est que la parcelle devienne remarquable non par son histoire mais par ce qu’elle permettrait en termes d’accompagnement social et d’architecture innovante. Et nous allons avancer en ce sens dans les mois qui viennent ». Pour en savoir un peu plus, c’est vers l’échevin de l’Urbanisme qu’il faut se tourner. Le libéral Olivier Mahy pointe lui aussi l’espace étriqué. « Avec un si petit espace au sol, cela n’intéresse personne même s’il est bien situé ». Et ce, alors que le bien est repris dans ce que l’on appelle un volet 2 qui, dans les contrats de quartier par exemple, permet à la commune de revendre le terrain à moindre prix en vue de créer du logement social. Il y a quelques mois toutefois, la roue a tourné. « Nous avons eu un contact avec un opérateur souhaitant faire du logement pour un public fragilisé ». Sur la table, des espaces de 28m2 soit la taille d’un studio respectant les règles régionale d’urbanisme. Quant au nom des porteurs de projet, Olivier Mahy veut rester discret. « Nous leur avons donné les informations pour qu’ils puissent étudier la faisabilité technique de leur concept et nous attendons un retour. Je peux en tout cas dire qu’il s’agit de gens sérieux ».

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