Les tensions en Coupe du monde, pas une première chez les Diables rouges

Mexique 1970 : les Diables éliminés par le mal du pays Avant d’être associé à l’épopée de 1986, le Mexique marquait, en 1970, le retour de la Belgique en Coupe du monde après seize ans d’absence (Suisse 1954). Avec une équipe qui ne manquait pas de stars: Paul Van Himst, Christian Piot, Wilfried Van Moer, Léon Semmeling, Raoul Lambert, Georges Heylens… Pourtant, les Diables n’allaient pas réussir à s’extraire d’une poule où figuraient le Salvador (succès 3-0), la machine URSS (défaite 1-4) et le pays hôte (revers 0-1). Une élimination due en très grande partie au… mal du pays. En effet, Raymond Goethals n’avait pas fait dans la demi-mesure. Afin que ses joueurs puissent s’acclimater aux conditions locales (principalement chaleur et altitude), le sélectionneur les avait emmenés au Mexique près d’un mois avant le début de la compétition. À Puebla, à près de trois heures de route de Mexico, ils s’ennuyaient fermement. Les dix premiers jours, Goethals n’a même pas organisé d’entraînement. La piscine? Interdite. Les moyens de communication? Un téléphone hors de prix. Comment s’occuper? Jouer aux cartes et… faire le mur pour rejoindre un bar voisin. Bref, il était temps de rentrer en Belgique. [scald=29662254:sdl_editor_representation] Mexique 1986 : Thys avait renvoyé Vandereycken au pays Se priver volontairement d’un titulaire en pleine Coupe du monde, oui c’est possible. En 1986, Guy Thys ne s’est pas fait prier. Si Erwin Vandenbergh a dû quitter le groupe après une blessure au genou encourue lors du premier match (défaite 1-2 contre le Mexique avec un but de… Vandenbergh), René Vandereycken a été mis dans l’avion en direction de la Belgique sur une décision du coach. Le milieu de terrain (180 minutes lors des deux premières rencontres), qui allait devenir sélectionneur vingt ans plus tard (2006 à 2009), était en conflit ouvert avec le regretté T1 anversois. La raison? Il avait critiqué sa tactique, laissant entendre qu’à ses côtés, Frankie Vercauteren et Enzo Scifo, ses… équipiers anderlechtois, ne travaillaient pas assez. Vandereycken (32 ans à l’époque) parti, le climat au sein du groupe et le jeu s’en trouvèrent nettement améliorés. Pour preuve, les «p’tits Belges» allaient atteindre la quatrième place après avoir sorti l’URSS (un des favoris de la compétition) puis l’Espagne. L’Argentine de Diego Maradona puis la France de Michel Platini, en revanche, étaient trop fortes. Etats-Unis 1994 : Degryse-Weber, le dessous des cartes 6 buts en 8 matches: Josip Weber présente un ratio incroyable chez les Diables rouges. D’accord, en grande partie grâce à un quintuplé face à la Zambie (9-0) pour sa première cap, en préparation de la World Cup aux USA. Par contre, lors du Mondial, il reste muet en jouant pourtant 306 des 360 minutes. La faute à une relation plus que tendue avec Marc Degryse et Luc Nilis pour une histoire… d’argent perdu aux cartes. Une version que le Croate naturalisé Belge, ce qui l’a également esseulé dans le vestiaire, réfutera des années plus tard. «On jouait de petites sommes et j’étais même en positif. Mais au final, pas un franc n’a été payé», dira l’attaquant décédé en 2017 à l’âge de 52 ans. «Si Marc (Degryse) me faisait des passes ou pas, ce n’est pas lié à cela. Notre relation était correcte mais on ne sera jamais de grands amis.» La Belgique sera éliminée en huitièmes de finale par l’Allemagne (2-3) et Weber (privé d’un penalty flagrant lors de ce duel) ne portera plus le maillot belge qu’à deux reprises. [scald=29662256:sdl_editor_representation] France 1998 : Scifo furieux sur Leekens de l’avoir remplacé En 1998, Enzo Scifo à 32 ans, est de retour à Anderlecht après ses aventures en Italie et en France (Inter Milan, Bordeaux, Auxerre, Torino, Monaco) et n’a plus rien à prouver. Sauf que Georges Leekens ne le titularise pas contre les Pays-Bas (0-0) pour entamer le Mondial chez nos voisins. «J’avais parlé à Enzo de son rôle avant le tournoi et je lui avais expliqué qu’il ne jouerait pas tous les matches», nous explique Georges Leekens. Mais ce qui est resté en travers de la gorge de Scifo, c’est d’avoir été remplacé à la 65e minute du troisième et dernier match de poule face à la Corée du Sud. Le score était de 1-0 et la victoire était impérative pour se hisser en huitièmes. «Toute l’équipe était à plat après deux matches compliqués face aux Pays-Bas et le Mexique dans la chaleur étouffante de Bordeaux», rappelle le sélectionneur de l’époque. L’égalisation coréenne tombe à la 71e et les Diables sont éliminés. Friture sur la ligne entre Leekens et Scifo, qui met un terme à sa carrière internationale (84 caps, 19 buts) dans la foulée de cette Coupe du monde sans éclat pour la Belgique. Japon/corée du Sud 2002 : Sonck râlait sur Waseige car il ne jouait pas assez Pour le Mondial coorganisé au Japon et en Corée du Sud, le regretté Robert Waseige a d’emblée été mis sous pression par une partie de la presse, et de l’équipe, pour avoir annoncé, au moment du départ pour l’Asie, qu’après cette expérience, il entraînerait le Standard. Une annonce au très mauvais timing qui fragilisa la position du Liégeois. Il avait repris Wesley Sonck pour pallier au forfait d’Emile Mpenza, au détriment notamment du Standardman Michaël Goossens. Sauf que l’attaquant de Genk, qui sortait d’une saison exceptionnelle (30 goals en 32 matches de D1), goûtait fort peu son statut de réserviste derrière le duo Marc Wilmots – Gert Verheyen. Lassé, il avait critiqué la tactique du sélectionneur dans la presse. Avant de faire marche arrière... Son rôle n’aura finalement pas changé. Durant ce Mondial, il est monté au jeu à la 68e (Japon), 46e (Tunisie), 70e (Russie, buteur à la 78e) et 72e (Brésil). Waseige ne pardonnait pas facilement... Russie 2018 : les jeunes, eux, voulaient battre l’Angleterre Il y a quatre ans, comme en 2014 d’ailleurs, les Diables avaient commencé leur Mondial par deux victoires et étaient déjà qualifiés pour les huitièmes de finale. Sauf qu’en Russie, au vu des résultats dans les autres groupes, tout le monde avait sorti sa calculette: finir premier de sa poule signifiait se retrouver dans la partie de tableau la plus corsée (avec notamment le Brésil et la France). Tout le monde espérait donc que les Belges… ne gagnent pas face à l’Angleterre. Sauf que les remplaçants habituels, titularisés pour l’occasion, en ont décidé autrement. Bien décidés à ne pas «entacher» leur carrière, les jeunes ont joué le coup à fond et se sont imposés sur un but d’Adnan Januzaj (1-0). Pour autant, les cadres du groupe ne se sont pas énervés et ont atteint la troisième place finale. [scald=29662255:sdl_editor_representation]

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