L’échec de la libéralisation de l’énergie
Depuis la fin des années 90, l’UE assure qu’une concurrence accrue dans le secteur du gaz et de l’électricité permettra de faire baisser les prix, de doper la concurrence et de garantir la sécurité d’approvisionnement. « Le Soir » a vérifié si ces promesses étaient tenues. Et le bulletin se conclut par un constat d’échec.


Pour bien démarrer un article de presse, rien de tel que d’empiler quelques banalités.
Banalité nº1 : le constat. L’Europe est confrontée depuis plusieurs mois à des prix de l’énergie plus élevés que jamais.
Banalité nº2 : le déclencheur. Dans un premier temps, la reprise post-covid a tiré les prix – anormalement faibles durant la crise sanitaire – vers le haut. Mais c’est quand Vladimir Poutine a actionné son arme énergétique (une réduction drastique des exportations de gaz russe vers l’Europe) que les prix se sont littéralement envolés.

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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir28 Commentaires
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Posté par L PY, mercredi 30 novembre 2022, 8:41
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Posté par Moreau Michel, mardi 29 novembre 2022, 16:00
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Posté par Van Huele Catherine, samedi 26 novembre 2022, 22:38
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Posté par DV E, samedi 26 novembre 2022, 13:09
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Posté par D Marc, samedi 26 novembre 2022, 11:37
Plus de commentairesLa libéralisation n'a jamais eu pour but de faire baisser les prix mais de permettre à des entreprises privées de prendre le contrôle de secteurs rentables. L'objectif de l'UE est de faire place nette au capitalisme et d'enrichir une petite clique d'individu au détriment des peuples. La libéralisation n'est pas donc pas un échec mais une réussite totale.
Toujours aussi affûté M. Counasse, merci pour cette utile synthèse ! Je me permets un petit commentaire : vous écrivez : "...au niveau européen, on n’a jamais été fan de ces monopoles, jugés trop peu efficaces". C'était peut-être la vision 'Ordo-libérale, celle qui a piloté l'économie UE (et allemande) à ses débuts et qui ciblait tous les monopoles, publics comme privés... mais il semble que cette version du néolibéralisme a du composer progressivement avec la tendance 'Chicago', qui s'est imposée au niveau de l'économie de marché mondialisée, et à laquelle l'UE s'est assez facilement convertie. Ici aussi, Engie est un cas d'école (comme d'autres l'ont noté) : au plan des principes théoriques choisis, ceux qui confèrent attrait logique et couverture idéologique, la séparation des monopoles en segments distincts facilitateurs de concurrence a tout pour séduire, comme vous le notez. Mais au-delà de ce vernis marketing formel, rien ne semble avoir été fait pour contraindre les monopoles privés à s'y conformer dans l'économie réelle (celle des pouvoirs et des flux financiers), sur le modèle de la scission d'AT&T, par ex. Engie est toujours présent sur les quatre segments, en position ultradominante parfois, et s'est contenté astucieusement de déporter une fraction majeure de ses revenus vers le segment le plus facile à protéger et à traire : le réseau. La tendance 'Chicago' de l'UE n'a rien fait pour contrer ce scénario de 'contournement créatif', manifestement, de même d'ailleurs que la secteur bancaire n'est toujours pas scindé et 'banques des gens', 'banques d'affaires' et 'finance spéculative'. Ainsi, la beauté proclamée des stratégies 'novatrices' sert-elle de camouflage idéal aux tactiques de prédation les plus anciennes...
Et le temps perdu à éplucher ses factures (illisibles), à comparer les tarifs (invérifiables), à discutailler (dans le vide), à changer de fournisseur (et à se rendre compte qu'on a été piégé ) ... Bravo la libéralisation, qui nous pourrit la vie, pour quelques euros soi-disant épargnés !
Il ne faut pas chercher loin les causes de l’échec : la girouette politique. Libéralisation de l’énergie (35% du prix en elec) mais pas des 65% (transport, distribution=intercommunales et taxes). Après, on ajoute de nouvelles taxes (rente nucléaire, surprofit, énergie verte,...), on impose la gestion (arret du nucléaire, centrales au gaz mais sans accepter l’usage d’énergies fossiles, etc...), on crée énormément d’incertitudes sur la pérennité du métier et on s’étonne de l’absence d’acteurs sur le marché (à BXL il suffit de regarder pourquoi il ne reste que deux acteurs). ”En politique, rien n’est jamais définitif” est incompatible avec le développement d’une activité industrielle.
Plus de la moitié de notre facture d'énergie est gonflée par des taxes et prélèvements divers. Depuis la libérisation du marché ce sont ces éléments qui ont le plus augmenté. N'est-ce pas une forme de nationalisation cachée ?