Diables rouges: merci pour tout mais il est temps de se dire au revoir

Ainsi les Diables ont-ils laissé à la Croatie le soin d’assurer des retrouvailles finalement manquées de peu avec le Japon. Et ce, quatre ans après l’incroyable scénario des huitièmes du Mondial 2018, à Rostov-sur-le-Don, dans ce qui restera comme l’un des renversements de situation les plus épiques de l’histoire de la sélection. Laissez dès lors Nacer Chadli à ses vacances, il ne sera malheureusement pas rappelé en catastrophe pour réenfiler son costume de super héros. [scald=29672930:sdl_editor_representation] La Coupe du monde n’a pas voulu de la Belgique en huitièmes et pour tout dire, la Belgique n’a pas voulu de cette Coupe du monde de trop. Dont elle n’a frôlé la phase à élimination directe, dira-t-on en partageant l’infinie tristesse de Romelu Lukaku, tout en étant éloigné de l’objectif d’une bonne moitié de terrain comme l’honnêteté nous oblige à le reconnaître. Ce terrain de jeux où les Diables n’ont pas fait la loi comme avant, ce lopin de gazon, jadis le leur, est désormais en friche. Voyons les choses en face. [scald=29672831:sdl_editor_representation] La faute à qui ? La faute au trop-plein d’années de bons et loyaux services. La faute à une relève que le désormais ex-sélectionneur n’a pas préparée à la prendre précisément, cette relève. La faute à l’habitude. La faute à la lassitude. La faute à Martinez. La faute aux joueurs. La faute à des médias de caniveau qui voient de l’électricité dans l’air à chaque phrase ou à chaque arrêt sur image et d’une autre presse qui, aux yeux des joueurs notamment, a le tort de ne pas porter d’écharpe tricolore lorsqu’elle remplit son devoir d’information. Bref, la faute à un peu tout et un peu tout le monde, en fait. Et maintenant, on fait quoi ? C’est la grande question avec laquelle le cerveau en surchauffe de Peter Bossaert va voyager pendant un peu plus de 6 heures entre Doha et Bruxelles. Au radar, en naviguant à vue comme cela risque d’être le cas dans les prochains jours. [scald=29672928:sdl_editor_representation] Chercher la perle rare À cet égard, le point presse programmé lundi par le CEO de l’Union belge ne devrait tourner qu’autour du bilan et ne sera, sauf surprise, pas annonciateur de la venue d’un nouveau coming-man comme l’était Roberto Martinez à la sortie d’un Euro 2016 dévastateur en termes émotionnels. Pour le moment, la vénérable institution se tait dans toutes les langues et cherche la perle rare : un entraîneur charismatique, crédible aux yeux des stars qui resteront fidèles au poste, rassembleur, travailleur et novateur. Le tout pour un salaire qui n’explosera pas une trésorerie agrémentée d’un peu plus de 7 millions d’euros, au sortir d’une Coupe du monde qui, sur le plan sportif, n’aura valu que dalle ! Sur le plan purement sportif, qu’adviendra-t-il de cette sélection en accordéon qui, comme toutes les sélections qui doivent faire le dos rond après un échec aussi cuisant, oscille entre la prime jeunesse de ses aspirants internationaux et l’âge des artères de quelques grands anciens ? Trouver le juste milieu et trancher tout ce qui dépasse de la nouvelle ligne de conduite constituera la première mission du nouveau sélectionneur. Un acte fondateur ou refondateur – comme on voudra – pour un groupe appelé à travailler sous une philosophie dont il apprendra petit à petit à maîtriser les préceptes. [scald=29672929:sdl_editor_representation] Forte tentation En 2023, 16 des 26 sélectionnés afficheront un âge compris entre 30 et 36 ans. A tendre l’oreille l’autre soir en zone d’interviews, aucun des patriarches n’aurait, d’initiative, l’intention de tourner la page. Sous prétexte sans doute, que l’Euro 2024 ne commencera que dans 18 mois à peine. La tentation est donc forte pour les Vertonghen (35), Mertens (35), Mignolet (34), Alderweireld (33) et Witsel (33) de jouer les prolongations. Dans leur esprit, ce sera le cas. Mais à force d’aller de tournoi en tournoi, tout en raccourcissant la distance séparant aujourd’hui et demain, n’est-il pas temps de trancher à leur place ? Roberto Martinez – et c’est bien humain – n’a pas eu le cœur de se séparer d’une partie de sa vieille garde. Son successeur devra s’employer à le faire. Et, avec une infinie délicatesse, dire à ces héros ayant bien mérité de la patrie : « Les gars, ce fut vraiment merveilleux et le football belge vous est redevable pour le demi-siècle à venir. Cependant, tout a une fin. Merci pour tout mais il est temps de se dire au revoir. » [scald=29672927:sdl_editor_representation]

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