Réélu président de Défi, François De Smet devra réunir le parti avant les élections de 2024

Je suis extrêmement soulagée », glisse la députée bruxelloise Joëlle Maison. Dans un bâtiment de Tour et Taxis où Défi a organisé dimanche son scrutin présidentiel, l’Uccloise commente ainsi la victoire de François De Smet. Parmi les soutiens de ce dernier, plusieurs amarantes n’ont pas caché leur contentement. Elu à la tête du parti en 2019, le député fédéral était candidat à un second mandat. Face à lui, le député bruxellois et président de la régionale bruxelloise du parti, Michaël Vossaert, a longtemps cru en ses chances. Le soutien, tardif, de l’ex-président de parti, Olivier Maingain, à François De Smet faisait toutefois de ce dernier le favori de l’élection. [scald=29678757:sdl_editor_representation] Celui-ci pouvait déjà compter sur l’appui des autres ténors du parti comme l’ex-maïeur auderghemois Didier Gosuin et le ministre régional Bernard Clerfayt. Certains observateurs prédisaient malgré tout un score assez serré. Il l’est. Le président sortant obtient 59 % des voix, contre 41 % pour son challenger. La mobilisation est élevée. Les militants ont voté dimanche en masse. Ils étaient 679, contre environ 500 trois ans plus tôt. Moins bien qu’en 2019 Soulagement chez certains, déception chez d’autres : les membres de Défi ont exprimé des sentiments différents à l’annonce des résultats. Les deux mois de campagne électorale n’ont rien eu d’un long fleuve tranquille. Dans un post Facebook effacé depuis lors, François De Smet avait d’ailleurs dénoncé, sans le nommer, les méthodes de l’équipe de Michaël Vossaert. Notamment le démarchage téléphonique des militants pour des attaques sous la ceinture. « La tension était inhabituelle dans cette campagne », relève la bourgmestre schaerbeekoise, Cécile Jodogne. Les soutiens des deux candidats n’ont pas toujours mâché leurs mots. « Qui peut croire, à moins d’être présomptueux, être en capacité en un si court laps de temps de remplacer le président actuel ? », lâchait ainsi, voici quelques jours, l’ex-ministre Didier Gosuin. Avec 59 % des voix, François De Smet obtient un résultat mitigé. Le président sortant a en effet bénéficié du soutien de nombreux mandataires du parti. Mais il fait moins bien que lors de son élection de 2019 (62,3 %). « C’est un score tel que je l’imaginais. J’espérais 60 % et on y est quasi. Cela démontre que la campagne de mon adversaire a été extrêmement organisée. J’ai aussi été combatif sur le terrain. Cela a été un combat électoral comme on le voit chez Défi. On a surtout traité de fond », explique François De Smet. Comment expliquer le suspense autour de ce duel dominical ? Certains soutiens du président sortant ont reconnu durant la campagne l’insatisfaction d’une partie de la base militante. Le député fédéral se voit ainsi parfois reprocher de pas assez concerter, de ne pas aller assez sur le terrain ou de reléguer au second plan certains combats importants de Défi, comme la défense des francophones. Son souhait d’interdire l’abattage sans étourdissement a aussi suscité des remous en interne. [scald=29678756:sdl_editor_representation] Un travail inédit Elu pour un mandat de quatre ans, le philosophe devra s’atteler en priorité à rassembler le parti. Il a déjà fait part de son souhait de tendre la main à son challenger : « Michaël reste notre chef de groupe à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il reste aussi président d’une commission parlementaire importante, celle de l’économie. Il va rester une voix qui compte dans le parti et on a besoin de tout ce qu’il a amené ». De son côté, Michaël Vossaert assure que la balle se trouve dans le camp de son président. « J’aimerais évidemment que ce que j’ai mis en avant dans ma campagne soit repris dans notre programme : j’ai eu 41 % des voix. Cela veut dire que tout n’a pas été et n’est pas parfait ». Enfin, le scrutin semble montrer une relative divergence entre les sections du nord et le sud de la capitale. Issu de Molenbeek, Michaël Vossaert avait ainsi le soutien de nombreux mandataires du nord-ouest. « C’était un peu les communes riches contre les communes pauvres », estime la députée Nicole Nketo Bomele. Un constat que ne partage pas François De Smet : « C’est moins marqué qu’on pourrait le croire et puis il faut aussi alors faire une analyse du vote wallon – 40 % de nos membres sont wallons ». Le nouveau président a désormais la lourde tâche de préparer le parti aux scrutins de 2024. Durant son premier mandat, il a mené un travail de réécriture programmatique de l’ancien FDF. Le processus comporte cinq volets. Le député fédéral présentera bientôt le dernier, consacré à la liberté, l’environnement et l’économie. La députée Joëlle Maison évoque un travail inédit dans l’histoire du parti. « C’est la première fois depuis que je fais de la politique active qu’on procède qu’on procède de cette manière. Ça aurait été une catastrophe que cela s’arrête », souligne-t-elle. A terme, François De Smet devra aussi trancher l’épineuse question de la future tête de liste régionale. Il peut compter, en tout cas à Bruxelles, sur un socle stable de 10 % d’électeurs, malgré le manque de poids lourds électoraux.

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