La Hongrie prête à «convaincre la Commission» pour obtenir les fonds européens
Plusieurs ONG ont de leur côté salué «l’intransigeance» de l’exécutif européen, qui a finalement choisi de rester ferme face au dirigeant nationaliste Viktor Orban, accusé de détourner l’argent de l’UE pour enrichir ses proches.

Le gouvernement hongrois s’est dit prêt mercredi à «convaincre la Commission européenne» de sa volonté de lutter contre la corruption, afin d’obtenir l’an prochain les plus de 13 milliards d’euros actuellement gelés par Bruxelles.
Plusieurs ONG ont de leur côté salué «l’intransigeance» de l’exécutif européen, qui a finalement choisi de rester ferme face au dirigeant nationaliste Viktor Orban, accusé de détourner l’argent de l’UE pour enrichir ses proches.
«Nous allons mettre en place les mesures supplémentaires exigées et en 2023, nous ne doutons pas que nous parviendrons à convaincre la Commission (...) qu’il n’est pas nécessaire de suspendre les fonds», a déclaré le négociateur hongrois Tibor Navracsics devant la presse à Budapest.
«Nul ne conteste au sein de la Commission européenne que nous allons dans la bonne direction», a-t-il affirmé, ajoutant que les mesures déjà adoptées ont «posé les fondations» permettant au pays d’Europe centrale d’accéder à la totalité des fonds.
Filant la métaphore sportive, le ministre a comparé la situation «à un sprint de 100 mètres». «Les Hongrois ont parcouru 90 mètres», a-t-il dit, espérant «que la course sera vraiment finie à 100 mètres» et que les règles ne changeront pas.
Pour Gergely Gulyas, le chef de cabinet de Viktor Orban, il s’agit de dissiper les «malentendus» qui demeurent «sur quelques points».
Sous la pression du Parlement européen, la Commission européenne a proposé mercredi aux Etats membres, qui ont jusqu’au 19 décembre pour se prononcer, de suspendre 7,5 milliards de fonds de cohésion qui devaient être versés à la Hongrie dans le cadre du budget 2021-2027 de l’UE.
Elle a par ailleurs décidé de valider le plan de relance post-Covid de la Hongrie (5,8 milliards d’euros) mais en l’assortissant de 27 conditions. En attendant, aucun fonds ne sera versé.
Le comité Helsinki de défense des droits de l’Homme s’est félicité de la position de Bruxelles. «La Commission a apparemment réalisé que le gouvernement hongrois n’est pas un acteur crédible (...), donc il est extrêmement judicieux d’attendre pour voir l’effet concret des mesures prises», a commenté pour l’AFP Marta Pardavi, co-responsable de l’organisation.
Même satisfaction du côté de Transparency International. «Le gouvernement hongrois doit maintenant payer le prix de son comportement», a réagi l’expert Miklos Ligeti. «Même si c’est dur pour le peuple hongrois, l’intransigeance de la Commission» peut ouvrir la voie à de vraies réformes, a-t-il dit, espérant «un réveil» du gouvernement.
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir2 Commentaires
Ne riez pas il y a quelques décennies une première ministre d'un pays de la CEE déclarait: "I want my money back". Voyez ce qui est arrivé.
La Hongrie est le seul pays qui réfléchit un peu. Il faut une réforme en profondeur de ce qui reste de l'UE ou sa suppression.