Coupe du monde: le Maroc bouscule l’ordre mondial

Généralement, les surprises ne durent qu’un temps. Si le premier tour a permis à des pays d’écrire les plus belles pages de leur histoire respective (Arabie Saoudite, Iran, Tunisie, Australie…) et si les cinq continents étaient pour la toute première fois représentés en huitièmes de finale d’un Mondial, le cut du « Final 8 » qatari a remis de l’ordre, a respecté une certaine logique sportive. Du moins, en grande partie. Car seul le Maroc, éliminant l’Espagne, est parvenu à bousculer la hiérarchie plus ou moins établie au gré des décennies. La suprématie des sélections issues de l’UEFA (cinq) et de la CONMEBOL (deux) demeure mais doit humblement se résoudre à faire un peu de place à un petit Poucet. [scald=29684625:sdl_editor_representation] 1 Le Maroc, brillant successeur du Ghana Le football africain se professionnalise de plus en plus et ne cesse de progresser grâce, entre autres, à l’afflux de joueurs dans les plus grandes compétitions européennes. Pour la deuxième Coupe du monde de l’histoire, la CAF a placé deux pays en huitièmes de finale (Maroc, Sénégal). C’était aussi le cas en 2014 (Nigeria, Algérie). Une première belle performance qui a trouvé écho ce mardi soir. Car le Maroc est devenu le quatrième pays africain à atteindre le stade des quarts de finale d’un Mondial. Les Lions de l’Atlas succèdent au Cameroun de Roger Milla en 1990, au Sénégal de Khalilou Fadiga en 2002 et au Ghana d’Asamoah Gyan en 2010. L’Afrique en attend toujours davantage et ces brillants Marocains pourraient encore surprendre d’ici la fin de la compétition. En cas de qualification pour le dernier carré, ce serait une première pour le continent. On n’y est pas encore forcément, mais l’optimisme doit être de mise pour le long terme. D’autant que le contingent africain devrait être élargi à neuf nations dès 2026… 2 La suprématie Europe-Amérique du Sud quasiment totale Retrouver la majeure partie des nations européennes et sud-américaines en quarts de finale d’une Coupe du monde n’est pas une grande surprise en soi. Surtout quand on sait que les vingt-et-une premières éditions ont toujours couronné une sélection de ces deux continents (12 contre 9). Malgré la mondialisation du football à travers les différentes régions de la planète (même les plus reculées), la suprématie UEFA-CONMEBOL reste intacte. Ou quasiment. Dans la grande histoire des Mondiaux, celle-ci vient d’être bouleversée pour la neuvième fois au stade des quarts (1938, 1966, 1970, 1986, 1990, 2002, 2010, 2014 et, donc, 2022). Le reste du temps, aucun autre pays d’autres confédérations ne parvenait à s’incruster dans le club « select » des huit meilleures nations. Cette fois, on retrouve cinq représentants européens et deux sud-américains. Il y a quatre ans, en Russie, l’Europe était parvenue à caser un sixième membre. 3 Un plafond de verre à briser Jamais l’AFC, la confédération asiatique, n’a compté autant de nations sur la ligne de départ d’un Mondial (6 : Qatar, Australie, Japon, Corée du Sud, Iran, Arabie Saoudite). Jamais, non plus, il n’y a eu autant de représentants qualifiés en huitièmes de finale (3 : Australie, Japon, Corée du Sud). Socceroos, Samurai Blue et Guerriers Taeguk n’ont pas démérité mais force est de constater qu’il y a encore du boulot avant de lutter à armes égales avec les cadors mondiaux. Avec ce huitième de finale, les Australiens – ayant quitté la confédération océanique il y a quelques années – ont égalé leur record établi en 2006. Les Japonais, eux, ne parviennent pas à briser ce plafond de verre : quatre fois en huitièmes de finale sur sept participations. La Corée du Sud, elle, a retrouvé le goût de la phase à élimination directe. Mais est bien loin de sa prestation de 2002 où, grâce à un arbitrage assez généreux, elle avait décroché la quatrième place finale. C’était d’ailleurs la seconde et dernière fois qu’un représentant de l’AFC disputait les quarts. La toute première fois, il s’agissait de la Corée du Nord en 1966. Un autre temps. 4 Rendez-vous en 2026 pour la zone CONCACAF Le calme, avant la tempête ? Quatre ans avant le Mondial conjointement organisé par les États-Unis, le Mexique et le Canada, les pays de la zone CONCACAF (Amérique du Nord, Amérique centrale et des Caraïbes) n’ont pas forcément brillé au Qatar. Seul la Team US étant parvenue à sortir de sa poule… avant de tomber face aux Pays-Bas. Pour la deuxième édition consécutive, aucun membre de la CONCACAF ne s’est donc invité dans le « Final 8 ». Chose qui ne s’est produite qu’à cinq reprises : Cuba en 1938, Mexique en 1970 et 1986, les États-Unis en 2002 et le Costa Rica en 2014. Le Mondial 2026, qui se disputera à 48 équipes, offrira-t-il davantage de possibilités aux locaux d’aller loin ? À voir. En tout cas, le talent est bel et bien présent.

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